
Elsa Casalegno
Longtemps, seules quelques marques bios ont proposé des capsules de café biodégradables. Les poids lourds du marché les suivent, mais il est ardu de s’y retrouver dans les consignes de tri.
Face à la pression sociétale et aux difficultés de tri des conditionnements en aluminium, les grands groupes se sont lancés dans la course au biodégradable, et les alternatives à base de papier se développent : Méo s’est engagé en 2021, Lobodis en 2022, Nespresso a suivi en 2023… Reste que la recyclabilité des capsules en fibres végétales n’est pas évidente, induisant des consignes de tri diverses et parfois obscures, qui peuvent nécessiter de se renseigner auprès de sa commune. Nous avons examiné les mentions apposées sur des capsules et dosettes de café de notre test.
Quatre capsules végétales de notre sélection (Nespresso Peru organic, Artisans du monde Éthiopie, Auchan bio, Lobodis Guatémala) sont compostables à la maison, comme l’atteste la mention « Home OK compost », délivrée par l’organisme certificateur TUV Austria, la référence sur ce sujet – attention, une bonne décomposition nécessite en moyenne six mois. Mais certains emballages présentés comme recyclables ne le sont que de façon industrielle.
Parmi les dosettes, aucune ne se composte chez soi, alors qu’elles sont toutes en papier ! Seules deux (Carte noire classique et Lavazza Espresso classico) sont annoncées compostables, et ce via un circuit industriel – TUV Austria précise alors « Industrial » à côté de « OK compost ». Pas question, donc, de les jeter avec les épluchures au fond du jardin, elles doivent être évacuées via une collecte spécifique de déchets organiques – si elle existe dans votre commune. Quatre autres références précisent « non recyclable en France », et il faut les éliminer avec les ordures ménagères (elles sont incinérées ou enfouies).
Attention, « recyclable », ne veut pas dire « végétal ». Ainsi, l’aluminium est réputé réutilisable à l’infini, et cet argument est souligné par les torréfacteurs. Les 14 capsules en alu de notre test sont donc toutes valorisables, qu’elles soient fabriquées avec « 80 % d’aluminium recyclé », signalées « 100 % recyclable » ou qu’elles ne précisent rien. Du moins, en théorie. Dans la pratique, ce métal peut être réemployé s’il est pur, mais pas s’il est trop mélangé à d’autres matériaux ; il peut être récupéré parmi les emballages dans la majorité des centres de tri (vérifiez auprès de votre mairie), mais pas dans tous, ni parmi les ordures ménagères enfouies ou incinérées.
Les principales marques ont, de leur côté, créé une Alliance pour le recyclage des capsules en aluminium, avec 2 000 points de collecte. Mais il y a des pertes – sans compter ce qui est jeté hors de tout circuit de collecte. Par ailleurs, le processus industriel est énergivore et source de pollution chimique. Enfin, la hausse de la demande mondiale en aluminium n’est pas soutenable et doit pousser à le remplacer par des matériaux renouvelables. Le système le plus vertueux ? Les capsules rechargeables, qui réduisent drastiquement le volume d’emballages.
Une capsule en aluminium ne se composte pas, mais elle se recycle… à condition de l’orienter vers le bon circuit de collecte des déchets !
Surtout, ne jetez pas vos capsules avec les ordures ménagères, car elles seront incinérées ou enfouies. Dans le premier cas, elles seront mélangées aux autres déchets non organiques, tels les métaux, le verre, le calcaire, etc., dans les mâchefers ensuite utilisés dans les sous-couches des routes ou les remblais. Dans le second cas, l’aluminium contribue au problème du volume des sites d’enfouissement, et peut polluer les sols.
Elsa Casalegno
La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir
Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus