Quatrième licenceRien n'est encore fait
Le bilan de la consultation que l'Arcep a rendu public hier est sans appel : tout le monde ou presque est d'accord pour que la quatrième licence de téléphonie mobile disponible soit attribuée rapidement à un nouvel entrant. Pourtant, rien ne dit que le gouvernement suive cette piste.
Le doute n'est plus permis. La baisse significative des tarifs de la téléphonie mobile en France passe inéluctablement par l'entrée en lice d'un quatrième opérateur. Le Conseil de la concurrence l'avait souligné cet été. Viviane Reding, la commissaire européenne à la société de l'information, l'avait appelé de ses voeux il y a quelques mois. L'Arcep le confirme aujourd'hui. L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes vient en effet de rendre publics les résultats d'une grande consultation menée pendant plusieurs semaines auprès des professionnels des télécommunications et divers autres acteurs, dont l'UFC-Que Choisir. Le constat est clair : il est indispensable que les fréquences disponibles soient rapidement attribuées, ensemble ou par lots, avec une priorité à un nouvel entrant.
Attribuer les fréquences disponibles à un nouvel acteur permettrait de voir apparaître un quatrième réseau, aux côtés de ceux d'Orange, SFR et Bouygues, et, du coup, renforcerait la concurrence sur un marché neutralisé par les trois grands opérateurs historiques. Nul doute en effet que, pour s'imposer, ce nouvel opérateur devra proposer des forfaits à des prix très attractifs pour attirer un maximum de clients, obligeant ses concurrents à revoir leurs tarifs à la baisse. Il y a fort à parier que le nouveau venu tentera de séduire les opérateurs virtuels (MVNO) en leur offrant des conditions d'accès séduisantes à son réseau. Du coup, ces derniers pourraient, eux aussi, en profiter pour baisser les tarifs de leurs forfaits.
Attendre 2011 ?
Mais pour en arriver là, la route est encore longue. Il reste notamment au gouvernement à déterminer les modalités financières d'attribution de ces fréquences. Auparavant, un débat parlementaire doit également être organisé. Sauf que, pour l'instant, ni le gouvernement ni l'Élysée ne montrent un grand enthousiasme pour attribuer au plus vite la quatrième licence à un nouvel opérateur. Au contraire, il y a peu, des experts de Bercy émettaient l'hypothèse d'attendre la libération des fréquences engendrée par le futur passage à la télé numérique. Le problème, c'est que ces fréquences ne seront pas disponibles avant 2011. En attendant, le consommateur risque de continuer à payer le prix fort.