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Punaises de litPas de panique

Ce parasite qui avait quasiment disparu après la Seconde Guerre mondiale refait parler de lui. Le point sur les moyens de s’en débarrasser.

La punaise de lit envahit… les journaux. Après New York en 2007, puis Montréal en 2009, c’est désormais Paris qui serait la proie d’une invasion de l’antipathique bestiole. À en croire des articles récemment parus dans la presse, le Service municipal d’actions de salubrité et d’hygiène de Paris (le Smash) serait intervenu plus de 600 fois contre les punaises depuis le début de l’année. Encore quelques articles, et ses interventions se compteront sans doute par milliers. En effet, il suffit de chercher la punaise de lit Cimex lectularius pour la trouver. Cet insecte plat, qui se nourrit du sang des mammifères, avait pratiquement disparu des pays développés entre les années 1940 et les années 1990. Pour des raisons mal élucidées (résistance aux insecticides, développement du tourisme, etc.), il est redevenu un peu plus fréquent. Les premières « épidémies » dans des villes américaines datent du milieu des années 1990. Par « épidémie », il faut entendre « prise de conscience publique de l’existence du parasite », suivie de campagnes d’extermination d’un ennemi qui était peut-être depuis longtemps dans les murs. Les punaises passent en effet facilement inaperçues. De la taille d’un pépin de pomme, elles se cachent le jour dans les parquets ou la literie. Leur piqûre nocturne, indolore, peut facilement être attribuée à des moustiques ou des fourmis. Cette piqûre, du reste, ne transmet pas de maladie. Ce parasite a quelque chose d’infâmant car il est associé à un logement mal tenu, mais il ne fréquente pas seulement les taudis crasseux. Il a été signalé en octobre 2010 au siège des Nations-Unies, à New York. Il s’est également disséminé dans certains gîtes le long des chemins de Saint-Jacques de Compostelle pendant l’été 2007, probablement à dos de pèlerins. Diabolique.

En grand nombre, évidemment, la punaise de lit est à éradiquer. Elle est, au préalable, à distinguer des punaises des bois ou des champs, qui ne se nourrissent pas de sang mais de sève de fruit ou de légume. Elles peuvent se réfugier dans les maisons de campagne en hiver. La signature de la punaise de lit ? Des piqûres nocturnes et d’éventuelles traces de sang sur la literie. Traces minuscules, Dracula mesurant 3 mm.

Aucun remède miracle

Le National Center for Healthy Housing (Centre national pour un habitat sain, une fondation américaine) a publié en février 2010 une étude comparée sur les moyens de lutte les plus efficaces et les meilleurs marchés. Premier constat, décevant, il n’existe aucun remède miracle. Second constat, rassurant, lutter contre les punaises de lit n’est pas forcément coûteux, ni compliqué. Deux méthodes sophistiquées et onéreuses existent : le froid et le chaud intenses. Côté chaud, des appareils spéciaux permettent de porter pendant quelques dizaines de minutes la température d’une pièce à des niveaux fatals pour l’insecte, de l’ordre de +45 °C. Coût estimé : 600 à 1 540 euros pour traiter un appartement entier 1. Côté froid, il s’agit de projeter de la neige carbonique (c’est-à-dire du CO2 à –78 °C) sur les surfaces abritant des punaises. Comment les détecter ? En louant un chien spécialisé à 1 000 euros la journée, salaire du maître-chien compris. La neige carbonique est répandue par un professionnel, qui réclamera plusieurs milliers d’euros pour traiter une maison, sans garantie de succès.

Au rayon des méthodes simples et bon marché, l’aspirateur arrive en tête. À condition de le passer régulièrement, sans oublier les plinthes, les recoins, les dessous de tapis et les fauteuils. Jetez le sac immédiatement. Inspectez soigneusement votre matelas, coutures comprises. Lavez les draps et, si possible, passez-les au sèche-linge, dont la chaleur tuera les insectes ayant survécu au lavage. Autre arme bon marché : les insecticides. Un antiparasite standard pour chien et chat à quelques euros le flacon suffit à traiter une literie ou une voiture, foyer d’infection souvent négligé. Gros bémol, ces produits chimiques ne sont pas sans danger pour l’homme. Si vous devez asperger toute une pièce, parquet compris, il est peut-être préférable de faire appel à un spécialiste. Les services communaux d’hygiène et de santé s’en chargent parfois. Renseignez-vous auprès de votre mairie. Quant à l’intervention d’un prestataire privé spécialisé dans la désinsectisation, elle démarre à moins de 100 euros et ne doit pas vous coûter plus de 250 euros pour un appartement standard.

1. Les estimations en dollars du NCHH ont été converties en euros sur la base d’un taux de change de 1,30 dollar = 1 euro.

Erwan Seznec

Erwan Seznec

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