Perrine Vennetier
Double avertissement
En ce qui concerne la prudence avec les médicaments, deux avertissements valent mieux qu’un. À partir de janvier 2018, les nouvelles publicités télévisées devront mentionner que le médicament expose à des risques. Cet avertissement devra être indiqué non seulement à l’écrit mais aussi à l’oral, comme le demandait l’UFC-Que Choisir.
Dès 2018, un nouveau message de prudence devra être diffusé dans les publicités télévisées pour les médicaments (1), et ce plutôt deux fois qu’une : à la fois à l’écrit et à l’oral. Jusqu’ici, ces publicités faisaient défiler, parfois très très vite, un bandeau écrit et des recommandations orales, qui pouvaient être différentes, enchaînant un grand nombre de mentions. À tel point que les consommateurs pouvaient finir par les ignorer. Pour renforcer la perception des messages de prudence, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé, cet été, une réflexion sur le sujet. Au terme de celle-ci, il a été décidé d’adopter un message d’avertissement général et simple, formulé de la façon suivante : « Tout médicament peut exposer à des risques, parlez-en à votre pharmacien ». L’UFC-Que Choisir, consultée sur le sujet, a demandé que cette mention soit portée à la fois à l’audio et à l’écrit, compte tenu de l’importance sanitaire du message. Cette proposition a été retenue. De plus, des indications spécifiques à certains médicaments seront conservées. Elles avertiront, le cas échéant, d’une contre-indication (interdiction) pour les femmes enceintes ou allaitantes. Également, les risques cardiovasculaires et neurologiques inhérents aux vasoconstricteurs seront mentionnés.
Promouvoir n’est pas informer
Ces dispositions entreront en vigueur, pour les nouvelles publicités, au 1er janvier 2018. Un tel encadrement des publicités auprès du grand public est souhaitable, afin de limiter le risque qu’elles induisent en erreur. Ce n’est toutefois qu’un pis-aller. En effet, la réclame n’a pas pour vocation d’informer de manière objective. En ce qui concerne la publicité pour les médicaments, c’est sa suppression pure et simple qui serait la mesure la plus efficace de réduction des risques de mésusage. Un consommateur qui y est soumis ne peut pas être un consommateur averti.
(1) En France, cette publicité directe auprès du grand public n’est autorisée que pour les médicaments non soumis à prescription médicale et non remboursables, à condition d’une autorisation préalable à sa diffusion de la part des autorités de santé.