Publicité en ligneUne régie condamnée pour l’exemple
L’une des principales régies publicitaires en ligne, la société Taboola, s’est vu infliger par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) une amende importante pour avoir diffusé des publicités trompeuses sur les sites Internet de grands médias français.
650 000 € d’amende et l’obligation de publier le jugement sur son site Internet. La régie publicitaire en ligne Taboola a accepté la sanction prononcée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Il faut dire qu’au terme de plusieurs mois d’enquête, les agents de la DGCCRF avaient accumulé suffisamment d’éléments pour prouver que la régie avait diffusé des publicités trompeuses sur des sites de médias aussi importants que Lefigaro.fr, 20minutes.fr, Ladepeche.fr, Ouest-France.fr, et d’autres.
En tant que régie publicitaire, le rôle de Taboola est de diffuser sur des sites Internet partenaires les encarts publicitaires de ses clients annonceurs. Si, en théorie, elle est censée s’assurer que ces publicités ne trompent pas les consommateurs, dans la réalité, on en est loin. Ainsi, la DGCCRF a constaté que des publicités publiées par Taboola étaient volontairement mises en page de manière à ce que l’internaute les prenne pour du contenu rédactionnel. Les enquêteurs ont aussi noté que la régie avait publié des encarts vantant les bienfaits de produits miracles sans avoir procédé à la moindre vérification quant aux allégations avancées et qu’elle faisait régulièrement la promotion de produits nécessitant un diagnostic et un suivi médical. Dans certains cas, les publicités allaient même jusqu’à discréditer l’approche médicale.
Contenus non contrôlés
Taboola pouvait d’autant moins ignorer le problème que l’Autorité de régulation professionnelle de publicité (ARPP) l’avait alertée à plusieurs reprises sur le caractère trompeur de certaines de ses publicités. En 2017, elle avait même été mise en cause suite à la diffusion d’une publicité pour une lampe torche soi-disant « bientôt interdite » car « trop lumineuse pour une utilisation en public ». À l’époque, un acheteur s’était plaint après avoir acquis cette lampe. Non seulement il l’avait payée plus cher qu’annoncé, mais en plus, la lampe qu’il a reçue n’a jamais fonctionné.
Avec cette condamnation, la DGCCRF entend adresser un message de fermeté à l’ensemble du secteur de la publicité en ligne. Il faut dire que, attirés par les rentrées financières qu’elles génèrent, de nombreux sites, notamment de médias (à l’exception de Quechoisir.org, qui ne diffuse pas de publicité) confient à des régies indépendantes le soin d’afficher sur leurs pages des publicités dont elles ne contrôlent pas le contenu. Résultat : il n’est pas rare de voir sur des sites sérieux des publicités farfelues pour des pseudo-produits miracles. Avec le risque que l’internaute se fasse avoir.
Exemples de publicités publiées à la suite d’un article sur un site de média (sans lien avec la condamnation de la DGCCRF)