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Prothèses dentairesDes prix enfin plafonnés !

Les soins dentaires, en particulier les prothèses, coûtent cher et sont mal couverts par l’assurance maladie et les complémentaires santé. À partir du 1er janvier prochain, les chirurgiens-dentistes devront respecter un tarif maximum.

Une prothèse dentaire, ça coûte un bras. Même avec une bonne complémentaire santé, la somme à débourser peut être très élevée. C’est que les prix sur ce type de soins sont libres, et les dentistes ne se privent pas d’en profiter, compensant les tarifs bloqués – et ridiculement bas – sur les soins conservateurs comme le détartrage ou le traitement d’une carie.

Bonne nouvelle pour les usagers du système de soins : la donne pourrait bientôt commencer à changer. À partir du 1er janvier 2018, des tarifs maximum s’appliqueront sur les actes « soumis à entente directe », à savoir précisément les soins dont les tarifs sont librement établis. Et ces plafonds baisseront graduellement sur 5 ans. Un dispositif particulier est prévu pour les régions où les prix sont particulièrement élevés, afin de ménager une transition plus « douce » pour les dentistes.

Concrètement, la limite pour une couronne céramo-métallique classique sera fixée en 2018 à 550 €. À partir de 2020, ce sera 510 €, pas plus. Les dentistes qui demandent actuellement 800 €, voire plus, n’auront pas d’autre choix que d’en rabattre sur leurs prétentions ! Les bridges et inlay-cores seront soumis à la même logique de déflation progressive.

Donnant-donnant avec les dentistes

En échange de cet effort de modération imposé aux dentistes, l’assurance maladie s’est engagée à revaloriser les actes conservateurs. Par exemple, pour le traitement d’une carie, le tarif grimpera à 67 € en 2021, contre 41 € actuellement.

Ces règles ne sont cependant pas issues d’une négociation sereine et responsable entre l’assurance maladie et les syndicats de dentistes. L’an dernier, la discussion s’est même envenimée au point qu’aucun accord n’a pu être trouvé. Un arbitre a donc été désigné, qui, après avoir consulté toutes les parties, a tranché et imposé ses tarifs. C’est peu de dire que les dentistes rechigneront à s’astreindre à la nouvelle grille tarifaire. Ils seront toutefois sous surveillance : deux fois par an, l’assurance maladie vérifiera s’ils respectent bien les plafonds, faute de quoi des sanctions tomberont. Un syndicat a indiqué avoir déposé une requête devant le Conseil d’État pour faire annuler le texte.

Mise à jour du 6 juin 2018

De nouvelles négociations entre syndicats de dentistes et Assurance maladie ont abouti à un dispositif de reste à charge zéro et reste à charge modéré plus abouti que le système de plafonnement des tarifs. Il commencera à entrer en vigueur en 2019.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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