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Prothèses de hancheLes plus récentes ne sont pas forcément les meilleures

Pour juger de la solidité d’une prothèse, on manque souvent de données factuelles. Une étude britannique apporte un retour d’expérience en vie réelle intéressant.

La nouveauté n’est pas forcément un bon critère de choix pour une prothèse totale de hanche. En la matière, les modèles classiques, ayant fait leurs preuves et souvent moins coûteux, sont plus intéressants pour les personnes âgées de plus de 65 ans que des modèles plus récents, juge une étude britannique1. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont passé en revue les données de santé de plus d’un million de personnes opérées. Ils ont comparé la survenue de complications (infection, descellement, luxation, etc.) et de la nécessité de faire une nouvelle intervention chirurgicale (ce que l’on appelle une « reprise »).

Quels matériaux ?

Environ 140 000 personnes sont concernées par la pose d’une prothèse totale de hanche chaque année en France. Cet implant est proposé en remplacement de l’articulation en cas d’arthrose invalidante ou à la suite de traumatismes (fracture du col du fémur en particulier). Il permet en général de retrouver de la mobilité et de s’affranchir des douleurs. La prothèse est composée de trois parties : une cupule, demi-sphère creuse fixée dans l’os du bassin, dans laquelle vient pivoter une sorte de bille (tête fémorale) elle-même reliée à une tige insérée dans l’os de la jambe (fémur).

La nature des matériaux est un élément important. En 2014, une alerte a été émise concernant les prothèses dites métal-métal (cupule en métal et tête fémorale en métal). Du fait des frottements, ces dispositifs libéraient des particules métalliques dans le corps qui pouvaient créer des dégâts et nécessiter le remplacement de la prothèse. Le couple métal-métal a donc été abandonné. D’autres associations plus sûres existent. Mais lesquelles sont les bonnes ? L’étude britannique montre que chez les personnes de plus de 65 ans, les prothèses de type métal-polyéthylène (bille en métal et cupule en polyéthylène) font l’affaire. Chez les moins de 65 ans, les prothèses alliant céramique et polyéthylène semblent plus appropriées, mais ce résultat est plus incertain en raison d’un échantillon de moindre taille.

Cimentées ou pas ?

La question de la fixation de la prothèse, c’est-à-dire la manière dont la tige se rattache à l’os, est aussi un élément de choix. On peut cimenter, c’est-à-dire utiliser une sorte de colle en résine, ou non, et dans ce cas c’est une fixation mécanique qui s’opère. Dans l’étude britannique, les prothèses ayant donné satisfaction étaient cimentées. C’est un élément intéressant dans le débat toujours vif qui oppose les poses avec ou sans ciment, ces dernières étant de plus en plus fréquentes, sans avantage toujours démontré.

(1). « A traditional hip implant is as effective as newer types for people over 65 years », British Medical Journal, 02/07/2019.

Perrine Vennetier

Perrine Vennetier

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