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Procès de la SFAMLe calvaire des victimes

Pendant plusieurs heures, des victimes ont raconté à la barre l’enfer qu’elles ont vécu à cause de la SFAM. Entre difficultés financières, remise en cause de projets professionnels et perte de confiance, pour certaines, les conséquences sont énormes.

Après s’être penchée sur les coulisses de la SFAM, la 31e chambre correctionnelle a donné la parole aux victimes : 28 d’entre elles, pour la plupart représentées par Me Léoty, se sont succédé à la barre du tribunal. Devant un Sadri Fegaier – le patron de la SFAM – impassible, elles ont raconté comment elles étaient tombées dans le piège de la société et à quel point cet épisode les avait marquées.

Pour la plupart d’entre elles, tout a commencé entre 2017 et 2019 avec l’achat d’un smartphone ou d’une tablette dans une boutique Fnac. Poussées par le discours rassurant du vendeur, elles ont accepté de souscrire un contrat d’assurance pour 15,99 € par mois, avant de découvrir, des mois ou des années plus tard, que des prélèvements indus étaient réalisés sur leur compte bancaire. Bien sûr, toutes ont appelé le service client pour stopper la machine. À chaque fois, des téléconseillers rassurants leur ont promis que leur demande de résiliation était prise en compte et qu’un remboursement serait effectué. La plupart ont même reçu un courriel leur confirmant ces informations. Pourtant, les prélèvements se poursuivaient inexorablement, aucune de leurs démarches ne semblant être en mesure de faire changer les choses.

« Ma mère a perdu pied »

Parmi ces victimes, le jeune Léo a raconté qu’à la suite de l’achat d’un ordinateur à la Fnac alors qu’il n’avait que 19 ans, il a découvert des années plus tard que son compte avait été débité de 475 prélèvements frauduleux par la SFAM pour un total de 24 000 €. Sylvain a expliqué comment, après l’achat de 2 ordinateurs en 2018, il s’était retrouvé en 2023 avec plus de 50 prélèvements par mois, pour un montant total de 24 000 €. Il a eu la surprise de constater à cette occasion que son paraphe, utilisé pour souscrire à la carte d’adhérent Fnac, figurait aussi au bas des contrats SFAM. Lucie dit avoir dû emprunter de l’argent à des amis pour payer l’enterrement de sa maman. Les larmes aux yeux, Christine, elle, se souvient que sa mère a « complètement perdu pied » après avoir découvert, fin 2023, qu’elle n’avait plus assez d’argent sur son compte pour acheter des cadeaux de Noël à sa famille. « Après cet événement, elle n’est plus sortie de chez elle et ne voulait plus voir personne. Elle s’est refermée sur elle-même. » Gilles, lui, assure s’être fait piller 42 000 € sur un compte dormant où il avait laissé l’argent récupéré après le décès de son père. Quant à Jason, un jeune homme lourdement handicapé, il a décrit, par l’intermédiaire de son synthétiseur vocal, l’impact qu’avait eu cette affaire sur la société qu’il a créée et sur sa santé. Son intervention s’est terminée sous les applaudissements de la salle.

Si elles savent qu’elles ne récupéreront certainement pas tout leur argent, les victimes entendaient témoigner à la barre, ne serait-ce que pour que leur statut soit reconnu et que Sadri Fegaier, le patron de la SFAM, les entende. C’est chose faite.

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