Anne-Sophie Stamane
Prise en charge à 100 %Les patients en sont de leur poche
Globalement, le dispositif de prise en charge à 100 % des maladies graves ou longues parvient à limiter les frais à la charge des patients. Mais certaines pathologies exposent à des dépassements tarifaires, occasionnant des « restes à charge » parfois conséquents, comme le montre une étude réalisée par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé.
Les dépenses de santé des personnes reconnues en affection de longue durée (ALD), normalement couvertes à 100 % par l’assurance maladie, ne le sont en réalité qu’à hauteur de 88 %. C’est le constat étonnant que tire l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé, composé du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), du magazine 60 Millions de consommateurs et de Santéclair, sur la base des données de remboursement de la Sécurité sociale. Le reste à charge moyen s’élève à 752 € par an, contre 673 € pour une personne qui n’est pas en ALD ; 10 % des patients en ALD déboursent 1 700 € par an, ce qui est considérable.
Ces montants s’expliquent : même dans le cadre de leur ALD, les patients ne sont pas épargnés par les dépassements d’honoraires et les franchises sur les soins. Et quand ils sont soignés pour des pathologies autres que la maladie qui les classe en ALD, ils ne sont plus pris en charge à 100 %, mais remboursés aux mêmes taux que les autres patients. Avec un effet grossissant, car, souligne l’Observatoire, beaucoup d’ALD induisent, en raison notamment des effets secondaires des traitements, d’autres problèmes de santé, appelant par exemple des soins dentaires, à la fois coûteux et mal couverts par la solidarité nationale.
L’étude publiée montre que, même dans le cadre d’une ALD, avoir recours à une complémentaire santé peut faire baisser la facture. Reste qu’il faut souscrire une couverture haut de gamme pour réellement réduire les frais, ce qui suppose un surcoût élevé de l’ordre de 2 000 € par an.