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Pouvoir d’achat (juin 2023)Des hausses en partie dues à des profits excessifs

L’inflation s’infléchit légèrement en juin. Pour autant, elle reste encore très forte pour certains postes de dépenses, en premier lieu l’alimentaire, entretenue par des entreprises qui gonflent vraisemblablement leurs marges.

Nos derniers relevés de prix le confirment, l’inflation semble accorder un répit estival aux consommateurs. Elle est de +6,2 % par rapport à juin 2022, contre +7 % en mai. Les prix ont certes progressé par rapport à l’an dernier, mais moins vite.

Si les carburants (gazole, essence, fioul) refluent, c’est aussi parce qu’ils sont désormais comparés aux prix de juin 2022, au plus haut de la flambée des cours déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine. Ils restent encore supérieurs de 39 % à ceux de janvier 2021.

Cette temporisation ne concerne pas encore l’alimentaire en grande surface, qui affiche une forte hausse de 18 % sur 1 an. Le pic semble néanmoins avoir été atteint en mai. Reste à voir à quelle vitesse les étiquettes vont refluer – si elles refluent. Entre janvier 2021 et juin 2023, un même panier type (alimentaire et hygiène-beauté) est passé de 100 à 126 €. Il valait 127 € en mai – c’est dire si la baisse est minime !

Pourtant, les niveaux de prix atteints semblent de moins en moins justifiés, comme nous le supposions déjà en avril. Désormais, ce sont aussi de vénérables institutions comme l’Insee, la Banque centrale européenne ou encore l’Autorité de la concurrence qui le disent. « Nous avons un certain nombre d’indices très clairs et même plus que des indices, des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés », a asséné le président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Cœuré, dans une interview dans le journal Le Parisien, le 16 juin 2023.

Concernant plus spécifiquement la filière alimentaire, ce sont les transformateurs de l’agroalimentaire qui sont pointés du doigt. « Les chiffres de l’Insee et une enquête de l’Inspection générale des finances montrent qu’il y a eu de fortes augmentations des marges au milieu de la chaîne, chez les industriels », a-t-il confirmé. Dit plus crûment, il semble bien qu’une partie des entreprises se goinfrent sur le dos des consommateurs !

Méthodologie

Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.

Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.

Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2022) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2021). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).

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