Elsa Casalegno
Pouvoir d’achat (juillet 2024)Le prix de l’énergie repart à la hausse
Après un bref répit et une hausse globale des prix cantonnée sous la barre des 3 % depuis 3 mois, l’inflation rebondit à +3,2 % en juillet. Principaux moteurs : les hausses tarifaires dans l’énergie et les services.
Alors que les prix des produits du quotidien n’augmentent plus ou presque, il n’en va pas de même pour les tarifs des services et de l’énergie. L’inflation globale (à +3,2 % d’après nos relevés) est désormais portée par les produits énergétiques (en particulier électricité et gaz), ainsi que les assurances (habitation, santé, etc.) et les services (abonnements numériques principalement).
L’énergie flambe de nouveau
À la suite des hausses successives du prix de l’électricité, puis celles des taxes en février dernier, ce poste de dépenses est le plus inflationniste du budget des ménages. Et si le ministre de l’Économie a annoncé (en pleine campagne électorale) un gel des prix pour août, puis une baisse des tarifs, cette dernière n’aura pas lieu avant début 2025. La facture annuelle moyenne aujourd’hui est supérieure de 42 % à celle de janvier 2022.
Concernant le gaz, le prix de l’abonnement et du kWh décollent à leur tour en juillet. La hausse moyenne atteint 14 % pour l’offre passerelle (ex-TRV). La facture annuelle moyenne aujourd’hui est supérieure de 21 % à celle de janvier 2022.
Seuls les carburants restent à peu près stables, mais ils affichent désormais des tarifs élevés après les fortes hausses de début 2022 : 1,75 € le litre pour le diesel et 1,84 € le litre pour le Super-E10, soit 10 à 15 centimes au-dessus de janvier 2022.
Les services se renchérissent
Parmi les dépenses contraintes, les assurances pèsent de plus en plus lourd. Les primes des mutuelles et des assurances santé privées ont augmenté de 9 % selon nos estimations. Les assurés les plus âgés subissent les hausses les plus marquées. Quant aux assurances habitation, les hausses sont de l’ordre de 7 %, portées par les sinistres climatiques et l’inflation des coûts des réparations. Compte-tenu des sinistres climatiques de ces derniers mois, il est peu probable que la situation s’améliore sur ce front.
Les abonnements numériques (forfaits mobiles, box Internet, streaming audio ou vidéo) se multiplient dans nos budgets. Or, sur ce poste aussi, les factures décollent depuis quelques mois, avec des augmentations de tarifs de 5 % en moyenne sur 1 an. Seule option pour faire baisser la facture : changer d’offre ou d’opérateur.
Produits de consommation courante : attention à l’inflation cachée
Si les prix des produits de consommation courante (alimentation, hygiène, droguerie) sont stables depuis 1 an, voire reculent légèrement (à l’instar des fournitures scolaires), nos indices ne prennent pas en compte l’inflation cachée (shrinkflation ou réduflation). Ces pratiques commerciales connaissent un sursaut certain ces derniers temps que la nouvelle législation ne semble pas en mesure d’enrayer.
Méthodologie
Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.
Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.
Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2023) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2022). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).