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Morgan Bourven
Le projet de loi « portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat », voté en première lecture à l’Assemblée, comporte une vingtaine d’articles axés sur la « protection du niveau de vie des Français », « la protection du consommateur » et « la souveraineté énergétique ». Décryptage.
Après plusieurs jours de débats souvent houleux, les députés ont adopté en première lecture, dans la nuit du 21 au 22 juillet, le projet de loi visant à atténuer les effets de l’inflation et de la crise énergétique sur le portefeuille des Français.
Il comporte une vingtaine d’articles, répartis en quatre « titres » aux objectifs différents. Le « Titre I » ambitionne de protéger le niveau de vie des Français et comporte six articles, dont cinq concernent les revenus.
Le Titre II, qui a pour objet la protection des consommateurs, comporte trois articles.
Le Titre III comporte 10 articles visant à renforcer la sécurité d'approvisionnement en gaz et en électricité (constitution de stocks de gaz, pilotage de la production des centrales, installation de terminaux méthaniers, etc.).
Enfin, le Titre IV est composé d’un article unique (article 20) qui élargit la capacité des transporteurs routiers à répercuter sur les clients la hausse des prix des carburants pour les contrats déjà signés.
Voté par les députés, le texte va être examiné au Sénat à partir du jeudi 28 juillet. D’ores et déjà, les sénateurs de la commission des affaires sociales ont adopté une série d’amendements. Ils prévoient notamment d’offrir aux salariés la possibilité de débloquer par anticipation les sommes placées au titre de l’épargne salariale. Ils pourraient en faire la demande jusqu’au 31 décembre 2022, dans une limite de 10 000 €, et à l’exclusion des plans d’épargne retraite collectifs (Perco).
Les sénateurs ont également retravaillé la « prime de partage de la valeur », qu’ils souhaitent rebaptiser « prime de pouvoir d’achat ». Un amendement prévoit la limitation à quatre versements de son fractionnement, pour éviter qu’elle ne remplace les augmentations de salaire ; et un autre veut limiter son caractère pérenne – après 2024 – aux seules entreprises de moins de cinquante salariés.
Les sénateurs demandent aussi au gouvernement de prendre un décret afin que le montant des bourses nationales d’enseignement du second degré (dont le montant est fixé au 1er janvier sur la base des allocations familiales) prenne en compte la revalorisation de 4 % au 1er juillet des prestations sociales. Ils souhaitent également rendre possible l’achat, avec des titres-restaurants, de tout produit alimentaire, qu’il soit ou non directement consommable.
En attendant le retour à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le pouvoir d’achat, après le vote des sénateurs, les députés ont débattu du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022, adopté dans la nuit du 26 au 27 juillet. Entre autres mesures, il modifie le financement de l’audiovisuel public, en supprimant la redevance audiovisuelle ; prévoit une hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires pour 2022, qui passerait de 5 000 à 7 500 € ; et donne aux entreprises la possibilité de racheter aux salariés les jours de RTT auxquels ils auraient renoncé. Il prévoit aussi une ristourne de 30 centimes d’euro par litre de carburant. Lundi, un soutien à hauteur de 230 millions d'euros pour les foyers se chauffant au fioul a aussi été voté par l'opposition, contre l’avis du gouvernement qui souhaitait limiter cette aide à 50 millions d’euros.
Ces deux textes liés au pouvoir d’achat, le projet de loi et le PLFR, devraient être définitivement adoptés avant la fin de la session parlementaire, prévue le 7 août.
Morgan Bourven
Damien Barbosa
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