Elsa Casalegno
Pouvoir d’achat (décembre 2023)Les prix se stabilisent sur 1 mois
Sur 1 an, les prix augmentent, certes un peu moins vite, mais l’inflation annuelle est encore de 5,3 %. L’alimentation et l’énergie restent les deux postes les plus haussiers par rapport à 2022 et surtout 2021, mais ils se stabilisent par rapport au mois dernier. Répit durable ou simple trêve des confiseurs ?
Pour ce dernier mois de l’année 2023, les prix se calment enfin. D’après nos relevés, ils sont stables par rapport à novembre 2023. Pour autant, ils restent très supérieurs aux niveaux de 2022 : l’inflation annuelle globale est encore de 5,3 % par rapport à décembre 2022.
L’alimentaire reste inflationniste, à +9 % sur 1 an et +24 % sur 2 ans. L’hygiène-beauté n’affiche que +5 % sur 1 an mais +16 % sur 2 ans, tandis que les produits d’entretien et de nettoyage augmentent encore de 6 % sur 1 an et de 20 % sur 2 ans. Mais c'est l’électricité qui enregistre la plus forte hausse avec 27 %.
Surtout, il faut s’attendre à un probable rebond en janvier. En effet, les fabricants de produits de consommation courante demandent des hausses aux enseignes de la grande distribution (1), afin de couvrir l’accroissement de leurs charges (coûts élevés de l’énergie, des emballages et de certaines matières premières, hausses des salaires, etc.) et les investissements liés à la transition environnementale (usines plus économes, développement de l’énergie renouvelable, etc.). Espérer des baisses durables dans les rayons des supermarchés pour la nouvelle année est donc illusoire, même si les prix se sont stabilisés depuis le mois de mai dernier. Et les opérations promotionnelles des enseignes sur certains produits ne compensent pas la hausse globale des étiquettes. Quant au trimestre anti-inflation, lancé avec force communication par le gouvernement en mai dernier, il s’est éteint sans tambour ni trompette, faute d’avoir montré une réelle efficacité.
Nouvelles hausses à venir
Par ailleurs, des hausses conséquentes des tarifs de l’électricité sont à attendre en début et en milieu d’année prochaine. Les primes d’assurances habitation (du fait de l’augmentation des sinistres liés au changement climatique), auto (hausse du prix des pièces) et santé (hausses des tarifs et des dépenses, déremboursements) devraient grimper début 2024. Les abonnements numériques (mobiles, Internet, TV) accusent quant à eux une inflation de 7 % sur 1 an.
D’après les données de l’Insee, cette inflation pèse sensiblement sur les dépenses des ménages, qui achètent moins en volume. Cette dégradation laisse craindre un impact sur l’emploi, donc sur la santé de l’économie à moyen terme.
Chère parenthèse de Noël
Contraints par leur portefeuille, les consommateurs devront peut-être faire des arbitrages pour les fêtes de fin d’année, alors que les produits festifs subissent eux aussi l’inflation, à l’instar des champagnes, des chocolats de Noël et des autres produits du réveillon. Mais nos conseils vous aideront à mieux choisir :
Méthodologie
Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.
Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.
Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2023) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2022). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).
(1) Les négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs sont en cours, et devraient se conclure fin janvier.