Lars Ly
Rédacteur technique
Les pneus « verts » affichent des indices de résistance au roulement allant de bon à très bon (B ou A sur un étiquetage qui part de G) et annoncent des kilométrages très prometteurs. En plus, ils ne sont pas plus chers que leurs homologues « traditionnels ». Ce discours commercial est parfois éloigné de la réalité.
Avec l’apparition de l’étiquette européenne rendue obligatoire sur les pneus en novembre 2012, au regard des limites d’émission de CO2 de plus en plus sévères dans l’attribution du bonus/malus et, à plus lointaine échéance, du point de vue législatif, les pneus « éco » sont mis en avant par les manufacturiers. Leur développement est axé sur la consommation de carburant et sur la durée de vie. Un véritable casse-tête pour les concepteurs, en particulier parce que durée de vie et adhérence sur route mouillée sont connues pour être antinomiques.
En testant 4 modèles de pneus verts et 4 modèles standards des mêmes marques, dans la dimension 205/55 R16V (voir encadré), nous avons cherché à connaître l’avantage écologique réellement apporté par les pneus dits « éco » ou « verts » et les éventuelles concessions qui ont dû être faites en termes d’adhérence et de sécurité.
Les résultats, disponibles dans notre nouvel essai comparatif de pneus d’été, montrent que les concessions faites au niveau de l’adhérence sont bien marquées : les pneus verts tiennent bien moins la route que les pneus classiques, notamment sous la pluie.
Et l’aspect environnemental n’est pas toujours à la hauteur des promesses : la différence de consommation mesurée entre les pneus verts et les pneus classiques est parfois insignifiante, de même que le kilométrage parcouru qui est même parfois inférieur à celui des pneus traditionnels. En effet, l’étiquette européenne contient 3 indices. Le premier permet de distinguer les pneus économes : il s’agit de la résistance au roulement ; elle est proportionnelle à la consommation de carburant. L’écart de consommation pour deux pneus ayant des indices extrêmes (A et G) est d’environ 0,5 l/100 km. Il est cependant difficile de chiffrer l’économie correspondante car les essais qui permettent aux fabricants d’attribuer tel ou tel indice sont faits à 80 km/h et ne reflètent pas une utilisation réaliste de la voiture ; c’est uniquement un indicateur.
En nous basant sur les mesures de consommation réalisées lors de notre test, nous obtenons, pour une des dimensions, des écarts de consommation qui atteignent 0,42 l/100 km d’essence SP95. À 1,30 € le litre, cela représente une différence de 5,5 €/1 000 km, ou 44 € pour la distance annuelle moyenne constatée de 8 000 km pour une voiture à essence.
En termes d’émissions de CO2, la différence équivaut environ à 11,5 g/km. Même si notre protocole n’a pas grand-chose à voir avec le cycle NEDC utilisé pour définir le bonus-malus, cela peut néanmoins donner un ordre de grandeur de l’impact sur le bonus-malus écologique, qui avec 11,5 g/km de différence au niveau du CO2, peut « sauter » plusieurs tranches représentant potentiellement plusieurs centaines d’euros d’économie à l’achat d’un véhicule neuf.
Pneus « verts » testés
Bridgestone Ecopia EP001S : A/A/70
Continental ContiEcoContact 5 : B/B/71
Hankook Kinergy Eco K425 : B/B/70
Michelin Energy Saver+ : B/A/70
Homologues « traditionnels » testés
Bridgestone Turanza T001 : C/A/69
Continental ContiPremiumContact 5 : C/A/71
Hankook Ventus Prime2 K115 : E/A/69
Michelin Premacy 3 : C/A/69
La première lettre correspond à la résistance au roulement, la deuxième au freinage sur route mouillée et le nombre au bruit de roulement exprimé en décibels (dB).
Notre nouvelle série d’essais réalisée en collaboration avec des associations de consommateurs européennes et des clubs automobiles met en concurrence 16 modèles en 185/60 R14 et 19 modèles en 205/55 R16. La « petite » dimension est destinée aux voitures citadines, la « grande » s’adresse plus particulièrement aux voitures de taille moyenne : Audi A3, Citroën C4, Dacia Sandero, Fiat 500L, Ford Focus, Mazda 3, Opel Astra, Peugeot 2008 et 308, Renault Megane, Skoda Octavia, etc. Les marques « Premium » côtoient des marques « Qualité » et « Budget » et dans les deux dimensions, les résultats permettent d’extraire des modèles particulièrement recommandés, mais aussi quelques autres qu’il faut absolument éviter.
Lars Ly
Rédacteur technique
La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir
Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus