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Piqûres et morsures de l’étéLes bons réflexes

Les beaux jours riment avec balades et baignades. Ne boudez pas votre plaisir, même si vous risquez de déranger insectes, serpents ou animaux marins peu compréhensifs. Dans nos contrées, leurs piqûres et leurs morsures sont souvent sans gravité si vous adoptez les bons réflexes. Mais il est parfois nécessaire de consulter devant l’apparition de symptômes alarmants.

À la mer

Vous avez touché un oursin

Des épines sont restées plantées sur vos mains ou dans votre pied si vous avez marché dessus. En France, les épines d’oursin ne contiennent pas de venin, mais elles peuvent néanmoins s’infecter. De plus, elles entraînent une douleur à l’appui.

Que faire ?

Après une désinfection locale avec un antiseptique, retirez doucement les épines une par une avec une pince à épiler. Tirez dans l’axe pour éviter de les casser. Si les piquants résistent, mettez un pansement gras pour la nuit qui va ramollir la peau et faciliter le geste le lendemain. Ne vous inquiétez pas s’il reste quelques fragments d’épine. Ils seront éliminés naturellement au bout de quelques semaines.

Quand consulter ?

Si la zone de la plaie devient rouge, gonflée et douloureuse dans les jours qui suivent, si vous ressentez une douleur dans l’articulation la plus proche de la piqûre, consultez sans tarder. Un traitement antibiotique pourra vous être prescrit.

Vous avez marché sur une vive

En marchant dans l’eau, vous ressentez une vive douleur dans le pied. Vous avez sans doute marché sur une vive, un poisson enfoui dans le fond sablonneux le long de certaines côtes. La douleur est intense et peut s’accompagner dans les minutes qui suivent de nausées, de maux de tête, de vomissements, de vertiges ou de palpitations. Ne paniquez pas, l’envenimation par les vives est en général bénigne, mais sortez rapidement de l’eau.

Que faire ?

Appelez les sauveteurs s’ils sont présents, ils connaissent les soins à prodiguer. Dans le cas contraire, agissez sans tarder. Le venin de vive est détruit par la chaleur. Appliquez sur la région atteinte une source de chaleur pendant quelques minutes : cigarette incandescente ou allume-cigare approchés de la piqûre, eau chaude à 45 °C, air chaud d’un sèche-cheveux, etc. Certains spécialistes proposent aussi la technique du choc thermique pour la douleur: une fois le venin neutralisé par la chaleur, placez une poche de glace sur la plaie. Ensuite, nettoyez et désinfectez la plaie. Prenez un antalgique comme du paracétamol en cas de douleur.

Quand consulter ?

Si les symptômes restent importants plus de deux heures après l’envenimation ou si la plaie s’infecte dans les jours suivants, une consultation médicale s’impose. À noter : il est conseillé d’être à jour de sa vaccination antitétanique.

Vous avez rencontré une méduse

Ces animaux marins projettent des tentacules armés de milliers de capsules contenant du venin. Vous ressentez à leur contact une douleur plus ou moins intense, comparable à une brûlure, suivie d’une inflammation progressive de la peau : rougeur, gonflement, démangeaisons, formation de vésicules qui peuvent s’infecter.

Que faire ?

Rincez la zone atteinte à l’eau de mer, jamais à l’eau douce pour ne pas faire éclater les capsules remplies de venins encore intactes. S’il reste des tentacules visibles, retirez-les délicatement à l’aide d’une pince à épiler. Ne frottez pas avec du sable. Pour enlever les tentacules non visibles, vous pouvez utiliser de la mousse à raser et racler doucement la zone avec le bord d’un carton ou d’une carte bancaire. Désinfectez ensuite la zone atteinte. Appliquez une poche de glace pour diminuer la douleur. Par la suite, gardez la zone atteinte à l’abri du soleil pour diminuer le risque de cicatrices pigmentées.

Quand consulter ?

Les lésions provoquées par les méduses sont généralement sans gravité mais certaines personnes sont allergiques au venin de méduse. En cas de manifestations allergiques (gonflement du visage, des lèvres, difficultés respiratoires) ou de malaise général, appelez le 15 (Samu). Pour toutes les autres personnes, il est recommandé de consulter un médecin si la douleur persiste ou si la zone atteinte présente des signes d’inflammation importante. Si vous avez été touché à l’œil, il est préférable de consulter après avoir préalablement rincé votre œil au sérum physiologique.

À la campagne

Vous avez été piqué par une guêpe, une abeille, un frelon ou un bourdon

Après une piqûre par l’un de ces insectes hyménoptères, la douleur est immédiate et un œdème local se développe rapidement. Ces piqûres ne sont généralement pas dangereuses, sauf si vous êtes allergique, si vous avez été piqué dans la bouche ou dans la gorge ou si vous avez été victime de plusieurs insectes en même temps.

Que faire ?

Essayez d’identifier l’insecte qui vous a piqué. S’il s’agit d’une abeille, retirez rapidement le dard avec l’ongle, le bord non tranchant d’un couteau ou d’une carte bancaire. N’utilisez pas de pincette, la glande à venin pourrait éclater et libérer encore plus de venin. Les guêpes, les frelons et les bourdons piquent sans laisser de dard. Pour diminuer douleur et gonflement, vous pouvez approcher de la zone piquée une source de chaleur (sèche-cheveux, eau la plus chaude possible) puis une source de froid (glace). Ensuite, désinfectez à l’eau et au savon et appliquez une solution antiseptique. Si besoin, prenez un antalgique comme du paracétamol.

Quand consulter ?

  • En cas de symptômes de réaction allergique tels qu’une éruption cutanée avec de fortes démangeaisons, un gonflement du visage, des vertiges, de la pâleur, des difficultés respiratoires, une sensation d’étouffement, etc., appelez le 15 pour un transport d’urgence à l’hôpital.
  • Si vous avez été piqué plusieurs fois (plus de 20 piqûres chez un adulte mais seulement 4 ou 5 chez un enfant), une surveillance à l’hôpital est également recommandée.
  • Si vous êtes piqué dans la bouche ou dans la gorge, sucez un glaçon et allez très vite à l’hôpital car le gonflement peut provoquer des difficultés respiratoires potentiellement mortelles.
  • Il est préconisé de consulter en cas d’aggravation de la réaction locale (gonflement, douleur, rougeur) dans les jours qui suivent la piqûre ou encore si vous présentez des signes d’infection comme de la fièvre.

Vous avez été piqué par une tique

En revenant d’une balade à la campagne ou d’une autre activité nature, vous constatez qu’une tique s’est fixée sur votre peau pour se nourrir de sang. Les tiques peuvent transmettre diverses maladies causées par des bactéries ou des virus présents dans leur salive.

La maladie la plus fréquente est la maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia. Ne paniquez pas, toutes les tiques ne sont pas infectées par la bactérie en question. Qui plus est, le risque de contamination est faible si la tique est retirée dans les 12 heures.

Que faire ?

Il est important d’enlever la tique le plus rapidement possible : plus elle reste accrochée longtemps, plus elle risque de transmettre la bactérie. Bannissez l’utilisation d’éther, soupçonné de provoquer la régurgitation de la tique et la libération de la Borrelia. Saisissez la tique, au plus près de la peau, à l’aide d’une pince fine type pince à épiler ou d'un tire-tique et tirez vers le haut. Avec ou sans mouvement de rotation, le plus important est de retirer toute la tique, parties piqueuses comprises. Lavez-vous les mains et nettoyez la plaie avec un antiseptique.

Quand consulter ?

Il est recommandé de surveiller la zone piquée pendant un mois pour repérer les signes éventuels d’une maladie de Lyme (voir encadré). En présence de symptômes d’infection par la bactérie, consultez sans tarder un médecin afin qu’il vous prescrive un traitement antibiotique approprié.

Bon à savoir. Certains répulsifs antimoustiques se révèlent également efficaces sur les tiques. Notre test de produits antitiques désigne les plus efficaces et les moins nocifs pour toute la famille.

Vous avez été mordu par une vipère

Ne vous affolez pas. En premier lieu, assurez-vous qu’il s’agit bien d’une vipère et non d’une couleuvre, un serpent non venimeux. Qui plus est, une morsure de vipère n’entraîne pas nécessairement une injection de venin (morsures dites blanches ou sèches). En cas d’envenimation, les symptômes surviennent entre une demi-heure et quelques heures après la morsure : douleur intense, gonflement autour de la morsure, nausées, vomissements, diarrhée, accélération du rythme cardiaque. Les morsures de vipère sont rarement mortelles.

Que faire ?

En cas de morsure par un serpent, ne prenez pas de risque et appelez les services d’urgence. Attention, vous risquez d’aggraver votre cas si vous tentez de sucer la morsure, de la cautériser, de l’inciser ou de poser un garrot. En attendant les secours, vous pouvez, si cela est possible, désinfecter la plaie à l’eau et au savon, enlever bagues, bracelets et chaussures pour éviter une compression en cas d’œdème, appliquer un bandage non serré sur le membre mordu. Restez au repos, surélevez le membre atteint pour limiter le gonflement.

Les signes de la maladie de Lyme

Dans les trois à trente jours après la piqûre, la maladie de Lyme peut se manifester sous la forme d’une plaque rouge qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre. Des symptômes grippaux peuvent se développer. Si vous ne recevez pas de traitement antibiotique à cette phase, vous risquez des troubles neurologiques (paralysie faciale, méningite, etc.), des atteintes des articulations ou d’autres organes comme le cœur.


Cet article est issu du n°118 de Que Choisir Santé (juillet 2017), disponible dans notre kiosque.
Joëlle Maraschin

Joëlle Maraschin

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