Anne-Sophie Stamane
PiluleL’information renforcée
Priorité à la pilule de 2e génération, c’est le mot d’ordre des autorités sanitaires. Des études sont en cours pour mesurer l’ampleur des accidents liés aux pilules de 3e et 4e générations.
Le scandale des pilules contraceptives a eu des effets rapides. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les ventes de pilules de 3e et 4e générations ont commencé à reculer à partir du mois de décembre. Fin janvier 2013, la baisse atteignait 23 % par rapport à janvier 2012. « Il y a donc moins de femmes exposées au risque », s’est félicité le directeur de l’ANSM, Dominique Maraninchi. À l’inverse, les pilules de 2e génération, un peu moins dangereuses mais pas inoffensives, progressent significativement.
Mise en cause en justice par des victimes d’effets secondaires des pilules de 3e génération, l’ANSM ne ménage pas sa peine, et affiche sa bonne volonté. Objectif : pousser les médecins à prescrire de préférence des pilules de 1re et 2e générations, et à informer les femmes. « Si, après échec avec une 2e génération, une femme souhaite malgré tout passer à une 3e génération, le médecin inscrira sur l’ordonnance qu’elle a été avertie du risque », a expliqué Dominique Maraninchi.
Dans le même ordre d’idée, d’ici au mois de juin, le conditionnement des plaquettes devrait changer. Le risque devrait être inscrit sur la boîte, ou alors sur une petite carte séparée de la notice.
Parallèlement à ces avancées concrètes, des études sur le nombre de cas réels d’accidents thromboemboliques et artériels sont engagées. Elles devraient permettre de connaître précisément la fréquence des effets secondaires graves, statistique qui n’est pas encore établie. Indice intéressant, l’ANSM note qu’il y a eu, en janvier dernier, autant de cas signalés en un mois que chaque année depuis 1985. Le bilan devrait donc être beaucoup plus lourd que prévu.