Yves Martin
Peugeot 508 (2018)Premières impressions
La nouvelle Peugeot 508 a été profondément remaniée. Elle arbore désormais un style plus aguicheur et un niveau d’équipement assez élevé mais conserve des défauts d’ergonomie.
Commercialisée depuis 2010, la Peugeot 508 avait vraiment besoin d’un bon coup de jeune, ce que n’avait pas vraiment apporté le restylage de 2014. La routière restait ainsi nettement en deçà de ses concurrentes résolument plus modernes que sont les Volkswagen Arteon et Opel Insignia. La version 2018 remet les pendules à l’heure et progresse à tous les niveaux : le style devient plus dynamique, le niveau d’équipement augmente sensiblement tout comme la qualité de fabrication.
Qualité de vie à bord
L'intérieur de la nouvelle 508 fait un réel bon en avant en termes de qualité perçue et de modernité. Les touches dites pianos, situées sous l'écran central et servant de raccourci pour accéder à certaines fonctions (navigation, radio, téléphone, menu général...), modernisent grandement l'habitacle. Ce dernier est par ailleurs conçu avec des matériaux de très grande qualité, bien rembourrés et très agréables au toucher. Les finitions haut de gamme arborent même un revêtement texturé du meilleur effet. À noter que toutes les versions reçoivent la nouvelle mouture du combiné d’instruments digital i-Cockpit. Grâce à sa position plus élevée sur la planche de bord, il est plus lisible que ce qu'on trouve sur les 208, 308 ou encore les SUV 3008 et 5008. Cela assure une bonne visibilité de toutes les informations affichées. À la condition, selon le gabarit du conducteur, de procéder à un réglage minutieux du siège et du volant pour trouver la bonne position de conduite.
Le volant, de taille réduite, est ici assez agréable à prendre en main et offre une bonne sensation de conduite. Il possède en outre des commandes simples à utiliser et qui ne demanderont pas un temps d'adaptation énorme.
Nous émettrons toutefois quelques bémols sur l'ergonomie de l'habitacle. En premier lieu, la commande du régulateur/limiteur de vitesse qui se trouve cachée par le volant, donc difficile à gérer. Ensuite, sur les versions avec boîte automatique EAT8, les palettes fixes qui ne s’avèrent d’aucune utilité sur une route sinueuse car elles deviennent inaccessibles lors du moindre braquage. Enfin, le GPS ne nous a pas du tout convaincus, principalement à cause de son manque de pertinence dans les indications visuelles et sonores. Au final, cet équipement n’est pas vraiment au niveau de ce qu’on espère sur une routière.
Nous avons apprécié le rétroviseur intérieur sans rebord, malheureusement monté que sur les versions haut de gamme, qui participe à élever le niveau de qualité perçue. Les occupants sont très bien lotis et l'espace qui leur est alloué est largement suffisant, même à l'arrière. Cela nous a plutôt agréablement surpris car, à cause de la ligne plongeante vers l’arrière, nous pensions que la garde au toit à ces places serait limite. Il n'en est rien et même les plus grands seront certains de ne pas toucher le toit une fois assis à l'arrière.
Dans l’habitacle, les rangements sont pratiques et facilement accessibles, même si les vide-poches des portières ne sont pas des plus logeables. La 508 possède un hayon pratique qui dégage une belle ouverture de coffre qui s’avère alors très facile à charger. Dommage que le volume soit un peu juste avec seulement 487 litres. En effet, à ce jeu-là, c’est la Renault Talisman qui fait mieux avec ses 608 litres de capacité (dont 93 litres sous le plancher). Donc, pour ceux qui souhaitent bénéficier de plus de volume de chargement, il faudra patienter début 2019 pour s’offrir le break 508 SW qui proposera alors un minimum de 530 litres.
Au volant
Nous avons conduit la nouvelle 508 avec deux moteurs Diesel, l'un de 180 ch et l'autre de 130 ch. Ces deux mécaniques se sont montrées agiles et agréables à utiliser. Cela d'autant plus qu'elles étaient associées à la boîte de vitesses automatique à 8 rapports EAT8. Sans surprise, le plus puissant des diesels a su tirer son épingle du jeu en toutes circonstances et nous a même fait oublier qu’il carburait au gazole. Son couple important, sa nervosité et même son bruit plutôt agréable à haut régime le rendent en effet très sympathique à conduire. Dommage qu’il pèche par une consommation un peu élevée. Nous avons en effet relevé une moyenne, sur des routes de montagne, d’un peu plus de 9 litres aux 100 km (9,2 exactement). À l’opposé en termes de puissance, le plus petit des diesels, le 130 ch, sera moins gourmand et n’avalera que 8 litres dans les mêmes conditions de roulage. Mais celui-ci est un peu plus à la peine quand il s’agit de relancer la voiture pour effectuer un dépassement rapide en côte.
Nous regrettons de ne pas avoir eu la possibilité de conduire le troisième et dernier diesel proposé, la version 160 ch, car c’est ce bloc qui nous semble être le meilleur compromis.
Sur route, la nouvelle 508 nous a surtout bluffés par son comportement routier très dynamique. En toutes circonstances, les suspensions assurent une très bonne filtration des irrégularités de la chaussée et offrent un excellent confort. Même si le rythme s'accélère sur des routes sinueuses, les occupants ne seront pas ballottés dans tous les sens. Et, pour les plus exigeants, Peugeot propose en option un système d’amortissement piloté qui permet de gérer les niveaux de fermeté de l’amortissement, d’un mode confort à un mode plus sportif et ferme.
La nouvelle 508 dispose d’un système de maintien actif dans la file couplé au régulateur de vitesse adaptatif. Ainsi, une fois la vitesse programmée et le dispositif enclenché, non seulement la voiture maintiendra la bonne vitesse et l’écart avec la voiture qui précède, mais elle corrigera aussi la trajectoire (il faut que le conducteur conserve les mains sur le volant sinon le système se désactive après une poignée de secondes). S’il est efficace, nous avons trouvé ce système un peu brutal, et donc peu confortable, lors des corrections de trajectoire.
Le petit volant, qui ne fera certainement pas l’unanimité, apporte un confort de conduite appréciable et offre une bonne sensation. Une fois de retour en ville, le conducteur de la 508 est un peu moins à l’aise car la visibilité globale est assez moyenne. Les larges montants de pare-brise et la ligne plongeante à l’arrière grèvent en effet le champ de vision. Ce qui peut s’avérer gênant lors des manœuvres sensibles dans les rues étroites. Il faudra alors se fier aux radars et à la caméra de recul, indispensables pour réaliser un créneau.
Sécurité
La nouvelle 508 est désormais au goût du jour en termes d’équipement de sécurité et n’a plus rien à envier à ses concurrentes. Selon les versions, elle peut même recevoir des équipements que l’on trouve rarement ailleurs. Citons par exemple le système de vision de nuit (Night vision), le freinage automatique d’urgence qui détecte les piétons et les cyclistes (de jour comme de nuit) jusqu’à 140 km/h, le régulateur de vitesse adaptatif fonctionnant jusqu’à l’arrêt (avec boîte automatique EAT8), l’aide au maintien dans la voie de circulation (lié à l’ACC) ou la reconnaissance étendue des panneaux (vitesse, stop, sens interdit).
La Peugeot 508 en résumé
Le style de la nouvelle Peugeot 508 évolue dans le bon sens et la routière devient plus dynamique et plus séduisante. Son niveau d’équipement et son agrément de conduite progressent aussi, tout comme la qualité de fabrication. Dommage que certains défauts subsistent comme le GPS désagréable, des palettes au volant fixes sans intérêt (avec la boîte de vitesses EAT8) et une commande du régulateur de vitesse mal placée. Côté tarifs, la 508 se place plutôt pas mal. La version 2.0 BlueHDi 160 ch EAT8 GT Line s’affiche en effet à 41 600 euros contre 42 800 euros pour une Renault Talisman 1.6 dCi 160 ch EDC6 Initiale Paris.
Les +
- Qualité de fabricationComportement routier très agréable
- Confort
- Habitabilité
Les -
- Défauts d’ergonomie
- Volume de coffre
- Visibilité
Durée de garantie bientôt allongée ?
La Peugeot 508, comme la plupart des concurrentes du segment des routières, est très prisée par les professionnels. Mais, avec ce type de clients, les critères d’achat ne sont pas les mêmes que ceux des particuliers. Les pros demandent une voiture qui ne coûte pas cher à l’usage et scrutent alors le TCO : le Total Cost of Ownership (coût global de possession), qui prend en compte tous les frais d’entretien et d’utilisation et même la valeur résiduelle (valeur estimée à la revente à la fin du contrat de location). Le TCO permet ainsi aux entreprises d’organiser leur plan de financement. Pour les séduire, les constructeurs attachent une grande importance à proposer des véhicules au TCO le plus intéressant possible. Pour ce faire, Peugeot a fait beaucoup d’efforts sur la qualité de fabrication de sa routière et mis la barre assez haut en termes de résistance dans le temps. Ainsi, pour la 508, le constructeur souhaite afficher une qualité proche du neuf à 90 000 km. Un objectif qui pourrait, selon nos informations, avoir un impact bénéfique pour les particuliers avec la prolongation de la durée de garantie au-delà des 2 ans obligatoires.