Yves Martin
Peugeot 108Premières impressions
Revue en profondeur, au niveau du châssis, de l’extérieur et de l’intérieur, la Peugeot 107 devient la 108. Elle gagne en agrément de conduite et en qualité et rattrape son retard sur d’autres modèles du segment des petites citadines.
Après presque 10 ans de services, le triptyque Citroën C1, Peugeot 107 – qui devient donc la 108 – et Toyota Aygo fait peau neuve, tout en utilisant le même châssis que l’ancienne Peugeot 107. C’était devenu une nécessité pour affronter la concurrence qui s’accélère. En effet, à l’époque le segment des mini-citadines était moins concurrentiel qu’aujourd’hui où 12 modèles sont en lice avec notamment la Fiat 500, la future Renault Twingo, l’Opel Adam ou la Volkswagen up!. La petite Peugeot a donc été revue et corrigée pour offrir plus de confort, d’agrément de conduite et une meilleure finition.
Qualité de vie à bord
Le pari de la qualité de fabrication est presque réussi. En effet, en s’installant à bord de la nouvelle 108, on se réjouit des progrès réalisés en matière de finition par rapport à la Peugeot 107. Même si les matériaux sont tous rigides, ils sont bien assemblés, ne laissant apparaître aucune vibration désagréable. Le résultat global est donc assez flatteur. Du moins jusqu’à ce qu’on y regarde de plus près. En effet, le traitement des parties cachées a, semble-t-il, été négligé. Comme en témoigne la partie inférieure de l’habitacle du côté conducteur où la moquette est coupée trop courte et ne remonte pas sur le tablier, laissant apparaître la tôle et divers connecteurs. Cela explique aussi pourquoi les bruits de roulement sont présents dans l’habitacle lorsqu’on roule sur un revêtement rugueux.
Mais l’intérieur est surtout plus gai si on choisit l’une des multiples options de décoration proposées. Par exemple, le bandeau de la planche de bord peut être en couleur, comme le pommeau de levier de vitesses, l’entourage des grilles d’aération ou encore l’entourage de l’écran tactile (le cas échéant). Mais si ces décorations égaient bien l’habitacle, on regrette qu’elles se reflètent dans les vitres latérales, pouvant alors gêner le conducteur.La Peugeot 108 monte aussi d’un cran en technologie en proposant une solution unique sur ce segment : la fonction Mirror Screen (littéralement écran miroir) qui permet de connecter et d’afficher son smartphone sur l’écran tactile de la voiture. Ainsi, le conducteur pilote son smartphone directement depuis cet écran tactile (7"). Suivant le téléphone connecté, les applications peuvent aussi être commandées oralement grâce au système de reconnaissance vocale. Pour des raisons de sécurité évidentes, l’accès aux applications est géré différemment en fonction de l’état du véhicule. Lorsqu’il est en mouvement, le conducteur peut utiliser les applications utiles à la conduite, la navigation par exemple. Cette solution, proposée uniquement sur les deux derniers niveaux de finition, est encore perfectible car les déconnexions sont fréquentes. De même, notre prise en main réalisée sur les routes du Vexin a mis en évidence la perte fréquente de réseau, donc de la navigation. La position de l’écran est également perfectible et, lorsque le toit est ouvert, sa lisibilité est quasi nulle ! Enfin, dommage que pour les deux premiers niveaux de finition, aucun système GPS ne soit proposé en option.
Au volant
Sous le capot, pas la peine de chercher les moteurs Diesel, il n’y en a pas. À vocation urbaine, la 108 ne peut en effet recevoir que des blocs trois cylindres à essence : un 1.0 de 68 ch (d’origine Toyota) avec ou sans système Stop & Start ou le 1.2 PureTech de 82 ch (celui qui équipe par ailleurs la Peugeot 208). On peut regretter l’absence de version hybride, ce qui aurait été judicieux sur une citadine, mais Peugeot explique que « la place limitée, le poids contenu et les prix serrés du modèle font qu’il était impossible d’inclure une motorisation hybride ». Mais, ces moteurs de dernière génération sont relativement sobres avec des consommations relevées sur l’ordinateur de bord de respectivement 6 l/100 km (pour le 1.0 VTi associé à la boîte de vitesses robotisée ETG5) et 6,2 l/100 km. C’est certes plus que celles annoncées (4,2 et 4,3 l/100 km). Un appétit à relativiser car, lors de nos différents parcours, nous n’avons pas ménagé la mécanique et une conduite plus souple permettrait sans problème de descendre d’au moins un litre la consommation de chacun.
À noter que malgré quelques progrès notables de la boîte de vitesses ETG (anciennement BMP chez Peugeot/Citroën), le confort de passage des rapports n’est pas encore au rendez-vous.
Sur route, la 108 se montre assez agréable et peut sans souci prendre l’autoroute, même si ce n’est pas son lieu de prédilection. Elle possède une très bonne tenue de cap et son faible poids autorise de bonnes accélérations pour s’insérer dans le trafic même avec le moteur le moins puissant. Toutefois, les bruits de roulement sont assez présents, surtout sur mauvais revêtement. Et, dans le cas d’une version découvrable, le toit filtre également assez mal les bruits extérieurs. Cela est un peu gênant lorsqu’on passe dans un tunnel par exemple. Une couche supplémentaire d’isolation aurait été la bienvenue.
La tenue de route est en très net progrès et la 108 se montre aussi agile que confortable. Mais c’est bien sûr en ville que l’on apprécie la petite taille de la voiture ainsi que son faible rayon de braquage. Grâce à ses faibles porte-à-faux avant et arrière, le conducteur aura tout de suite son gabarit dans l’œil et disposera d’un véritable passe-partout. Le moteur 1.0 VTi s’est montré plus agréable en ville que le 1.2 car il émet moins de vibrations. En outre, sa version avec Stop & Start est appréciable lors des arrêts au feu rouge. Enfin, malgré ses dimensions réduites, la 108 offre une bonne habitabilité. Du moins à l’avant. À l’arrière, une fois qu’ils se seront contorsionnés pour monter à bord, les passagers ne devront pas être trop grands s’ils veulent voyager à l’aise. L’espace n’est pas non plus le fort du coffre avec ses 108 litres de volume de chargement. Les dossiers de banquette arrière, facilement rabattables, permettent de disposer de 780 litres, mais pas d’un plancher plat. Dommage que la banquette ne soit pas coulissante, ce qui aurait permis d’adapter le volume de chargement.
Sécurité
La Peugeot 108 bénéficie des dernières réglementations européennes en matière de sécurité avec, notamment, l’obligation de proposer un système de surveillance des pneus de série. Elle dispose également de l’arsenal désormais classique : le contrôle de stabilité ESP, les 6 airbags, des fixations Isofix sur les sièges arrière… À cela s’ajoutent l’aide au démarrage en côte et la direction assistée de série. Deux aides à la conduite appréciables. Si, au sein de l’Euro NCAP, nous n’avons pas encore procédé au crash test de la Peugeot 108, nous espérons qu’elle fera mieux que sa devancière qui n’a obtenu que 3 étoiles sur 5 (test réalisé en 2012).
La Peugeot 108 en résumé
Agréable à conduire, confortable et agréable à regarder, la Peugeot 108 se place parmi les meilleures de son segment (en attendant la future Twingo). Les possibilités de personnalisation – selon le constructeur, plus de 2 000 combinaisons peuvent être réalisées – permettront d’apporter sa touche personnelle. Il faudra alors ne pas hésiter à mettre la main à la poche. Il faut en effet compter 690 ou 1 190 € pour une peinture bi-ton, au moins 110 € pour les décors intérieurs et jusqu’à 490 € pour les stickers extérieurs. Enfin pour profiter de l’écran central, il faut opter au minimum pour une finition Allure proposée à partir de 13 650 €. Cela reste toutefois moins cher qu’une Fiat 500.
Les +
Agrément de conduite
Tenue de route
Maniabilité en ville
Ligne sympathique
Les –
Détails de finition
Reflets désagréables dans les vitres
Coffre minuscule
Boîte ETG