Élisa Oudin
Petites assurancesUn label qui ne dit pas tout
Un label de qualité pour les assurances affinitaires devrait voir le jour au premier trimestre 2014. Objectif : assainir un marché où les abus se multiplient. Problème, ce label ne renseigne pas sur tous les cas où ces assurances sont totalement inutiles.
Les assurances pour les téléphones portables, appareils électroménagers et autres produits de consommation courante ont le vent en poupe, car elles sont très rentables… pour les distributeurs. Jusqu’à 50 % de marge pour les assurances de téléphones mobiles. Mais non seulement ces assurances sont chères, bourrées d’exclusions et fourguées à la va-vite, elles sont souvent inutiles ! Et sur ce dernier point, le nouveau label promis par la jeune Fédération des garanties et assurances affinitaires (FG2A) reste muet, malgré la belle transparence affichée.
Redondant !
Dans bien des cas, les assurances affinitaires, qu’il s’agisse de téléphone, ordinateur ou électroménager, font payer des garanties… que la loi accorde déjà gratuitement aux consommateurs. Quels sont les assureurs qui rappellent que les produits de consommation sont déjà garantis deux ans par le vendeur en vertu des articles L211-1 et suivants du code de la consommation ? Le client peut, au choix, demander la réparation ou le remplacement, dès la moindre défaillance… Pendant six mois, l’acheteur n’a même pas à établir la preuve du défaut de l’appareil. Il lui suffit de rapporter le produit, c’est au distributeur de prouver que l’appareil fonctionne bien. Difficile de faire plus protecteur en termes d’assurance ! Ensuite et jusqu’aux deux ans de l’appareil, c’est au consommateur d’établir le dysfonctionnement.
Au-delà de la garantie légale
Bien sûr, il n’est pas interdit aux assureurs d’aller plus loin : garantir par exemple aussi le vol et la casse, ou étendre la garantie au-delà de deux ans… Mais le consommateur ne devrait souscrire (et payer) que pour ce type de suppléments. Pas pour une garantie de base qu’il possède déjà de plein droit permettant durant deux ans la réparation ou le remplacement.
Pour être totalement utile, le label devrait donc détailler quelles sont les garanties complémentaires apportées au-delà de l’assurance légale. Pour l’instant, nous n’avons rien vu de tel dans sa présentation.