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PesticidesLes Français imprégnés

Les Français sont plus imprégnés de pesticides que les Allemands, les Américains ou les Canadiens : c’est le résultat de l’étude que l’Institut de veille sanitaire (InVS) vient de publier sur « l’exposition de la population française aux pesticides ».

Environ 400 adultes âgés de 18 à 74 ans et résidant sur l’ensemble du territoire métropolitain ont été soumis à des analyses de sang et d’urine. Trois grandes familles de pesticides étaient recherchées, les organochlorés qui sont pour la plupart interdits, les organophosphorés, toujours utilisés, et les pyréthrinoïdes, qui sont désormais les insecticides les plus employés.

L’interdiction des organochlorés a montré son efficacité puisque « les concentrations observées sont relativement basses ». En revanche, les niveaux d’exposition de la population française aux organophosphorés et plus encore aux pyréthrinoïdes se révèlent préoccupants« Les niveaux français semblent être parmi les plus élevés en référence à des pays comparables, note l’InVS. Les concentrations urinaires de tous les métabolites mesurés de pyréthrinoïdes sont plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis. »

Concernant les organophosphorés, l’étude a pu faire le lien entre la contamination des personnes et l’importance de la viticulture dans le département. Concernant les pyréthrinoïdes, les niveaux d’imprégnation dépendent « de façon notable » de l’alimentation, avec une forte contribution des produits céréaliers à base de blé et des tomates non pelées, et de l’usage domestique de ces insecticides, à travers les traitements antipuces des animaux domestiques ou les traitements du jardin potager.

Cette étude vient donc confirmer les nombreuses données accumulées sur la contamination de la population par l’usage agricole, mais aussi par l’usage des pesticides à domicile, en particulier dans leur emploi comme biocides. Ce sont tous ces produits qu’on utilise dans la vie de tous les jours à la moindre occasion sans aucune méfiance, que ce soit en aérosol ou en diffuseur contre les insectes, en spray ou en collier antipuces sur le chat ou le chien, comme antimites ou antipoux, pour traiter le bois ou les plantes d’intérieur. Ces insecticides sont pourtant aussi toxiques que ceux qui sont utilisés en agriculture, ce sont d’ailleurs les mêmes substances. Limiter leur usage, voire s’en passer, est assurément le moyen le plus sûr pour réduire son niveau de contamination par les pesticides.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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