Anne-Sophie Stamane
Harmonisation sous surveillance
Depuis quelques mois, les limites maximales de résidus de pesticides sont les mêmes partout en Europe. L'Agence française de sécurité des aliments (Afssa) assure que les Français n'y ont pas perdu au change. Mais demande une révision des normes concernant les courgettes et les pommes.
En septembre dernier, l'application de nouvelles limites européennes de résidus de pesticides dans les fruits et légumes, en lieu et place des valeurs nationales, avait provoqué une levée de boucliers (lire notre article). Plusieurs associations accusaient la Commission européenne d'uniformiser la norme par le bas, et en déduisaient que les Français allaient être davantage exposés aux pesticides. C'était vrai dans certains cas, pas dans d'autres. L'Agence française de sécurité des aliments (Afssa), saisie par la direction générale de la Santé, vient d'apporter sa pierre dans ce débat : « Le niveau global de protection du consommateur conféré par cette nouvelle réglementation est équivalent à celui que fournissait la réglementation nationale », souligne-t-elle dans un communiqué. Elle précise avoir procédé en appliquant les nouvelles normes aux habitudes alimentaires des Français. Résultat : les valeurs maximales d'exposition sont en dessous des seuils toxicologiques « de référence ».
Reste que dans le détail, certains cas particuliers posent problème, reconnaît l'Afssa. Les pommes et les courgettes, par exemple. Les Français en sont friands, et ce « haut niveau de consommation » pourrait engendrer un risque. L'Afssa a donc demandé à l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) de mettre les pesticides utilisés dans la culture de ces deux denrées, le pyrimicarbe et le formétanate, dans la liste des substances à réévaluer. Elle dit également surveiller des substances interdites en Europe, mais présentes par contamination ou en raison de l'importation.