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PesticidesBien choisir ses fruits et légumes d’hiver

Tout comme leurs alter ego estivaux, les fruits et légumes d’hiver peuvent contenir des résidus de pesticides. Zoom sur les plus et les moins pollués.

Acheter exclusivement des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique n’est pas à la portée de toutes les bourses. Or, tous les végétaux de l’agri­culture conventionnelle ne se valent pas en termes de contamination par les pesticides. Ainsi les choux de Bruxelles sont très souvent contaminés alors que les choux-fleurs le sont plus rarement ! Aussi, il peut être utile d’identifier les aliments pour lesquels il vaut mieux privi­légier l’achat en bio. En sachant que le bénéfice du bio va au-delà de la santé individuelle : terres agricoles et biodiversité pâtissent aussi de l’usage de produits phytosanitaires nocifs.

Des risques identifiés

Les tableaux ci-dessous présentent une estimation de la fréquence de contamination par des pesticides en agri­culture conventionnelle, pour une sélection de fruits et légumes d’hiver, tirée de notre Observatoire des pesticides. Ces chiffres sont basés sur les résultats d’analyses réalisées par les autorités françaises en 2020 et 2021. Deux types de contamination sont présentés ici : celle par les pesticides de tout type et celle par les pesticides les plus à risque. Ces derniers regroupent ceux qui ont un effet perturbateur endo­crinien, ceux qui favorisent les cancers, ceux qui peuvent faire muter l’ADN, entraîner des troubles de la fertilité et des anomalies du dévelop­pement des fœtus ou bien ceux qui exercent une toxicité sur un organe particulier à la suite d’une exposition répétée ou prolongée. Souvent, les pourcentages de contamination sont comparables, mais il existe parfois des diffé­rences notables. Exemple : les patates douces présentent un taux de contamination de 38 %, mais de seulement 6 % pour les pesticides plus problématiques.

Fréquence de contamination (en agriculture conventionnelle)

Légumes Tous les pesticides Les pesticides les plus à risque
Betterave 11 % 11 %
Brocoli 47 % 43 %
Carotte 70 % 59 %
Céleri branche 100 % 97 %
Chou-fleur 8 % 5 %
Chou de Bruxelles 95 % 92 %
Courge, potimarron 16 % 5 %
Endive 85 % 72 %
Épinards 30 % 23 %
Patate douce 38 % 6 %
Poireau 58 % 51 %
Pomme de terre 64 % 56 %
Salade 50 % 46 %
Fruits Tous les pesticides Les pesticides les plus à risque
Clémentine, mandarine 89 % 82 %
Kiwi 20 % 0 %
Orange 92 % 87 %
Pamplemousse 91 % 89 %
Poire 85 % 64 %
Pomme 75 % 54 %

Peler, laver, javelliser : ça marche ?

Peler les fruits et éplucher les légumes est d’efficacité variable. Pour certains, les pesticides pénètrent en profondeur. C’est le cas des pommes. Pour d’autres, à la peau épaisse (agrumes, banane, kaki), enlever la peau diminue drastiquement l’exposition aux résidus de pesticides. L’action du lavage à l’eau dépend à la fois du type de fruit ou de légume, et des propriétés physico-chimiques des pesticides utilisés (hydrosoluble, lipophile…). Pour les légumes à feuilles (laitue, épinards…), ce serait efficace, sachant que les faire blanchir ou bouillir l’est plus encore. Quant à la Javel, mieux vaut l’éviter, car le risque de s’intoxiquer est trop grand !

On lui préférera le vinaigre, moins dangereux, et on le choisira à haute teneur en acidité, pour plus d’efficacité. Bain de sel ou de bicarbonate de soude pourraient aussi être utilisés mais en surface et non à l’intérieur du fruit ou du légume. Pour les légumes très contaminés et a fortiori si l’on souhaite consommer la peau, le mieux est de se tourner vers le bio.

Hélène Bour

Hélène Bour

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