Élisa Oudin
Un Paypal à la française voit le jour
Une sécurité maximale, une meilleure protection des données personnelles… Paylib, le dernier-né des portefeuilles électroniques « Made in France », semble plutôt séduisant sur le papier. Reste à savoir s’il fera ses preuves à l’usage.
On ne l’attendait plus… Porté sur les fonts baptismaux par trois banques (Banque postale, BNP et Société générale), Paylib est un nouveau système de paiement qui permet de faire ses achats en ligne, sur son ordinateur, sa tablette ou son téléphone portable. À l’image de Paypal, ce nouveau portefeuille électronique évite aux acheteurs de communiquer leurs coordonnées bancaires directement sur le site du commerçant. Au moment de payer, le client renseigne uniquement son identifiant Paylib et son mot de passe. La banque paie alors directement le commerçant et prélève la somme sur la carte bancaire du particulier. Bien sûr, le service sera gratuit pour les particuliers, à l’instar de Paypal ; aucune chance de séduire sinon. On ne connaît pas encore le montant de la commission pour les vendeurs, mais les trois banques affirment que le tarif sera compétitif. À partir du 24 septembre, Paylib sera accessible aux 20 millions de clients des trois banques, mais il a vocation à s’ouvrir à tous les établissements financiers qui le souhaitent.
Des atouts… à confirmer
Question sécurité, l’avantage de Paylib ne fait a priori pas de doute. Avec Buyster, c’est d’ailleurs le portefeuille électronique qui se rapproche le plus des normes de sécurité prônées par l’Observatoire de la banque de France. D’une part parce qu’avec Paylib, on ne confie pas ses données bancaires à un opérateur supplémentaire (contrairement à Paypal où ces informations sont stockées chez un prestataire). Ensuite parce que deux codes sont nécessaires (un pour s’identifier sur son compte Paylib, un autre pour effectuer la transaction). Surtout, le système intègre une « approche » des risques pour les paiements sur Internet. Si le compte détecte un risque important lors de la transaction (pas le même PC utilisé que d’habitude, pas les mêmes sites d’achat, pas la même localisation, etc.), un mécanisme de protection supplémentaire s’active : le détenteur de la carte bancaire reçoit alors un code à utilisation unique pour valider son paiement. Ce mécanisme d’authentification « non-rejouable » est très proche de celui prôné par la banque de France que devrait bientôt adopter l’Union européenne.
Enfin, Paylib pourrait bénéficier d’un atout supplémentaire, cette fois sur le terrain de la confidentialité des données. Au moment où Paypal vient de changer ses conditions générales pour permettre la communication éventuelle des données personnelles (nom, prénom, etc.) à des partenaires commerciaux, Paylib pourrait être beaucoup plus vertueux en maintenant une stricte confidentialité.
Reste maintenant à voir Paylib à l’œuvre : sera-t-il rapide, ergonomique et proposé sur une très large sélection de sites ? (1) Le dispositif restera-t-il véritablement gratuit, c'est-à-dire sans répercussion sur d’autres tarifs ou packs bancaires ? À surveiller.
(1) Pour l’heure, huit sites dont Voyages-sncf.com, Laposte.fr et Priceminister.com seraient partants.