Micaëlla Moran
Risque d’incendie
Une association de particuliers producteurs d’électricité (le GPPEP) alerte sur les risques d’incendie dus à une défaillance de boîtiers équipant certains panneaux photovoltaïques de marque Scheuten. Deux accidents graves ont été recensés ces dernières semaines.
L’alerte nous est parvenue via le Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque (GPPEP). Plusieurs incidents graves, dont deux incendies d’habitation dans les Landes et en Alsace, sont survenus sur des panneaux photovoltaïques de marque Scheuten. Seuls sont concernés certains modules de type PV Multisol, produits entre septembre 2009 et juillet 2010, et qui sont équipés de boîtiers de jonction Solexus. Un mauvais câblage de ce dernier génère un arc électrique à l’origine du problème. À ce jour, 14 particuliers ont signalé à l’association que des boîtiers s’étaient enflammés.
L’information passe mal auprès du grand public car la société Scheuten – qui avait eu connaissance du problème et procédait à des contrôles – a depuis fait faillite. « Soixante-dix pour cent des gens n’ont plus d’installateur à contacter et, de notre côté, nous ne pouvons joindre tous les liquidateurs judiciaires existants », explique Joël Mercy, président du GPPEP. D’où l’alerte lancée via les médias et les associations de consommateurs pour informer les particuliers et les inviter à se faire connaître (1). Certains installateurs préconisent de cesser la production d’électricité photovoltaïque pour éviter tout risque. Le GPPEP a également saisi les pouvoirs publics, via les services de la Répression des fraudes. Cette action est menée conjointement avec les professionnels – installateurs et distributeurs – regroupés au sein de l’association TPAMPS (2). « On estime à 5 000 environ le nombre d’installations concernées, déclare Jean-Yves Leber, son président. À ce jour, seules 1 000 ont été mises en sécurité. » Ces professionnels sont par ailleurs en contact avec le liquidateur et la société d’assurances qui couvrait la société en responsabilité civile.
Main d’œuvre à la charge du particulier
Quant au repreneur, Scheuten Solar Solutions BV, il a repris la marque Scheuten, mais c’est juridiquement une autre société. Dans une note en anglais sur son site, il exclut sa responsabilité mais souhaite apporter toute son aide aux particuliers, qu’il invite à se faire connaître afin de savoir si leurs numéros de série font partie du lot défectueux. La nouvelle société va publier une note en français détaillant la marche à suivre ; elle se propose de remplacer le boîtier, mais la main-d’œuvre sera à la charge du particulier.
L’association Hespul, spécialisée dans le développement des énergies renouvelables, va également relayer l’information, mais avec un peu de retard pour cause de déménagement. « Nous avons discuté avec le professionnel, qui est prêt à dialoguer. Il pourra expliquer aux personnes si elles sont potentiellement concernées ou pas », nous a déclaré Mélodie de l’Epine, chargée de mission. Il ne s’agit pas de discréditer toute la filière, ni d’inquiéter les 250 000 possesseurs de panneaux photovoltaïques, mais de prévenir les 4 000 à 5 000 personnes qui peuvent courir un risque. La Répression des fraudes nous a dit se saisir du dossier. Nous le suivrons également.