Anne-Sophie Stamane
OptiqueVoir clair sur le net
Acheter des lunettes ou des lentilles sur Internet, c'est possible depuis quelques années. La nouveauté, c'est que plusieurs sites sont désormais agréés. La facture permet d'obtenir un remboursement par sa complémentaire santé si le contrat le prévoit.
En France, acheter ses lunettes et ses lentilles sur Internet n'est pas encore entré dans les moeurs. Malgré des prix intéressants, le consommateur ne se sent pas suffisamment en confiance. Et, frein important, il est plutôt difficile d'obtenir une prise en charge par l'Assurance maladie ou par sa complémentaire santé.
Cet obstacle précis est, depuis quelques mois, en grande partie levé. Quelques-uns des sites aujourd'hui présents sur Internet ont décroché l'agrément qui ouvre la voie au remboursement, partiel ou total selon le contrat choisi. Il suffit de passer commande en produisant une ordonnance, puis de présenter la facture à l'Assurance maladie - pour les rares pathologies couvertes- ou, le plus souvent, à sa complémentaire santé. Le numéro qui y figure suffit à enclencher la prise en charge. C'est, au fond, exactement la même démarche que lorsqu'on s'adresse à un opticien en magasin, que ce soit pour des lentilles de contact ou des lunettes.
C'est d'ailleurs parce qu'ils emploient un ou plusieurs opticiens diplômés en France, qu'ils disposent d'un lieu d'accueil pour le public et d'un service de conseil aux clients que ces différents sites -happyview.fr, easy-verres.com, candelens.com, confortvisuel.com, etc.- ont obtenu la bénédiction des autorités compétentes. Ils respectent tout simplement les conditions imposées par le Code de la santé publique. Cet effort de leur part s'inscrit en outre dans un contexte favorable : il y a un peu plus d'un an, sous la pression de l'Union européenne, la ministre de la Santé a fait savoir que la France ne s'opposait pas à la vente de produits optiques sur Internet. Jusqu'alors, la position officielle était plutôt incertaine. Et les opticiens traditionnels profitaient de ce flou pour assimiler, un peu vite, la vente en ligne à du « colportage », pratique prohibée par la loi.