Des distributeurs disent stop
Après Monoprix, Aldi et Carrefour, Intermarché vient d’annoncer son intention d’arrêter de distribuer des œufs de poules élevées en cage. Avec des engagements à plus ou moins long terme selon les enseignes.
Instauré il y a plus de dix ans, le marquage des œufs a sensibilisé les consommateurs aux conditions d’élevages des poules pondeuses. Bel exemple de transparence sur les modes de production, il a en effet permis de diminuer sensiblement le nombre de poules élevées en cage (code 3) au profit des autres modes de production : au sol (code 2), plein air (code 1) ou bio (code 0). En grandes et moyennes surfaces, les achats d’œufs non code 3 ont ainsi progressé de 30 % en cinq ans, avec une accélération depuis 2013.
Face à des clients de plus en plus attentifs au bien-être animal, les grandes enseignes ont décidé d’adapter leur offre. Après Carrefour fin décembre et Aldi Nord en août 2016, les enseignes Intermarché et Netto du groupe Les Mousquetaires annonçaient le 9 janvier leur intention d’arrêter de distribuer des œufs issus de poules élevées en cage.
Un désengagement progressif qui commencera par leur marque distributeur (Moisson) dès 2020. La mesure sera ensuite étendue à l’ensemble de leurs fournisseurs d’ici 2025 afin que « les éleveurs [aient] le temps nécessaire pour s’adapter aux nouvelles exigences et développer des méthodes d’élevage alternatives à la cage aménagée », précise le groupe.
De leur côté, Carrefour et Aldi ont également annoncé ces derniers mois des arrêts « progressifs ». Seul Monoprix a retiré les œufs de cage sans délai en avril dernier.
Cette mise au banc des œufs de code 3 n’est pas sans conséquence pour les élevages intensifs qui peinent à trouver des débouchés. C’est pourquoi l’interprofession de l’œuf veut organiser un plan de filière afin de passer de 69 % d’œufs en cage en 2015 à 50 % en 2022. Soit l’équivalent de 9 millions de poules qui changeraient de mode d’élevage.