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Nutrition animaleLe cartel de la croquette

Les filiales spécialisées de Nestlé, Mars Incorporated et Colgate Palmolive ont, de 2004 à 2008, restreint la concurrence sur le secteur des croquettes pour chiens et chats, empêchant les enseignes de jouer sur les prix. L’Autorité de la concurrence leur a infligé de très lourdes amendes.

Ces derniers temps, l’Autorité de la concurrence a mené la vie dure aux entreprises de l’agroalimentaire. Après avoir sanctionné les fabricants de farine et les producteurs d’endives, elle vient d’épingler les habitudes douteuses des géants de la nutrition animale. Nestlé Purina Petcare France, Mars Incorporated (Royal Canin) et Colgate Palmolive (Hill’s Pet Nutrition) ont écopé d’une amende de 35 millions d’euros pour avoir faussé la concurrence.

Entre 2004 et 2008, Nestlé Purina Petcare et Royal Canin ont imposé à tous leurs grossistes des tarifs de revente, empêchant les détaillants de mettre les intermédiaires en concurrence pour offrir le meilleur prix à leurs clients. Ils ont aussi soigneusement séparé les filières de commercialisation : la vente aux magasins spécialisés et aux éleveurs était réservée aux grossistes, tandis que les vétérinaires étaient approvisionnés en direct par le fabricant. Ce cloisonnement a, là encore, limité la marge de manœuvre des magasins.

Hill’s Pet Nutrition, qui appartient à Colgate Palmolive, s’est par ailleurs arrangé pour interdire aux cinq grossistes chargés de fournir les vétérinaires d’exporter la marchandise sans son accord préalable.

Pour Nestlé et Royal Canin, la sanction est lourde, car le préjudice est important : les consommateurs sont très fidèles aux produits qu’ils donnent à leurs animaux domestiques, ce qui laisse supposer que les prix ont pu être maintenus à un niveau très élevé grâce aux pratiques anticoncurrentielles.

Enquête en cours dans le yaourt

D’après le quotidien « Les Échos », l’Autorité de la concurrence a perquisitionné les locaux de huit noms de l’industrie laitière, suite à la dénonciation d’une entreprise du secteur. L’enquête porte sur les yaourts et les fromages frais : les fabricants se seraient mis d’accord pour ne pas répondre à la demande de la grande distribution de fabriquer des produits sous marque distributeur, afin de limiter la présence en rayon de yaourts bon marché.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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