
Elsa Abdoun
La nouvelle mouture, plus sévère, du Nutri-Score vient d'être entérinée par le gouvernement. Mais son affichage reste facultatif, et certains industriels choisissent de l'abandonner. Dernier en date : Cristaline.
La fuite se poursuit… Après Actimel, Alpro, Bjorg ou encore Krisprolls, c’est à présent au tour de Cristaline de lâcher le Nutri-Score. Un petit tour en supermarché le confirme : disparu, le logo à 5 couleurs, des eaux aromatisées fraise, pêche ou encore tropical ! Il n’est pas difficile d’imaginer la cause de cette défection. En effet, un nouveau mode de calcul du Nutri-Score, tout juste validé par le gouvernement, va s’imposer dans les deux prochaines années, en France, après avoir été adopté par 6 autres pays européens (Benelux, Espagne, Suisse et Allemagne). Or, cette mise à jour produit des notes plus sévères, en cas d’ajouts de sucres ou d’édulcorants, comme c'est le cas pour les boissons aromatisées de Cristaline.
Les quatre références de la marque que nous avons trouvées en magasin écoperaient par conséquent, d'après notre calcul, de notes bien peu appétissantes, une fois le nouveau Nutri-Score généralisé. À savoir un C pour celle aux fraises, dont chaque verre (150 ml) contient pas moins d'un carré de sucre, et D pour les trois autres, qui ajoutent à ce sucre des édulcorants de type glycosides de stéviol. De quoi écorner l’image pseudo-saine de ces boissons présentées comme de simples « eaux de source aux jus de fruits ». Sources Alma, qui commercialise les eaux et boissons de la marque, affirme cependant n’avoir pris cette décision que pour « éviter toute confusion » aux consommateurs entre ancien et nouvel algorithme « pour la refonte packaging de [ses] boissons en 2024 » et parce qu’il « est impossible de modifier à chaque fois les emballages ».
Cette décision illustre bien le long chemin qu'il reste à parcourir pour les scientifiques, médecins et associations engagés en faveur du Nutri-Score : les concepteurs de cet outil auront beau travailler à le rendre toujours plus précis et pertinent, son utilité pour les consommateurs et la santé publique resteront a priori très limités tant qu'une majorité d'industriels refusera de l'afficher. Et que ni le gouvernement français, ni la Commission européenne, ne font le choix de le rendre obligatoire.
Elsa Abdoun
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