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Nouveaux médicamentsRien à déclarer !

La revue indépendante « Prescrire » a publié son bilan de l’année 2010 en matière de nouveautés médicamenteuses. Une fois encore, aucune ne constitue de « progrès décisif ». Pire, une molécule sur cinq n’apporte rien de mieux et expose à des effets indésirables parfois graves.

Pour la 3e année consécutive, la revue médicale indépendante « Prescrire » a estimé qu’aucun des médicaments arrivés sur le marché en 2010 ne représentait une avancée réelle pour les malades. Elle n’a donc pas décerné de « Pilule d’or », récompense qu’elle remet lorsqu’une nouvelle molécule améliore considérablement la prise en charge d’une maladie. La dernière fois, c’était en 2007 : la nitisinone avait été distinguée parce qu’elle allongeait la durée de vie des enfants atteints d’une maladie rare et mortelle, la tyrosinémie héréditaire de type 1.

Au final, en 2010, un seul médicament est jugé « intéressant », mais pas au point de décrocher la palme. Il s’agit du Glivec, commercialisé depuis plusieurs années, utile dans le traitement des tumeurs du tube digestif. En dehors de ce cas, le tableau est plutôt sombre. Pour un médicament commercialisé sur cinq, la balance « bénéfices-risques » s’avère même défavorable. En clair, le progrès est insuffisant, voire nul, au regard d’effets indésirables trop importants. Ces spécialités n’ont rien à faire sur le marché, aucune donnée solide ne justifie qu’elles aient été autorisées.

Face à ces anomalies, qui ont mené tout droit au scandale du Mediator, « Prescrire » note que « seulement une faible proportion de médicaments à balance bénéfices-risques défavorable ont été retirés du marché ». Et quand ils le sont, le laboratoire a tout le loisir de saisir la justice, qui fait parfois primer l’intérêt économique sur celui des patients : ainsi le kétoprofène (Profenid gel et autres) a-t-il été remis sur le marché sur décision du juge, après avoir dans un premier temps été interdit par L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Espérons que l’affaire du Mediator permettra de faire le ménage, et que le palmarès 2011 de « Prescrire » sera le témoin de pratiques plus vertueuses.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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