GUIDE D'ACHAT

Complémentaire santéComment choisir une mutuelle senior ?

Toutes les personnes qui envisagent de faire valoir leurs droits à la retraite d’ici peu (salariés, indépendants, professionnels libéraux, fonctionnaires…) sont a priori intéressées par une mutuelle senior. Il en va de même pour les retraités qui souhaitent changer de complémentaire santé.

Comparateur

Mutuelles santé

Voir le comparatif

Les garanties indispensables

Hospitalisation

Les dépassements d’honoraires, que ce soit pour les consultations pré ou post-opératoires ou pour ceux demandés par le chirurgien ou l’anesthésiste pour l’intervention elle-même, sans oublier les frais pour chambre individuelle font très vite grimper la note.

Appareillage auditif, équipements optiques et prothèses dentaires

Ces postes sont peu couverts par l’assurance maladie. Sauf si les offres 100 % santé vous conviennent, optez pour ce type de garanties.

Prestations d’assistance

Le volet assistance des contrats santé seniors mérite que l’on s’y attarde de près. Il ne s’agit pas à proprement parler de remboursements des dépenses de soins, mais de l’octroi de prestations destinées à vous apporter du confort lors d’une période difficile. En cas de maladie grave, d’immobilisation à domicile ou d’hospitalisation, les prestations d’assistance vous permettent de faire appel à une aide-ménagère, de faire garder vos animaux, etc. Selon les assureurs santé, le périmètre de ces prestations est plus ou moins important, et cela peut faire la différence. Sans oublier que plus on avance en âge, plus ces prestations d’assistance peuvent devenir pertinentes. 

Les garanties ou options intéressantes

  • Chirurgie réfractive des yeux, soins de pédicure et éventuellement vaccins « exotiques » si vous voyagez (non pris en charge par l’assurance maladie).
  • Thérapies alternatives (acupuncteur, ergothérapeute, ostéopathe, pédicure-podologue…).
  • Services d’assistance lorsque la personne assurée se retrouve dans un rôle d’aidant d’un parent en état de dépendance (recherche d’établissements spécialisés, assistance juridique et parfois aussi, aide financière pour que l’aidant puisse avoir un répit). 
  • Accès sans aucune avance de frais à un certain nombre de téléconsultations médicales gratuites, avec des généralistes ou des spécialistes.
  • Accès à des réseaux de soins en optique, dentaire et audio (prix souvent plus bas car négociés et remboursements parfois plus élevés, donc moins de reste à charge).
  • Possibilité de limiter le remboursement des médicaments aux seuls produits pris en charge à 65 % par l’assurance maladie, de façon à réduire le coût du contrat.
  • Forfaits ou bonus de remboursements éventuellement inclus dans le contrat, qui augmentent au fil du temps pour vous inciter à ne pas changer de contrat. Cette pratique commerciale est intéressante de prime abord puisqu’elle consiste à majorer les remboursements qui vous seront versés sur certains postes de soins coûteux (optique, dentaire, etc., hors 100 % santé). Elle se déclenche généralement en deux temps : au terme des deux premières années d’assurance ou au terme de la 3e ou 4e année d’assurance, ce qui impose une fidélité certaine à l’assureur, pour ne pas dire un immobilisme certain… Mais elle permet aussi de minorer le reste à charge, tout en conservant un niveau général de garanties moindre, tel que choisi à l’origine. Pour en bénéficier pleinement, il faut veiller à la date anniversaire du contrat et ne pas hésiter à programmer soigneusement les soins qui peuvent l’être.  

Faut-il conserver la mutuelle employeur ?

Les salariés et leurs ayants droit

Les salariés qui bénéficient d’un contrat santé collectif jusqu’à leur date de départ en retraite peuvent le souscrire à titre individuel : ils doivent en faire la demande à l’organisme assureur au plus tard dans les 6 mois à compter de leur départ de l’entreprise (article 4, loi n° 89-1009 du 31/12/1989). Les garanties restent identiques et l’augmentation de la prime de base – c’est-à-dire hors participation de l’employeur – est lissée dans le temps (1). Attention, si la hausse est plafonnée à 50 % étalés sur 3 ans pour l’ex-salarié, elle ne l’est pas pour son conjoint ou pour les autres ayants droit (enfants, etc.), qui étaient auparavant couverts par le contrat collectif. 

Exemple Pour une cotisation de base de 100 €/mois, avec une participation minimale obligatoire de moitié pour l’employeur, un salarié qui payait 50 €/mois va ainsi payer son contrat le même tarif que celui appliqué aux salariés actifs, c’est-à-dire 100 €/mois la première année de sa retraite. La seconde année, il va payer 125 €/mois maximum (puisque la hausse est plafonnée à 25 % de plus que le tarif applicable à un salarié actif) et 150 € la troisième année. En revanche, au-delà de la quatrième année d’assurance, la hausse n’est plus plafonnée. 

Cependant, prolonger la complémentaire santé de son employeur n’est pas toujours intéressant. De nombreuses garanties deviennent inutiles (forfait maternité, orthodontie pour les moins de 16 ans, forfait contraceptifs oraux…) alors qu’elles continuent à faire partie du contrat, donc à coûter. Parallèlement, de nombreuses autres garanties deviennent plus prégnantes (cure thermale, appareillage auditif…) alors qu’elles ne font pas forcément partie du contrat initial ou peuvent comporter des prises en charge plus limitées que celles que l’on peut trouver dans des contrats individuels dédiés à un public senior.

Les travailleurs non salariés

Les travailleurs non salariés (indépendants, professionnels libéraux, gérants majoritaires non salariés d’une SARL…) qui partent à la retraite perdent, dès leur cessation d’activité professionnelle, l’avantage fiscal dont ils bénéficiaient jusqu’à présent (déductibilité des cotisations de leur bénéfice professionnel imposable, dans certaines limites). Et même s’ils retravaillent par la suite (dans le cadre du cumul emploi-retraite), leurs cotisations santé ne seront pas déductibles. Dans un cas comme dans l’autre, ils peuvent choisir de conserver leur contrat ou d’en changer pour un meilleur rapport garanties/prix. 

Les fonctionnaires

Les fonctionnaires qui partent en retraite peuvent, eux aussi, choisir de conserver le contrat qu’ils avaient précédemment souscrit, mais ils perdent également le bénéfice de la participation de leur administration employeur. 

Bon à savoir Ne serait-ce que temporairement, un ex-salarié, un ex-indépendant ou un ex-fonctionnaire qui part en retraite peut bénéficier de la mutuelle santé d’entreprise de son conjoint (parfois même de son partenaire de Pacs ou de son concubin notoire) à condition que celui-ci soit encore en activité en tant que salarié. Il faut en faire la demande à l’entreprise suffisamment en amont de la date de prise de la retraite, de façon à éviter un trou de garanties. Cette prise en charge a souvent lieu à moindre coût par rapport à un contrat individuel. Le plus souvent, elle permet aussi de bénéficier de meilleures garanties.

Peut-on facilement changer de mutuelle quand on est à la retraite ?

Comme toute autre personne, un retraité peut désormais changer facilement de contrat santé individuel. Il peut le faire y compris s’il est gravement malade, puisque la réglementation des contrats « responsables et solidaires », qui constituent aujourd’hui la quasi-totalité des contrats du marché, interdit tout questionnaire de santé préalable à la souscription et toute tarification en fonction du risque médical que représente potentiellement chaque futur assuré.

À noter Certains contrats comportent encore des limites d’âge au-delà desquelles il n’est plus possible d’adhérer. Celles-ci sont généralement fixées à 70 ou 75 ans. Tous ceux qui choisissent de se passer d’une complémentaire santé pour des questions financières, ne serait-ce que temporairement, doivent en tenir compte.

La complémentaire santé solidaire

Un retraité peut bénéficier, gratuitement ou contre une cotisation modeste, de la complémentaire santé solidaire (qui a remplacé la CMU-C et l’ACS), si le total de ses ressources (pensions de retraite et autres revenus éventuels) est peu élevé.


(1) Décret n° 2017-372, entré en application le 1er juillet 2017. 
Comparateur

Mutuelles santé

Voir le comparatif
Roselyne Poznanski

Roselyne Poznanski

Lire aussi

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter