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Mitsubishi OutlanderPremières impressions

Mieux fini, plus confortable et spacieux, le Mitsubishi Outlander nouvelle version est aussi plus agréable à conduire que son prédécesseur. Il reste à ce 4×4 à progresser en qualité et à gommer des défauts d’ergonomie pour arriver au niveau des stars du segment.

« Bonjour, il a vraiment changé le dernier 4×4 de Citroën. Comment s’appelle-t-il, déjà ? » Et d’interrompre ce promeneur qui m’interpelle au moment d’une pose photos pour lui répondre qu’il s’agit en fait du Mitsubishi Outlander. Celui-là même qui est à l’origine des deux moutures françaises, les Citroën C-Crosser et Peugeot 4007, nées du partenariat signé entre le constructeur japonais et le groupe français PSA. Ainsi, les deux modèles français étaient construits par le constructeur japonais et étaient seulement estampillés au logo de leur marque respective. « Étaient », car Peugeot et Citroën n’ont pas reconduit les gammes 4007 et C-Crosser, remplacés par les 4008 et C4 Aircross. Elles aussi sont issues d’une collaboration avec Mitsubishi : ce sont en fait des ASX remodelés. En France, Mitsubishi continue donc seul l’aventure du « grand » SUV avec cette nouvelle mouture de l’Outlander disponible en version à 5 ou 7 places et proposée en deux ou quatre roues motrices.

Qualité de vie à bord

Un habitacle très épuré

Le moins que l’on puisse dire est que la sobriété est de mise dans l’habitacle de l’Outlander. Et cela ne se fait pas au détriment de la qualité car les matériaux sont bien assemblés. Aucun bruit parasite n’est à signaler. On aurait toutefois apprécié que les matériaux soient encore plus rembourrés pour qu’ils deviennent vraiment agréables au toucher. La sobriété se traduit surtout par une grande simplicité de prise en main. Les principales commandes sont regroupées sur la console centrale et s’avèrent facilement accessibles pour le conducteur. Le volant, assez dépouillé, ne reçoit que les commandes du régulateur de vitesse sur la droite, celles de la radio et de la commande vocale à gauche. Il sera ainsi très facile de se familiariser avec ces différentes fonctions. Seule ombre au tableau : la touche de gestion de l’affichage central du combiné d’instruments est inaccessible. Placée à gauche de la planche de bord, à proximité de la touche d’inhibition de l’ESP, elle est tout bonnement invisible lorsqu’on est installé au volant, car cachée par la manette de commande des feux. Il nous a donc fallu un temps certain pour réussir à trouver le moyen d’afficher les informations de l’ordinateur de bord (consommation instantanée, moyenne, compteur journalier, délai d’intervention du système Stop & Start…). De même, bien que disposant d’un écran tactile, le système multimédia (regroupant les fonctions musique et navigation) n’est pas des plus simples à programmer. Les « touches » à disposition sur l’écran sont petites et d’une sensibilité insuffisante. Cela ne permet pas de réussir rapidement une programmation quelconque et les erreurs de frappe sont fréquentes. L’affichage du GPS n’est pas non plus très agréable et les indications fournies s’avèrent moyennement pertinentes.

La touche de gestion de l'ordinateur de bord est très mal placée

Au volant

Cette nouvelle génération gagne en confort avec l’apparition de sièges désormais confortables, même pour la dernière rangée où ils sont désormais dignes de ce nom. L’espace aux jambes reste néanmoins limité, même lorsque les sièges de la deuxième rangée sont avancés au maximum. Les places « du fond » conviendront alors difficilement à des occupants de plus de 1,75 m. De toute façon, au-delà de cette taille, c’est leur accès qui sera difficile. En effet, même si le siège arrière droit s’avance et bascule, il ne libère pas un espace suffisant pour qu’un gabarit imposant puisse s’installer. On regrette aussi que ce siège ne revienne pas dans sa position initiale lorsque qu’on le remet en place : il faut procéder à un nouveau réglage. Lorsque les sept places sont occupées, il faut faire quelques concessions lors des longs trajets, notamment pour le passager qui occupe la place arrière centrale de la deuxième rangée.

Un accès délicat à la troisième rangée de sièges

Mitsubishi a progressé pour cette nouvelle mouture en termes d’isolation des bruits de roulement. Ainsi, quelle que soit la configuration de roulage (deux ou quatre roues motrices), les pneus ne se manifestent pas trop dans l’habitacle, au profit d’une ambiance relativement feutrée lorsque le moteur évolue à un régime stabilisé. Pour les longs voyages, on aurait apprécié un peu plus d’espaces de rangement. On ne dispose en effet que d’une boîte à gants (d’un volume juste correct), de vide-poches de portières assez restreints et d’un volume aménagé dans la console centrale (où se trouve une connexion USB). Cet espace un peu en retrait s’avère par ailleurs difficile d’accès pour le conducteur.

Sur route, les suspensions de l’Outlander offrent du bon et du moins bon. Le meilleur sera sur route ou autoroute, où leur fermeté évitera une prise trop importante de roulis et assurera une filtration correcte des défauts de la chaussée. Le moins agréable se fera ressentir sur chaussée dégradée, où les réactions de caisse seront un peu vives. Au final, en conduite un peu rapide sur des routes sinueuses, les passagers risquent d’être ballottés. Autre reproche : la direction très assistée manque légèrement de ressenti et nous aurions apprécié plus de fermeté lorsque la vitesse augmente. C’est en revanche très appréciable en ville, car cela autorise des manœuvres sans efforts. C’est d’autant plus agréable que la voiture mesure plus de 4,60 m, une longueur parfois gênante pour la visibilité arrière. Le conducteur devra s’habituer à ce gabarit imposant. Heureusement, la caméra de recul veille au grain et évite tout risque de collision.

La visibilité vers l'arrière est moyenne à bord de l’Outlander

Côté motorisation, nous avons pris en main la version diesel (l’Outlander peut aussi recevoir un bloc essence 2.0 de 150 ch lui aussi). À conduire, ce diesel 2.2 DI-D de 150 ch est très agréable. Les reprises sont excellentes et l’insertion dans le trafic ne pose aucun souci. Le couple maxi de 380 Nm disponible de 1 750 à 25 000 tr/min permet un agrément d’utilisation important. L’Outlander s’en retrouve très agréable à utiliser en ville sans exiger de rétrogradages répétés. Et c’est tant mieux, car la commande de boîte de vitesses n’est pas très douce. Limite accrocheuse, même. Il faudra se méfier lors des manipulations trop rapides pour être certain de pouvoir enclencher le bon rapport au bon moment. Enfin, côté appétit, il sait rester assez sobre avec une consommation moyenne affichée par l’ordinateur de bord (non testée par nos soins) de 8,3 l/100 km pour un parcours mixte sur autoroute et en ville.

Agréable à l'usage, le moteur diesel 2.2 DI-D est bruyant à l'arrêt

Sécurité

Disponible en version à quatre roues motrices, l’Outlander offre un bon niveau de sécurité, notamment lors de roulage en condition difficile (pluie ou neige). La transmission intégrale est conçue pour améliorer la stabilité du véhicule et possède une gestion à la demande. Le conducteur peut en effet choisir entre trois différents modes de traction :

-4WDEco, qui optimise le rendement et fonctionne principalement en mode à deux roues motrices pour « basculer » automatiquement en quatre roues motrices lorsque les conditions le nécessitent (chaussée glissante)

-4WDAuto, qui adapte en permanence le mode transmission entre deux ou quatre roues motrices

-4WDLock, qui « bloque » la transmission sur les quatre roues pour une meilleure motricité (sur routes délicates, chemins, conduite « sportive »….).

Avec 5 étoiles aux crash tests Euro NCAP et une récompense qui vient de lui être décernée dans le cadre des « Advanced Rewards » d’Euro NCAP (récompensant le système anticollision Forward Collision Mitigation), l’Outlander de Mitsubishi dispose d’un très bon niveau de sécurité. En plus des désormais traditionnels ESP, amplificateur de freinage, allumage automatique des feux en cas de freinage d’urgence, aide au démarrage en côte, il peut aussi recevoir un régulateur de vitesse adaptatif et un avertisseur de franchissement involontaire de ligne. Il est équipé de pas moins de neuf airbags.

Mieux fini et plus confortable, le nouvel Outlander est mieux armé pour affronter une concurrence assez rude sur ce créneau. Mais il lui reste à progresser pour arriver au niveau des stars du marché que sont les Audi Q5 ou BMW X3. Son credo serait plutôt celui des SUV de gamme moyenne comme les Chevrolet Captiva ou Hyundai Santa Fe qui s’en rapprochent plus en termes de tarifs. Et encore, l’Outlander reste le plus compétitif en la matière avec une gamme qui s’échelonne de 27 600 à 40 950 €, alors que le Sante Fe débute à 35 900 €.

Le Mitsubishi Outlander en résumé

La troisième génération d’Outlander gagne en agrément de conduite et devient plus agréable à vivre. Si son diesel est agréable à conduire, sa boîte de vitesses manuelle gagnerait en efficacité avec une commande plus douce. La version automatique semble donc plus appropriée pour cette voiture à vocation plutôt familiale. La tenue de route et le confort de roulage sont d’un bon niveau. Enfin, les quelques défauts d’ergonomie, notamment au niveau du système multimédia-GPS, sont un peu décevants.

Les +

Moteur performant

Rapport prix/équipement

Habitabilité

Coffre (même en version 7 places)

Les-

Insonorisation du compartiment moteur

Passages de rapports fermes

Ergonomie du système multimédia-GPS

Yves Martin

Yves Martin

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