par Yves Martin
Mitsubishi Outlander PHEV (2025)Premières impressions

Précurseur en matière de SUV familial hybride rechargeable, le Mitsubishi Outlander fait peau neuve. Sa qualité de fabrication progresse sensiblement, son niveau d’équipement aussi tout comme son autonomie en électrique. Dommage que son prix soit élevé, surtout comparé avec la concurrence.
Arrêté en 2020 pour des raisons d’émissions dépassant la réglementation, le Mitsubishi Outlander a pourtant toujours été le véhicule le plus vendu du constructeur japonais. Ce SUV familial revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec une nouvelle version plus moderne, mieux finie et bien équipée.
Qualité de vie à bord
À l’intérieur, l’Outlander version 2025 évolue en proposant un habitacle accueillant et très bien fini. Les matériaux sont de qualité et bien assemblés. Mais l’ergonomie reste perfectible. Avec des commandes tactiles et des touches physiques disséminées un peu partout (sur la console centrale, sous l'écran, à gauche du volant...), il faudra un peu de temps pour savoir gérer toutes les fonctions. Même le volant est assez encombré de commandes qu’il faudra bien apprendre à maîtriser. On regrette également que l'écran central fasse un peu désuet notamment en termes de design et d'affichage. Heureusement, il est sensible et très réactif.
L’Outlander se démarque néanmoins par son excellente habitabilité, même si on regrette le manque de rangements. Les passagers arrière disposeront d’une place très importante. À cela s’ajoutent des sièges très confortables et assurant un très bon maintien : les longs trajets seront agréables pour tous les occupants.
Petite déception en revanche concernant le volume de coffre qui s’affiche à seulement 472 litres (étrangement, c’est même 467 litres sur les finitions haut de gamme Instyle et Instyle+). C'est moins que la majorité des concurrents comme le récent Volkswagen Tayron qui propose 705 litres en version hybride rechargeable ou encore que le Peugeot 5008 où 748 litres sont disponibles. Autre regret, l’Outlander est commercialisé uniquement en version 5 places en France alors qu’il est disponible en version 7 places dans d’autres pays.
Au volant
Question mécanique, la nouvelle mouture de l’Outlander fait dans le simple et une seule proposition est au catalogue : une hybride rechargeable de 306 ch disponible uniquement en quatre roues motrices. Mitsubishi a donc associé un moteur thermique essence à quatre cylindres de 2 360 cm3 (développant 136 ch) à deux moteurs électriques, l’un à l’avant de 116 ch (85 kW) et un à l’arrière de 136 ch (100 kW), pour une puissance cumulée de 306 ch. Ces moteurs sont alimentés par une batterie lithium-ion de 22,7 kW de capacité et fonctionnant sous une tension de 355 volts.
L’autonomie en mode 100 % électrique est moyenne et si le constructeur annonce 85 km sur route et plus de 100 km en ville, nous n'en aurons parcouru que 70 sur route malgré une conduite assez souple. Certes, c’est déjà pas mal vu que le SUV dépasse les 2 tonnes sur la balance, mais c’est un peu en dessous de la concurrence, notamment de celle du Volkswagen Tayron, avec lequel nous avons parcouru un peu plus de 90 km.
La recharge n’est pas le point fort de ce nouvel Outlander. En effet, relié à une prise classique de 2,3 kW, il demandera 10 h pour faire le plein d’électrons. Sous 3,7 kW, toujours en courant alternatif, le délai descend à 6,5 h. Et s’il possède une possibilité de charge rapide (32 minutes pour atteindre 80 % de charge), on regrette que le japonais utilise une prise particulière dite « CHAdeMO » qui rencontre un vif succès au Japon mais qui est devenue désuète en France et tend même à disparaître des bornes de recharge au profit de la « Combo CCS » privilégiée sur le marché européen. Autant dire que les propriétaires français ne devraient pas l’utiliser souvent !
En ville, la prise en main du SUV nous a agréablement surpris. En effet, au regard des dimensions de l’engin, plus de 4,7 m (soit 2 cm de plus que l’ancienne génération), nous pensions avoir quelques difficultés à évoluer en zone urbaine. Il n’en est rien et nous n’avons pas rencontré de véritables contraintes lors des manœuvres même si la visibilité vers l’avant, entre autres à cause du capot assez horizontal, est perfectible. Les aides au stationnement sont là pour veiller au grain et éviter les déconvenues.
Sur route, l’Outlander s’est montré très confortable et silencieux. Mais les suspensions se sont avérées assez molles, principalement en mode normal, ce qui engendre des mouvements de caisse désagréables lorsque la chaussée est très déformée. Mieux vaut alors privilégier le mode « power » ou « tarmac » à sélectionner parmi les 7 différents disponibles via la molette ad hoc située sur la console centrale. Livré de série en 4 roues motrices ‒ c’est rare sur le segment aujourd’hui ‒, l’Outlander offre une très bonne tenue de route. Sans être un baroudeur, il permet aussi de s'aventurer hors des sentiers battus en toute sérénité. Sur route, nous n’avons pas apprécié les aides à la conduite qui se sont avérées très ‒ trop ‒ intrusives, notamment le système de maintien dans la voie. Non seulement le dispositif donne un fort coup de volant pour remettre le véhicule a sa place mais en plus il donne un coup de frein. En plus de l'effet de surprise qui pourrait engendrer un effet négatif avec une mauvaise réaction du conducteur, cela peut surprendre le véhicule qui suit.
La gamme et les tarifs du Mitsubishi Outlander PHEV
Motorisation | Puissance | Émissions de CO2 | Invite | Invite+ | Intense | Instyle | Instyle+ |
2.4 MIVEC | 306 ch | 19 g/km | 51 590 € | 55 790 € | 58 590 € | 64 090 € | 66 090 € |
Le Mitsubishi Outlander PHEV en résumé

La nouvelle mouture du Mitsubishi Outlander gagne en qualité de fabrication et de présentation avec des matériaux valorisants et propose un équipement de série très complet. Mais depuis la génération précédente, la concurrence s’est affirmée dans le segment des SUV familiaux. Avec son prix qui débute à 51 590 €, il se confronte à des modèles possédant deux atouts qu’il n’a pas : 7 places et un prix intéressant. C’est par exemple le cas du Peugeot 5008 proposé à partir de 38 180 €, du Renault Espace vendu dès 45 500 € ou encore du Skoda Kodiak disponible à 45 620 €. Dommage également que l’Outlander pâtisse du malus au poids. La facture gonfle ainsi de 3 400 à 4 900 € selon les finitions et les équipements optionnels. Et cela malgré les 200 kg d'abattement lié à la présence de la technologie hybride rechargeable. La cause principale ? Le SUV japonais n’est proposé qu’en version à quatre roues motrices, c’est quasiment unique dans le segment, qui pèse lourd. Un point fait toutefois pencher la balance de son côté : une garantie de 8 ans ou 160 000 km.
Les +
- Habitabilité
- Qualité de fabrication
- Niveau d’équipement
- Agrément de conduite
Les -
- Prix
- 5 places uniquement
- Volume de coffre
Yves Martin