Yves Martin
Mitsubishi ASXPremières impressions
Dans un marché automobile compliqué, le segment des crossover, une variante de monospace compact, se porte plutôt bien. Spécialiste des 4x4, Mitsubishi est très impliqué dans ce segment et propose une nouvelle mouture de l’ASX qui gagne en agrément de conduite. Dommage que certains défauts perdurent.
Si cela fait déjà quelques mois que le Mitsubishi ASX a été restylé, il aura fallu attendre le milieu de l’été pour le voir commercialisé en France. Si les quelques retouches extérieures le rendent un peu plus dynamique (insert chromé, nouvelle face avant, suspensions revues…), celles survenues à l’intérieure sont plus subtiles. Il s’agit en effet uniquement d’un volant modifié et d’une commande de la sélection du type de transmission (un bouton poussoir remplace désormais le sélecteur rotatif) qui font leur apparition. Le plus gros changement se trouve sous le capot. Mitsubishi propose une association inédite avec le nouveau moteur Diesel de 2,2 l DiD (150 ch, comme le 1.8) associé à une nouvelle boîte de vitesses automatique. À noter que cette configuration ne sera, pour l’instant, pas proposée chez les partenaires du constructeur japonais, Peugeot et Citroën avec leur 4008 et C4 Aircross.
Qualité de vie à bord
Outre les légères modifications énoncées, rien ne change pour cette nouvelle mouture de l’ASX (apparu pour la première fois en 2010). On retrouve des matériaux bien assemblés, agréables et assurant une assez bonne isolation phonique. Quelques réserves toutefois sur la résistance aux rayures des plastiques situés sur la partie supérieure de la planche de bord comme ceux de l’entourage de la console centrale. Les commandes sont bien placées et ergonomiques. Le volant n’est pas trop surchargé de boutons et le conducteur assimilera facilement toutes les fonctions qui y sont apposées.
Le point noir de cet intérieur concerne l’écran tactile de gestion du système audio et de la navigation GPS. Les touches proposées sont peu sensibles et manquent de réactivité. Résultat, la programmation de la navigation est pénible et source d’erreur. Un reproche que nous formulions déjà sur le nouvel Outlander de Mitsubishi.
Les passagers seront tous bien lotis et chacun aura suffisamment de place pour voyager dans de bonnes conditions. Même les passagers arrière seront assez à l’aise.
Au volant
La gamme de l’ASX se compose aujourd’hui de trois moteurs : un essence (1.6 de 115 ch) et deux diesel de 150 ch (1.8 DiD et un tout nouveau 2.2 DiD). Le constructeur japonais devrait compléter son offre dès octobre avec la commercialisation d’un second bloc essence. Avec sa nouvelle mécanique de 2,2 litres, Mitsubishi est un peu à contre-courant de la tendance actuelle qui est plutôt axée sur le downsizing (réduction de taille). Pourtant, ce nouveau moteur se montre assez sobre compte tenu de sa configuration. Même si les 5,8 l/100 km annoncés (seulement 0,2 l de plus que pour le 1.8 l) sont un peu trop optimistes, le moteur est toutefois assez sobre. L’ordinateur de bord nous indiquera en effet une moyenne très convenable de 7,1 l/100 km en conduite tranquille. Elle passera toutefois à 8,5 l/100 km pour une conduite plus agressive, ce qui est aussi dans le domaine de l’acceptable pour ces conditions d’utilisation.
Avec son couple maxi disponible dès 1 500 tr/min, le moteur est agréable à conduire et répond bien à la demande. Dommage que, lors d’une accélération très franche, pour démarrer rapidement à un croisement par exemple, la boîte de vitesses manque de réactivité. Il faut alors supporter un léger temps de réponse et un passage un peu brutal du premier rapport. Pour la suite, tout se passe sans problème, la montée des rapports est douce et très confortable.
À l’arrêt, on ressent des vibrations désagréables, comme si la boîte avait du mal à se désengager. Le conducteur a le choix entre deux modes de passage des vitesses, un mode automatique où il n’a rien à faire et un mode sport où il gère la boîte de vitesses à l’aide des palettes situées derrière le volant. Dans ce cas, il impose lui-même le rapport dans la limite de ce qu’autorise le système de gestion électronique qui veille au grain pour éviter, par exemple, les surrégimes.
Sur route, l’ASX est agréable à utiliser et les nouvelles suspensions officient correctement, même si elles semblent un peu dépassées lorsque le revêtement est très dégradé. Les occupants sont alors un peu secoués. En ville, l’ASX est aussi très à l’aise et ne pose pas de souci de maniabilité. Uniquement proposé dans la finition haut de gamme, l’ASX 2.2 DiD est très bien équipé et reçoit une caméra de recul en couleur qui offre une excellente visibilité. Un plus indéniable pour les manœuvres.
Bien que sa forme soit plus moderne, le bouton de gestion de la transmission ne propose rien de plus que sur l’ancienne version. Cette commande électronique permet au conducteur de disposer de trois modes de conduite, 2WD (deux roues motrices), 4WD Auto (la gestion électronique choisit automatiquement les passages du mode 2 roues motrices à 4 roues motrices en fonction de l’adhérence) et 4WD Lock (la transmission est imposée aux quatre roues). Cela permet à l’ASX de s’affranchir de quelques difficultés lorsqu’on roule en dehors des routes ou sur un terrain glissant.
Sécurité
Le crossover compact de Mitsubishi a obtenu 5 étoiles aux crash-tests Euro NCAP en réalisant un score de 86 % pour la protection des occupants adultes, 78 % pour la protection des occupants enfants, 60 % pour la protection des piétons et 71 % pour les dispositifs d'aide à la sécurité. Le bon niveau de protection des occupants est rendu possible grâce à une optimisation de la forme des longerons avant, à une structure spécifique reliant l'extrémité arrière du longeron avant aux traverses de planche de bord, à une section avant des longerons recevant un caisson déformable, à une structure de caisse renforcée et à l'utilisation d'acier haute résistance. Ces éléments caractérisent la technologie RISE (Reinforced Impact Safety Evolution) de Mitsubishi qui régit la conception de la structure pour une meilleure dissipation de l'énergie du choc lors des collisions. La protection des piétons est assurée par un capot doté d’un double bossage avec création d'une zone déformable, par une structure en section ouverte du support de pare-brise, par des ailes avant en matière plastique et par un bouclier avant à absorption d'énergie qui limite le risque de blessures aux jambes.
La dotation en équipements de sécurité active et passive de l'ASX comprend un système de contrôle de stabilité actif (ASC), l'assistance au démarrage en côte, l'ABS, un répartiteur électronique de la force de freinage, le régulateur/limiteur de vitesse, l'assistance au freinage d'urgence, un système d'alerte de freinage d'urgence et jusqu'à 7 airbags (dont un airbag protège-genoux côté conducteur).
La nouvelle version de l’ASX reste dans la même lignée que sa devancière et est très compétitive. Selon les versions, elle se négocie en effet de 1 000 à 2 000 euros en dessous des Hyundai ix35, Ford Kuga et autres Nissan Qashqai. La gamme ASX s’étend ainsi de 19 900 euros (1.6 essence de 115 ch) à 33 900 euros pour le 2.2 DiD Instyle BVA.
À motorisation et équipement équivalents, c’est donc lui le moins cher du segment. Et il affiche encore un autre atout : une garantie de 3 ans ou 100 000 km (2 ans chez la majorité des concurrents). Le constructeur a même une autre excellente carte dans sa manche et propose, en avantage commercial consenti à la place d’une remise : une garantie de 10 ans !
Le Mitsubishi ASX en résumé
Performant sur route et capable de sortir des sentiers battus lorsqu’il est en version quatre roues motrices, l’ASX est agréable à utiliser. En adoptant de nouvelles suspensions, il gagne aussi en confort et en agréablement de conduite. Enfin, son prix, le plus bas du segment, le rend intéressant à l’achat et fait passer la pilule des défauts d’ergonomie qu’on peut lui reprocher.
Les +
Confort
Tenue de route
Moteur performant
Ergonomie
Prix
Les –
Boîte auto un peu lente au démarrage
Vibrations au ralenti
Écran tactile peu agréable