Yves Martin
Mitsubishi ASX (2024)Premières impressions
Après un peu plus de 18 mois d’existence, le Mitsubishi ASX bénéficie déjà d’un restylage, imposé par son frère jumeau le Renault Captur. Mais les changements esthétiques sont plus visibles et le niveau d’équipement diffère. Quitte à alourdir la facture.
On peut légitimement se poser la question : pourquoi un restylage du Mitsubishi ASX alors qu’il est commercialisé depuis moins de deux ans ? Pour comprendre, il faut savoir que ce dernier est conçu sur la plateforme CMF-B de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, celle-là même utilisée par le Renault Captur commercialisé, lui, depuis 2019. Or le SUV de Renault vient de bénéficier d’une remise à niveau après ses cinq ans de carrière. Issu des mêmes chaînes de fabrication, il est donc logique que le Mitsubishi soit aussi modifié. Le constructeur japonais propose néanmoins des différences, notamment d’ordre esthétique.
Qualité de vie à bord
En entrant à bord de l’ASX, nous ne sommes pas dépaysés et on remarque tout de suite le côté high-tech avec le large écran de 10,4" qui trône devant la console centrale. Mais ce dernier n’est pas une fin en soi et, une fois le contact mis, on appréciera l’intégration de Google et du système Android Auto (qui permet de dupliquer le contenu de son smartphone) à bord. Toutes les applications du Play Store sont accessibles facilement et la commande vocale, à activer par un « Hey Google », permettra de tout gérer, qu’il s’agisse de régler la climatisation ou de localiser la voiture. Plus besoin d’actionner le moindre bouton. Et c’est tant mieux, car nous avons noté une certaine lenteur de l’écran central tactile qui peut vite agacer ou engendrer des erreurs de commande. L’application mobile « My Mitsubishi Motors » contribue, quant à elle, à l’intégration d’un ensemble complet de services connectés à bord du véhicule. Disponible sur App Store et Google Play, cette application fournit des services à distance comme le planificateur de trajet, le verrouillage des portes à distance, la localisation du véhicule, etc.
L’habitabilité de l’ASX est plutôt bonne et, comme sur le Renault Captur, le SUV restylé possède une banquette arrière coulissante sur 15 centimètres. Cela permet de choisir entre une habitabilité arrière optimale ou un volume de coffre important. Car ce dernier propose au mieux 536 litres (442 litres a minima) et si les bagages trouveront facilement leur place dans cette configuration, les passagers arrière seront plus à l’étroit, avec les genoux dans les sièges avant.
Au volant
Comme chez Renault ‒ impossible de ne pas comparer les deux gammes ‒, l’ASX peut recevoir de nombreux moteurs utilisant parfois différentes technologies pour les rendre plus propres. On trouve en bas du tableau le petit 1.0 MPI-T de 91 ch, suivi d’une version bicarburation essence/GPL de 101 ch et d’une première hybride avec le 1.3 DI-T MHEV de 140 ch. C’est un moteur micro-hybride, ou hybride léger, qui intègre un alterno-démarreur à courroie (qui assure la fonction stop & start et fournit une assistance électrique en accélération) combiné à une batterie lithium-ion de 12 V avec possibilité de récupérer l’énergie lors des phases de décélération et de freinage. Enfin, en haut du panier trône le 1.6 MPI HEV de 143 ch. Il s’agit d’un mild-hybride qui combine un moteur essence 1,6 l, deux moteurs électriques et une boîte automatique multimode intelligente qui régule ces trois moteurs afin d’optimiser le rendement et la réactivité.
C’est cette version que nous avons conduite : pas de vraie surprise et on retrouve une mécanique connue sur les véhicules de la famille, avec du bon et du mauvais. Pour commencer par le pire, on relève des bruits de fonctionnement du moteur thermique désagréables lors des fortes accélérations et parfois des à-coups, lors des phases de transition entre l’enclenchement des différents moteurs. Heureusement, le meilleur prendra vite le dessus avec, en point d’orgue, un appétit d’oiseau. Sur un parcours autoroutier de plus de 200 kilomètres, la consommation moyenne s’est affichée à 6 l/100 km, ce qui est raisonnable, sans plus. Mais c’est en circulation urbaine et interurbaine que l’ASX se montrera le plus efficient. Dans ces conditions, sur plus de 150 km, nous avons consommé seulement 4,8 l/100 km.
À conduire, le Mitsubishi s’est avéré confortable et agréable. Les suspensions arrivent à bien gérer tous les défauts de la route, privilégiant le confort des passagers. Même lors des virages serrés, elles arrivent à bien maîtriser la prise de roulis. Au final, pas de véritable modification par rapport à ce que l’on a rencontré sur le Captur, le comportement routier est identique.
La gamme et les tarifs du Mitsubishi ASX (novembre 2024)
Motorisation | Puissance | Émissions de CO2 | Invite | Business | Intense | Instyle |
1.0 MPI-T | 91 ch | 134 g/km | 27 190 € | 28 590 € | - | - |
1.0 MPI-T GPL | 101 ch | 138/121 g/km (1) | 27 590 € | 28 990 € | 31 490 € | - |
1.3 DI-T MHEV | 140 ch | 134 g/km | - | 28 790 € | 31 290 € | 34 690 € |
1.6 MPI HEV | 143 ch | 106/107 g/km (2) | - | - | 35 890 € | 39 290 € |
(1) Émissions de CO2 en mode essence/GPL. (2) Selon version.
Le Mitsubishi ASX 2024 en résumé
Comme son jumeau le Renault Captur, le Mitsubishi ASX dispose de très bons atouts, notamment en termes de comportement routier et d’habitabilité. Entre les deux ‒ la comparaison est inévitable ‒ tout se joue au niveau du porte-monnaie. Et à ce jeu-là, le japonais n’est pas le gagnant. L’ASX est proposé à partir de 27 190 € contre 25 700 € pour le français. Mais attention, l’équipement de série n’est pas forcément identique, et il faudra bien regarder avant de signer. Et si les tarifs de l’ASX ne sont pas les plus intéressants, Mitsubishi se targue d’un atout phare : la garantie 8 ans et 160 000 km. De quoi faire pencher la balance du côté du japonais surtout pour ceux qui roulent le plus. Un atout qui peut également peser en sa faveur face à la concurrence comme un Peugeot 2008 disponible à partir de 23 840 € (avec un équipement moins intéressant) ou même un Suzuki Vitara proposé à partir de 25 990 €.
Les +
- Habitabilité
- Sobriété du moteur hybride
- Comportement routier
- Garantie 8 ans
Les -
- Prix
- Système multimédia perfectible
- Bruit moteur à haut régime
Mitsubishi en France
Faisant partie de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, le constructeur japonais a connu des années difficiles sur le marché français. À tel point que la pérennité du constructeur dans l’Hexagone était compromise il y a quatre ans. Mais, en 2021, une annonce sauve la marque : « Une nouvelle étape dans la coopération de l'alliance, des modèles du groupe Renault complètent la gamme de Mitsubishi Motors en Europe », indique alors un communiqué de presse. Avec quelques adaptations, la Clio sera commercialisée sous le nom de Colt et le Captur deviendra l’ASX. De quoi permettre au constructeur nippon de rester dans la course. Et le pari a payé. Au premier trimestre 2025, ce sera au tour du tout nouveau Outlander, SUV 100 % Mitsubishi, de faire son apparition au catalogue. Un SUV haut de gamme que nous avons pu découvrir en statique et qui, sur le papier, promet de bonnes performances et devrait trouver sa clientèle.