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Microsoft Surface Pro 3

Prise en main avant le test

Tablette tactile pour se divertir ou ordinateur portable pour travailler ? La Surface Pro 3, lancée récemment par Microsoft, joue sur les deux tableaux. Sa configuration est digne d’un ultraportable dernier cri, et l’utilisateur peut y installer tous les logiciels qu’il souhaite : applications du Windows Store ou n’importe quel logiciel, même gourmand en ressources (retouche d’image, montage vidéo, etc.). En fonction des déclinaisons (processeur et mémoire), le prix de la tablette varie de 800 à… 2 000 €. Un tarif auquel il faut ajouter un clavier à 129 €. La Surface Pro 3 mérite-t-elle un tel budget ? Voici nos premières impressions.

Test de la Surface Pro 3

Depuis la prise en main de cette tablette de Microsoft, nous avons testé en laboratoire la Surface Pro 3.

En 2012, c’est avec un certain enthousiasme que nous attendions la première tablette tactile de Microsoft, la Surface RT : les consommateurs allaient profiter d’une alternative intéressante aux iPad d’Apple et aux Galaxy de Samsung. Nos tests en laboratoire révélaient d’ailleurs une tablette de qualité, comme la deuxième génération, la Surface 2 sortie en 2013. Pourtant, ces tablettes de bonne facture n’ont jamais connu un succès fracassant. Apple vend toujours plus d’une tablette sur quatre dans le monde, Samsung est le deuxième plus gros vendeur (18 % de parts de marché), tandis que Microsoft ne décolle pas (source : IDC, 2014). La Surface Pro 3, lancée fin août, inversera-t-elle la tendance ? Nous l’avons utilisée plusieurs jours pour nous faire une idée de son potentiel avant le test en laboratoire.

La puissance d’un bon PC

Le look de la Surface Pro 3 est fidèle à celui des précédents modèles. Il présente toutefois plusieurs évolutions. Fini le noir, la Surface arbore désormais un dos en métal gris clair qui contribue à la qualité de sa fabrication. La tablette est aussi beaucoup plus fine (9,1 mm contre 13,46 pour la Pro 2) et plus légère (800 grammes contre 907 grammes). L’écran de la Pro 3 est pourtant plus grand : Microsoft a abandonné le format de 10 pouces pour celui de 12 pouces (30,5 cm de diagonale), signe que la Pro 3 vise à remplacer la tablette, mais aussi (et surtout) l’ordinateur portable des utilisateurs. Cet appareil hybride révèle d’ailleurs une configuration musclée : il fonctionne avec Windows 8.1 (et pas avec une version allégée du système dédiée aux appareils mobiles) et, selon les variantes, un processeur Intel (i3, i5 ou i7), 4 ou 8 Go de mémoire vive et un stockage compris entre 64 et 512 Go. L’utilisateur peut y installer tous les logiciels qu’il souhaite, pas seulement les applications mobiles disponibles dans la boutique en ligne Windows Store. La Pro 3 intègre la technologie Bluetooth 4.0 (économe en énergie), un port USB 3.0, un lecteur de carte micro SD et une sortie vidéo Mini Display Port. Côté photo, on trouve deux capteurs de 5 Mpx, l’un en façade, l’autre au dos. Nos tests en laboratoire permettront d’évaluer toutes les performances de la Surface Pro 3, notamment en ce qui concerne son autonomie. Nos premières observations révèlent une tendance à chauffer et un ventilateur bruyant, parfois même lorsque la tablette est en veille.

Clavier en option, stylet fourni

La Surface Pro 3 est accompagnée d’un stylet aux fonctions intéressantes, qui sera surtout utile aux professionnels et aux créatifs.

Avec de tels composants, la Pro 3 peut prétendre rivaliser avec un ordinateur ultraportable. Mais pour tenir la comparaison, il est indispensable d’y adjoindre un clavier. Malheureusement, il est vendu séparément au prix de 129 €. La rallonge budgétaire est conséquente, et d’autant plus difficile à avaler que le clavier est assez désagréable à l’usage. Il est bruyant et son châssis trop souple ploie sous la pression des doigts.

En revanche, Microsoft a amélioré le système d’inclinaison de l’écran, maintenant positionnable au degré près (la Surface 2 n’offrait que deux positions, la Surface qu’une seule !). L’utilisateur peut donc parfaitement adapter l’écran à sa position et à l’éclairage ambiant. Par ailleurs, le système d’accroche du clavier est toujours aussi pratique et fiable. L’ensemble tablette-clavier pèse 1,1 kg (1,3 kg avec le chargeur), ce qui fait de la Pro 3 un ultraportable très léger (à titre de comparaison, le MacBook Air 13 pouces d’Apple pèse 1,34 kg).

Microsoft ne livre pas le clavier mais fournit un stylet. Cet accessoire multitâche agréable à prendre en main séduira sans doute plus les professionnels ou les créatifs que les utilisateurs grand public. Il offre des fonctions bien pensées ; par exemple, que la tablette soit active ou en veille, cliquer sur le bouton du sommet du stylet ouvre automatiquement le logiciel OneNote pour prendre des notes à la volée. Deux clics sur ce même bouton permettent d’enregistrer une capture d’écran (il nous a fallu procéder à de longues mises à jour logicielles avant de pouvoir profiter de toutes les fonctions proposées). Dommage que Microsoft n’ait pas prévu un logement pour ranger l’accessoire dans le châssis. L’utilisateur devra le brocher à une poche ou au dos du clavier pour ne pas le perdre (le remplacer coûtera 50 €).

Apprentissage nécessaire

La Surface Pro 3 fonctionne sous Windows 8.1 (Professionnel). Décrié, à juste titre, pour son manque d’intuitivité, le système d’exploitation de Microsoft exige une période d’apprentissage. La combinaison d’un écran tactile, d’un clavier et éventuellement d’une souris requiert un temps d’adaptation. Par exemple, un petit aller-retour rapide du doigt entre le bord gauche et l’écran permet d’afficher les applications ouvertes ; avec la souris, le geste est sensiblement différent puisqu’il faut faire descendre le curseur à partir du coin supérieur gauche de l’écran. Une fois apprises les commandes pour accéder aux paramètres de la tablette, à toutes les applications, aux options d’un logiciel ou au traditionnel bureau, la Surface s’avère agréable à l’usage. L’écran est de bonne qualité et répond parfaitement bien aux commandes tactiles. Dommage que le système occupe beaucoup d’espace : sur les 128 Go annoncés sur notre modèle, moins de 97 restent à disposition de l’utilisateur. Saluons quand même la courtoisie de Microsoft, qui annonce cette différence sur son site Internet (211 Go disponibles pour la version 256 Go, 450 Go pour la version 521 Go).

Ultraportable… et ultra cher

Dans sa plus petite configuration (64 Go de stockage, 4 Go de mémoire vive, processeur Intel i3), la Surface Pro 3 coûte 799 €, soit 928 € avec le clavier. Et pour la plus perfectionnée (512 Go, 8 Go, Intel i7), il faut débourser 1 949 €, soit 2 078 € avec le clavier ! Un tarif élevé qui dépasse de loin celui des tablettes hybrides et des ultraportables (même s’il faut admettre qu’aucun n’offre un tel espace de stockage en mémoire flash, composant très coûteux). Microsoft ne mise visiblement pas sur les prix pour gagner sa place parmi les géants de la tablette tactile.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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