Camille Gruhier
Microsoft Surface 3Premières impressions
Microsoft a lancé il y a quelques jours la Surface 3, une version allégée de la Surface Pro 3. Son écran est plus petit (10,8 pouces au lieu de 12) et elle est globalement moins puissante (processeur, mémoire vive), mais Microsoft dégaine le même argument : entre tablette et PC, pourquoi choisir ? Le géant informatique destine ce modèle à un public dont les besoins informatiques sont limités à la bureautique, la navigation Internet et le multimédia. Son prix est plus raisonnable, mais à 599 € minimum sans le clavier, il reste élevé au regard de ce que propose la concurrence. Voici nos premières impressions.
Test de la Surface 3
Depuis la prise en main de cette tablette, nous avons testé en laboratoire la Surface 3 de Microsoft.
La vaste campagne publicitaire à laquelle il s’adonne pour vanter les mérites de sa nouvelle tablette traduit ses ambitions : avec la Surface 3, Microsoft veut séduire le grand public. Pour y parvenir, le géant informatique propose une version allégée de sa Surface Pro 3. La première différence est immédiate : l’écran de la nouvelle tablette est plus petit, il passe de 12 à 10,8 pouces (soit de 32,5 à 25,4 cm). La Surface 3 est plus légère, tant au niveau de son poids (622 grammes au lieu de 800) que de ses caractéristiques. Elle intègre un processeur moins puissant (Intel Atom X7) et moins de mémoire vive (2 ou 4 Go). Ce qui provoque des ralentissements, voire des bugs, lorsque plusieurs programmes sont ouverts simultanément (écran figé, problèmes d’affichage, manque de réactivité). Et contrairement à ce que sous-entend Microsoft dans son spot publicitaire, la Surface 3 n’est pas conçue pour jouer, en tout cas pas à des jeux trop gourmands (jeux 3D par exemple). Pas de problème pour jouer à des jeux de simulation « simples » (avion, voiture, etc.).
La Surface 3 est déclinée en deux versions, avec 64 ou 128 Go de stockage (dont 30 Go environ occupés par le système !), vendues respectivement 599 et 719 €. Microsoft prévoit de lancer les mêmes modèles intégrant un port de carte SIM pour se connecter à Internet via les réseaux 4G (après souscription à une offre d’un opérateur mobile). Les prix ne sont pas encore annoncés, mais on peut tabler sur une centaine d’euros supplémentaires pour cette option.
Un ordinateur… en option
Ces prix s’entendent pour la tablette seule. Même si, dans sa publicité, Microsoft présente la Surface 3 avec clavier et stylet, ces accessoires sont vendus séparément. Le clavier « Type Cover » (il sert de protection à l’écran lorsqu’il est rabattu) est vendu 150 €, un tarif assez élevé, surtout qu’il est très bruyant à l’usage. Pour le stylet, comptez 50 €. Lui n’est pas indispensable, mais les utilisateurs qui ont besoin de prendre des notes ou de dessiner apprécieront sa précision et les options proposées (épaisseur de trait, couleurs, mais aussi raccourci pour faire une capture d’écran ou ouvrir le logiciel de prise de note). Notez d’ailleurs que Microsoft a équipé la tablette d’une technologie qui permet de poser la paume de la main sur l’écran quand on écrit, exactement comme sur un cahier. Quoi qu’il en soit, pour vous offrir « la tablette qui remplace votre ordinateur », comme Microsoft la présente dans sa pub, il faudra donc dépenser 749 € minimum. Un niveau de prix qui l’éloigne des meilleures tablettes tactiles (Samsung Galaxy Tab S 10.5, iPad Air 2…) et se rapproche sérieusement des performants ultrabooks, notamment de modèles plus compétitifs comme les Samsung ATIV Book 9 Lite (750 €) ou Asus Zenbook UX305FA (790 €). La Surface 3 garde toutefois un avantage sur ces PC en termes de poids, puisqu’avec son clavier, elle atteint 880 grammes, moins que les 1,46 kg du Samsung et 1,2 kg de l’Asus. Nos tests en laboratoire départageront leurs performances, et permettront d’évaluer l’autonomie de la tablette. Microsoft promet jusqu’à 10 heures en lecture vidéo, mais il est permis d’en douter. Pour la Pro 3, là où le fabricant annonçait jusqu’à 9 heures de navigation Internet, nous n’avons pas pu dépasser 5h24 !
Des finitions soignées, mais…
À l’usage, la Surface 3 cumule quand même plusieurs bons points. D’abord, elle intègre un port USB qui permet de connecter n’importe quel disque dur ou clé USB pour copier ou lire du contenu. Un atout certain par rapport aux iPad d’Apple, qui ne disposent que d’un port propriétaire. La Surface 3 intègre également une prise casque, un port micro-SD pour étendre le stockage et un Mini DisplayPort (pour connecter la tablette à un téléviseur). Pour recharger la batterie, Microsoft a troqué la connectique propriétaire de la Pro 3 contre un classique port micro-USB. Dommage que la fiche du câble tienne mal en place. Autre entorse aux finitions par ailleurs impeccables de la tablette : son pied limité à trois niveaux d’inclinaison. Microsoft avait corrigé sur la Pro 3 ce défaut connu des tablettes précédentes en intégrant un système d’inclinaison réglable au degré près. Sur cette Surface 3, l’utilisateur ne peut donc plus adapter parfaitement l’écran à sa position et à l’éclairage ambiant. On contrebalancera cette perte de confort avec le silence de fonctionnement, puisque contrairement à la Pro 3, la Surface 3 n’a pas besoin de ventilateur pour fonctionner.
Office 365 pour un an
Une fois allumée, on retrouve le classique environnement Windows 8 (version 8.1 précisément). Deux bonnes nouvelles sur ce front. D’abord, il s’agit d’un « vrai » Windows, sur lequel on peut installer tous les logiciels, et non d’une version allégée dédiée aux appareils mobiles (comme ce fut le cas pour la Surface 2 et son décevant Windows RT). Ensuite, la mise à jour vers Windows 10, qui doit sortir cet été, sera gratuite. Cette nouvelle mouture du système d’exploitation apportera quelques améliorations, par exemple une nouvelle présentation du menu Démarrer. Sur la Surface 3, elle adaptera aussi l’affichage automatiquement lorsque l’on connecte le clavier .
Microsoft poursuit par ailleurs sa stratégie de conversion des utilisateurs à Office 365, son offre de logiciels par abonnement. Comme celui de nombreux ordinateurs du marché (notamment les ordinateurs portables à moins de 300 € que nous avons récemment testés), le prix d’achat de la Surface 3 comprend une licence de 1 an de la suite bureautique Microsoft Office 365 Personnel. Passé ce délai, il faudra payer 69 € par an pour continuer à utiliser les logiciels compris dans l’offre (Word, Excel, Powerpoint, Outlook, OneNote, Publisher et Access).
La Surface 3, une bonne affaire ?
La Surface 3 ne manque pas de charme : cet appareil hybride tablette-ordinateur est simple à l’usage, polyvalent, assez réussi esthétiquement. Nos tests permettront de vérifier que ses performances globales ne ternissent pas le tableau. Nos premières impressions, de ce côté, sont plutôt bonnes. Un gros bémol, son prix. Un budget de 750 € donne accès à des ordinateurs portables bien plus puissants.