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Mercedes EQCPremières impressions

Mercedes revient dans le monde de l’électrique avec un SUV performant et très agréable à conduire, l'EQC. La gestion de l’énergie est assez efficace et différents systèmes électroniques permettent de limiter le stress lié à l’autonomie, commun à toutes les voitures électriques.

Après une tentative peu convaincante dans le monde de l’électrique avec une Classe B en 2014, Mercedes revient avec un SUV abouti et disposant de véritables arguments. À commencer par une double motorisation électrique (un moteur à l’avant et un à l’arrière) pour une puissance globale de 408 ch et d’un couple de 760 Nm alimentés par une batterie de 80 kWh. Côté autonomie, selon la norme WLTP qui entrera en vigueur en janvier 2020, elle s’affiche entre 374 et 414 km pour une vitesse maximale bridée à 108 km/h. Quant au temps de charge de l’EQC, il sera d'environ 40 minutes pour passer de 10 à 80 % sur une borne de recharge rapide à courant continu, avec une tension de 400 V et une intensité de 300 A minimum. Le temps de charge sur boîtier mural type Wallbox ou sur une borne de recharge publique (courant alternatif, 7,4 kW, 32 A) sera de 11 heures pour passer de 10 à 100 %.

Qualité de vie à bord

Sans surprise Mercedes signe un habitacle très bien fini et très accueillant.

Autant l’EQC est assez original par son style extérieur, autant on retrouve le style classique du constructeur à l'intérieur, avec tous les attributs d'une Mercedes moderne... et certains défauts aussi. Par exemple, le volant cache la partie gauche de l'écran de navigation. Et c’est encore pire lorsque la main du conducteur se trouve en haut à droite du volant, d'autant que c'est sur cette partie de l’écran que s'affichent les détails de la carte à l'approche d'une manœuvre. L'affichage tête haute s'avère alors d'une aide précieuse, à défaut de disposer d’un copilote à ses côtés. Les commandes sont également identiques à celles que l'on trouve sur les autres modèles de la marque comme la Classe B ou la Classe C. Complexes de prime abord, elles s'apprivoiseront assez facilement après quelque temps.

Le volant cache une partie de l'écran central.

La finition de l'habitacle est très soignée et les matériaux sont d'une grande qualité. Ainsi, grâce au silence de fonctionnement propre aux voitures électriques, les passagers voyageront dans d’excellentes conditions. Les sièges sont confortables et possèdent tous les réglages nécessaires, y compris celui de la longueur de l’assise. Côté rangement, l’EQC aurait pu mieux faire. La boîte à gants est très petite malgré sa forme assez pratique et les vide-poches des portières sont assez limités en volume. Et, avec 500 dm3, le volume du coffre est juste correct et un peu trop profond, ce qui rend l'accès aux bagages délicat lorsqu'ils sont contre le dossier de la banquette arrière. Par ailleurs, on regrette qu’il n’offre pas un plancher plat lorsque la banquette arrière est rabattue.

Le volume de coffre est moyen même si sa forme se révèle pratique.

Au volant

Lorsque Mercedes a proposé de réaliser un road trip entre Zurich (Suisse) et Milan (Italie) pour notre prise en main, nous étions plutôt dubitatifs. Faire quasiment plus de 400 km, qui plus est en traversant plusieurs cols à plus de 2 000 mètres, cela semblait plutôt optimiste. Surtout lorsqu’au départ, notre EQC affichait une autonomie de seulement 341 km ! C’est clair, une charge serait nécessaire. À noter que le système de navigation optimisé permet de planifier automatiquement un itinéraire incluant les éventuelles étapes de charge. Il tient alors compte de l'état de charge de la batterie, de la topographie, de la circulation et des bornes de recharge disponibles. Le calcul privilégie toujours un itinéraire confortable et rapide, avec peu d'étapes de charge et des temps de charge courts (la préférence allant aux bornes de recharge rapide). Notre charge sera effectuée avant de s’attaquer aux routes de montagne : en 16 minutes, nous passons de 82 à 95 % de niveau de charge. De quoi continuer plus sereins le périple. Mais la montée aura eu raison de notre optimisme car, au moment de repartir après la pause déjeuner, nous disposions de 175 km d'autonomie alors que le GPS indiquait 216 km jusqu’à l’arrivée à Milan. Le technicien de la marque nous rassure et nous lui faisons confiance, non sans appréhension. Quelques kilomètres plus haut, au sommet du dernier col, la situation ne s'arrange pas vraiment et nous avons un déficit de plus de 100 km. Pas de station de charge en vue : l'ambiance n'est pas vraiment à la rigolade dans l'habitacle. Nous décidons alors de rouler en utilisant le mode de conduite MR (Maximum Range, distance maximum) qui bride automatiquement la vitesse à celle en vigueur, grâce à la cartographie de navigation et à la caméra frontale qui lit les panneaux de signalisation en temps réel, et qui, surtout, offre un maximum de récupération d'énergie au freinage. Ainsi, au fil des épingles de la descente, l'autonomie retrouve des kilomètres. En bas, nous avions récupéré plus de 120 km : il nous restait 123 kilomètres jusqu’à destination et disposions d’une réserve de 247 km ! Ce qui nous laissait désormais une marge largement acceptable dissipant totalement le stress de la panne sèche.

La propulsion électrique affiche une puissance de 408 ch pour une autonomie maximale de 414 km.

Mais si la montagne a bien mis en évidence l'efficacité du dispositif de récupération d'énergie au freinage, elle a aussi montré que l'EQC était un peu pataud. En cause, son poids de presque 2,5 tonnes et les suspensions arrière pneumatiques qui n'apportent pas beaucoup de dynamisme au SUV. Mieux vaut adopter une conduite assez souple si l'on ne veut pas mettre à mal l'estomac des occupants. La direction très assistée et peu informative n'arrange pas forcément la situation.

Malgré ses dimensions généreuses, le SUV se montre assez maniable mais les larges montants de pare-brise s’avèrent parfois gênants, notamment lorsqu'il faut négocier un virage très serré. Et nous avons regretté l'apparition de reflets dans le pare-brise.

Sur route, nous avons apprécié le régulateur de vitesse automatique. Il gère bien la vitesse et la distance de sécurité avec le véhicule qui précède et en plus il adaptable la vitesse à la signalisation et à la configuration de la route. Ainsi, même si on programme 80 km/h (la limite sur les routes suisses) le système descendra automatiquement à 60 km/h à l'approche d'un virage dangereux, ou moins encore s'il s'agit d'un rond-point, avant de réaccélérer si la situation le permet. Attention toutefois à ne pas se faire surprendre par cette manœuvre. Le freinage est assez efficace mais est largement suppléé par le système de récupération d'énergie. En fait, il suffit de gérer son niveau qui, lorsqu’il sera à son maximum, permettra de stopper le véhicule. Ainsi, en ville, avec un peu d'entraînement, il est quasiment possible de ne plus toucher à la pédale de frein.

Sécurité

L’EQC est doté de tous les systèmes dernier cri et affiche, sur le papier, un excellent niveau de sécurité. Parmi tous les dispositifs présents, nous pouvons signaler le régulateur de vitesse adaptatif Distronic, l’assistant de franchissement de ligne actif, l’assistant directionnel pour les manœuvres d’évitement, le détecteur actif d'angle mort, le freinage d’urgence actif ou encore le système Pre-Safe+ qui prépare la voiture en cas de choc inévitable. Côté sécurité passive, les batteries sont encapsulées dans une structure renforcée, ce qui laisse présager d’une très bonne résistance aux chocs latéraux.

L’assistant de limitation de vitesse identifie les panneaux sur la route.

Le Mercedes EQC en résumé

Proposé à 78 950 € en finition AMG Line ou 92 450 € en finition Edition 1886, le Mercedes EQC n'est pas franchement donné. Il est un peu moins cher que l’Audi e-Tron (à partir de 82 600 €) et nettement plus abordable qu’un Tesla Model X (96 000 € minimum). À noter que la version Edition 1886 inclut le pack « service de maintenance » (en option sur AMG Line) qui couvre toutes les opérations de maintenance nécessaires pendant 6 ans ou 150 000 kilomètres, ce qui représente un avantage non négligeable.

Les +

  • Ligne
  • Finitions
  • Confort
  • Habitabilité
  • Performances
  • Modes de conduite

Les -

  • Espaces de rangement
  • Comportement routier pataud en virage
  • Poids

La gamme EQ chez Mercedes

EQ signifie en français « quotient électrique » et sera utilisé pour tous les véhicules Mercedes faisant appel à une solution électrique. Par exemple, les véhicules micro-hybrides sont baptisés EQBoost et les modèles hybrides rechargeables, comme certaines Classe A et B, EQPower. D’ici 2020, le constructeur souhaite élargir cette offre à plus de 20 modèles. Les véhicules 100 % électriques seront simplement des EQ. La lettre qui suit caractérise la gamme : A pour une compacte (modèle annoncé pour 2020) et C pour la gamme des routières (bien qu'il s'agisse d'un SUV). Mercedes a annoncé l'arrêt total des motorisations thermiques d'ici 2036.

Yves Martin

Yves Martin

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