Yves Martin
Premières impressions
Exit le monospace : la toute nouvelle Mercedes Classe A change du tout au tout pour devenir une berline compacte. La mieux équipée du segment, mais aussi la plus chère.
Nos essais de la Mercedes Classe A
Que la nouvelle Volkswagen Golf s’appelle encore Golf (septième du nom, dont nous réaliserons une prise en main courant octobre), on peut le comprendre car la voiture, même si des changements en profondeur interviennent, conserve les mêmes lignes caractéristiques. Idem pour la quatrième génération de Renault Clio, qui reste la citadine vedette du constructeur de Billancourt. Deux voitures qui font désormais partie du paysage automobile et qu’il n’est plus besoin de présenter pour en connaître les grandes lignes. Alors, quelle mouche a piqué Mercedes en appelant sa nouvelle compacte Classe A ? En effet, garder le même nom pour une voiture totalement nouvelle, qui change même de catégorie, cela risque de semer la confusion dans les esprits. Pourtant, pas de quoi vraiment inquiéter Mercedes qui reconnaît pourtant qu’« environ 50 % des futurs acheteurs seront des nouveaux clients [donc des automobilistes qu’il faudra convaincre] et que l’autre moitié sera composée d’acheteurs qui souhaitent acheter une berline compacte plus petite que la Classe C ». Et ceux qui veulent quand même un monospace ? La réponse est toute trouvée : « Il leur reste la Classe B [dont la nouvelle mouture est proposée depuis fin 2011]. »
Qualité de vie à bord
Indéniablement, Mercedes a mis l’accent sur la qualité de fabrication pour sa nouvelle voiture. L’intérieur de la Classe A est en effet très bien fini, utilisant des matériaux de grande qualité, bien assemblés et agréables au toucher. Au final, l’habitacle est très feutré, ne laissant apparaître aucune vibration ou bruit parasite. La recherche du détail est poussée, comme en témoignent les aérateurs originaux, avec un cerclage chromé, qui s’avèrent très agréables à manipuler. Seule ombre au tableau, l’écran multimédia déporté qui n’est pas intégré dans la console centrale. Certes, son design est dans l’air du temps, mais il jure un peu, faisant « pièce rapportée » en trônant en plein milieu de la planche de bord alors que, dans l’habitacle, tout est bien rangé. Mais, aussi bien fini soit-il, l’habitacle ne laisse pas trop de place pour les fioritures et l’ambiance est assez tristounette. Un sentiment renforcé par les couleurs souvent sombres de tous les éléments. Le constructeur propose toutefois de nombreuses options (choix de garnitures, surpiqûres destinées à augmenter le contraste des éléments cousus, inserts décoratifs…) qui permettent de limiter ce côté austère – à condition de mettre la main à la poche. Attention donc à bien vérifier le tarif final.
À l’avant, l’habitacle ne réserve pas de mauvaise surprise : conducteur et passager se sentiront à l’aise. C’est quand on passe à l’arrière que cela se gâte un peu. L’accès est peu pratique, handicapé par la forme descendante du toit et l’ouverture moyenne des portes. La mise en place d’un siège enfant risque d’être délicate, surtout dans un endroit étriqué comme un parking. Et une fois installé, ce ne sera pas mieux : place exiguë pour les genoux, largeur juste pour trois occupants, garde au toit limite pour les plus grands… On retrouve cette même exiguïté pour le coffre, qui se place tout juste dans la moyenne inférieure de la catégorie avec ses 341 dm3 de volume de chargement. Les dossiers rabattables permettent de gagner de l’espace. Attention d’ailleurs lors de leur remise en place, car la ceinture de sécurité passe juste devant leurs crochets d’ancrage. Sinon, chaque étape se fait très facilement.
Au volant
Les petites routes du Vexin français ont été particulièrement sévères avec la Classe A. Ses suspensions assez fermes deviennent en effet quelque peu désagréables sur les défauts de revêtement. L’avantage est que la voiture ne prend pas trop de roulis et permet de négocier des virages en toute sécurité. Pour autant, la tenue de route est sans reproche et la voiture se montre vive et véritablement collée à la route. Les occupants sont alors assez bien traités. À l’avant, avec les sièges intégraux, disponibles en série à partir de la deuxième finition (Inspiration), sont très agréables. Ils assurent un excellent maintien dans toutes les circonstances de conduite, y compris sur routes très sinueuses. La conduite est donc très agréable et le moteur diesel que nous avons pris en main (le modèle A180 CDI, équipé du moteur diesel 1,5 dCi de 110 ch fourni par Renault), s’est montré agréable et serein. Il a su rester discret en toutes circonstances et nous n’avons pas senti de remontées de vibration. Le système Stop & Start, monté en série, est efficace et assure un redémarrage rapide et sans à-coup. Sur la boîte de vitesses manuelle, la commande des vitesses est précise et agréable, avec un débattement du levier de vitesses assez réduit. La direction s’avère plutôt directe sur route, pour une bonne précision de conduite, et bien assistée pour se faufiler sans effort en ville. Une attention particulière sera nécessaire lors des manœuvres et changements de file en raison d’une visibilité vers l’arrière plus que moyenne. Attention aux nombreux angles morts de trois quarts et à la gêne occasionnée par les appuie-tête. Même repliés au maximum, ils continuent de réduire dangereusement le champ de vision. Heureusement, les systèmes de sécurité veillent au grain pour aider le conducteur. De nombreuses aides qu’il faudra prendre le temps d’étudier avant de commencer à rouler afin de se familiariser. Car, c’est le revers de la médaille que d’avoir autant d’équipements à disposition, le conducteur dispose d’une multitude de boutons et autres molettes afin d’accéder à tous les réglages possibles, ce qui complique d’autant l’ergonomie.
Sécurité
La sécurité est un secteur où la nouvelle Classe A marque de très bons points. Elle reçoit en effet bon nombre d’équipements de sécurité active ou passive. Si les obligatoires ABS et ESP sont logiquement fournis en série, elle est également dotée, selon les versions, de l’aide au démarrage en côte, de l’antipatinage, du détecteur de collision, de l’avertissement de franchissement de ligne, de sept airbags, d’un capot actif pour une protection accrue des piétons, de détecteurs de pluie et de luminosité, d’un détecteur d’angle mort, du système de protection préventive des occupants PRE-SAFE…. Pour information, le détecteur de collision avertit, dans un premier temps, le conducteur par un signal lumineux que la distance avec le véhicule qui précède devient trop juste. Si aucune action n’est entreprise, un signal sonore retentit et le système « prépare » le circuit de freinage afin d’offrir la plus grande force de freinage dès que le conducteur appuie franchement sur la pédale de frein. La Classe A, ainsi mieux équipée que la concurrence, devrait certainement afficher un très bon score lors des prochains crash-tests Euro NCAP.
Proposée à partir de 26 400 € pour la version A180 CDI et culminant à 45 200 € pour la version sportive A250, la Classe A est chère. Plus chère que la concurrence. Par exemple, la gamme Audi A3 Sportback, en 5 portes, débute à un peu plus de 24 000 € en diesel, et la BMW Série 1 commence juste sous les 26 000 €, toujours pour le modèle diesel. Pour trouver moins cher, il faudra se tourner vers les voitures françaises, par exemple la Renault Mégane dont la première version diesel, équipée du même moteur que la Classe A 180 CDI, est facturée 23 550 €. De son côté, la Peugeot 308 1.6 e-HDi 112 Active est proposée à 24 300 €. Mais, dans les deux derniers cas, l’équipement proposé est inférieur.
La Mercedes Classe A en résumé
Avec cette nouvelle mouture, Mercedes abandonne le concept de voiture mono volume pour revenir à un aspect plus traditionnel dans le segment des compactes. Uniquement proposée en carrosserie à 5 portes à sa commercialisation, une version Coupé à 3 portes de la Classe A (CLA) complète la gamme depuis mi-2013.
Les Mercedes Classe A testées par Que Choisir
Pas de test de ce modèle
Les anciennes Mercedes Classe A testées par Que Choisir
Mercedes Classe A 180 CDI
Mercedes Classe A 160 CDI FAP BlueEFFICIENCY
Mercedes Classe A 170
Les +
Qualité de fabrication
Comportement routier
Équipement très complet
Moteur agréable
Commande de boîte de vitesses
Agrément de conduite
Les –
Prix
Accès aux places arrière
Visibilité vers l’arrière
Ergonomie complexe