Yves Martin
Mercedes Classe A 250e Berline (2020)Premières impressions
La Classe A 250e, la compacte hybride rechargeable de Mercedes, dispose d’une autonomie en mode électrique importante, l’une des meilleures du marché. Mais c’est aussi l’une des plus chères de son segment et son niveau technologique pourrait en rebuter quelques-uns.
La Mercedes Classe A Berline, apparue en 2018, est désormais disponible en version hybride rechargeable, ce qui porte à 15 le nombre de modèles PHEV de la marque. Avec un choix aussi varié, Mercedes s’est retrouvé le premier constructeur sur le marché des hybrides rechargeables en août et septembre 2020. Il est même second, derrière Peugeot, sur les neuf premiers mois de l’année. Mais l’introduction de la motorisation hybride ne s’accompagne pas d’une quelconque modification de style. La voiture reste, à quelques détails près, identique à une Classe A à moteur thermique.
Qualité de vie à bord
Si à l’extérieur, la seconde trappe installée du côté droit pour dissimuler la prise de recharge trahit la présence d’une motorisation hybride rechargeable, à l’intérieur, impossible de s’en rendre compte. La Classe A 250e ne se différencie que par des menus spécifiques liés à la présence de la mécanique électrique. Par exemple, le système de navigation indique le rayon d’action possible en mode 100 % électrique en fonction de la charge de la batterie. On trouve également des pages spécifiques indiquant par exemple la consommation électrique, le flux d’énergie ou encore donnant la possibilité de gérer la charge ou de sélectionner un mode préservant la capacité de la batterie. De même, le bouton de sélection du mode de conduite, placé à gauche du levier de vitesses, comporte un mode électrique permettant de forcer le roulage en n’utilisant que les batteries.
Enfin, et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, la Classe A 250e Berline se distingue par un volume de coffre en retrait par rapport à la version classique. À cause de l’implantation des batteries sous le plancher, il perd pas moins de 60 dm³ pour tomber à 345 dm³ de volume de chargement, ce qui est un peu juste pour une compacte.
Au volant
La mécanique, baptisée EQ Power, se compose d’un moteur thermique 4 cylindres à essence suralimenté (1 332 cm³ de cylindrée) développant une puissance de 160 ch (118 kW) associé à un moteur électrique de 75 kW (102 ch). Le duo offre une puissance combinée de 218 ch (160 kW) pour un couple global de 450 Nm. Ainsi dotée, la Classe A250e dispose, sur le papier, d’une autonomie comprise entre 69 et 78 km en ville (de 66 à 76 km sur le cycle mixte). Des chiffres assez optimistes car en réalité nous n’avons pas pu dépasser les 58 km de roulage en mode 100 % électrique (jusqu’à une vitesse de 140 km/h) sur un trajet comprenant de la ville et des voies rapides. Mais c’est tout de même, à l’heure actuelle, l’une des meilleures performances du marché, tous segments confondus.
Il faut dire que la Mercedes dispose d’un système de gestion très élaboré qui analyse les conditions de conduite en temps réel et conseille le conducteur pour limiter la consommation (électrique mais aussi de carburant). Par exemple, dans une descente précédant une montée, l’assistant ECO intime de lâcher le pied de l’accélérateur. La voiture évolue alors en roue libre avec un minimum de récupération d’énergie au freinage afin de maintenir la vitesse proche de la limite autorisée. Juste avant la montée, le véhicule passe en mode croisière afin de prendre autant d’élan que possible pour monter la côte. De quoi contenir la consommation du moteur thermique à un niveau acceptable : 5,8 l aux 100 km lors d’un parcours sur autoroute et routes de campagne. À ce rythme, avec seulement 35 litres de capacité, le réservoir de carburant autorise une autonomie de seulement 600 km.
Nous avons également remarqué quelques désagréments liés à cette hybridation. La puissance du système de récupération d'énergie lors des phases de décélération ne peut être paramétrée qu'en mode Electric (via les palettes situées derrière le volant) et n’offre pas un ralentissement très important. Mais surtout, il ne fonctionne pas jusqu’à l’arrêt complet de la voiture. Le dosage du freinage pour un conducteur peu habitué est alors un peu délicat et engendre des secousses assez désagréables pour les occupants.
Autre grief, lorsque le moteur thermique se met en route et monte dans les tours, il émet un bruit peu agréable. Si on accélère un peu fort (pour dépasser ou s’insérer dans le trafic) puis qu’on relâche la pédale d’accélérateur, on a alors la désagréable impression que la boîte de vitesses patine et que le moteur reste coincé à haut régime. Heureusement, ce phénomène reste assez occasionnel au quotidien et la Classe A 250e s’avère globalement très agréable à conduire. À noter que la compacte de Mercedes se comporte très bien sur la route et son surpoids d’environ 200 kg par rapport à la version thermique n’est pas du tout handicapant. Les suspensions ont d’ailleurs été un peu retravaillées pour compenser cet embonpoint.
Côté recharge, la batterie de 15,6 kWh demande environ 6 heures de recharge sur une prise normale ; 1 h 45 min avec une WallBox de 7,4 kW et 25 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge sur une borne de recharge rapide (en courant continu) de 24 kW.
La Mercedes Classe A 250e en résumé
Affichée à des tarifs compris entre 43 200 et 45 100 € (hors bonus écologique), la Mercedes Classe A 250eBerline est bien positionnée. En comparaison, la Volkswagen Golf 8 GTE (avec 245 ch) dont l’autonomie annoncée est proche (73 km) débute à 45 665 €. La seule concurrente française, plus abordable, est la Renault Megane E-Tech Plug-in hybride 160 (qui utilise la même technologie que le Captur E-Tech Hybrid affiché entre 39 300 et 41 300 €). Mais cette compacte, uniquement disponible en version break (Estate), dispose d’un moteur moins puissant, d’une autonomie moins importante et d’un niveau technologique en dessous des deux allemandes.
Les +
- Autonomie en électrique
- Consommation du moteur thermique
- Niveau technologique
- Qualité de fabrication
Les -
- Système de récupération d’énergie au freinage