Anne-Sophie Stamane
Médecin traitantLa consultation à 30 €
En décembre prochain, une consultation chez le généraliste sera facturée 30 €. Plusieurs autres spécialités comme la gynécologie ou la psychiatrie seront revalorisées.
Après plus d’un an et demi de négociations difficiles, la majorité des syndicats de médecins et les représentants de l’assurance maladie sont enfin tombés d’accord sur un nouveau tarif de consultation : à partir de décembre 2024, une visite classique chez le généraliste coûtera 30 €, contre 26,50 € actuellement (1). L’augmentation est donc de 13 %, 20 % si on la rapporte aux 25 € en vigueur jusqu’au 1er novembre 2023. La consultation d’« avis ponctuel de consultant », dans le cas où le médecin traitant sollicite l’avis d’un confrère spécialiste, passe, elle, à 60 €.
Pour plusieurs spécialités, notamment la psychiatrie et la gynécologie, les tarifs seront revus dans le cadre du parcours de soins, respectivement à 57 € et 40 €. Objectif : rendre leur attractivité, aux yeux des étudiants en médecine, à ces spécialités aujourd’hui dramatiquement délaissées.
D’autres spécialistes auront également droit à des augmentations, comme l’infectiologie ou l’endocrinologie. Le dépistage d’un mélanome chez un dermatologue lui rapportera 60 €. Dans l’immédiat, les usagers n’auront pas à débourser plus, puisque les taux de couverture par l’assurance maladie et les complémentaires santé restent inchangés. Mais il est probable que ces dernières répercuteront le surcoût de ces hausses sur le prix des contrats.
Participer au combat contre la désertification médicale
En contrepartie, le corps médical se voit fixer par la Sécurité sociale des objectifs chiffrés de pertinence des soins et d’accès aux soins. À raison : le nombre d’usagers sans médecin traitant, y compris parmi ceux atteints d’une maladie chronique nécessitant normalement un suivi régulier, ne cesse d’augmenter. La désertification médicale est bien là, et les besoins ne sont plus couverts. Les médecins devront donc faire un effort pour étendre la patientèle qu’ils acceptent de suivre comme médecin traitant, et le nombre de médecins s’installant en zones sous-dotées devra s’élever nettement dans les années qui viennent. L’évolution de ces indicateurs sera scrutée par un observatoire de l’accès aux soins. Une amélioration de la qualité des soins, conformément aux recommandations et aux objectifs de santé publique, est également visée.
Du côté des dépassements d’honoraires, peu de nouveautés. Ils contribuent pourtant à la dégradation de l’accès aux soins. Les anesthésistes, dont les tarifs agacent fortement les patients qui subissent une intervention chirurgicale, se verront proposer, comme les chirurgiens, un contrat de « modération » de leurs dépassements (Optam) : en respectant un « dépassement moyen » et en assurant une partie de leur activité au tarif Sécu, ils obtiendront une prime.
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(1) La convention médicale récemment conclue entre syndicats de médecins et assurance maladie ayant été publiée le 21 juin, les nouveaux tarifs de consultation médicale entreront en application le 22 décembre 2024.