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Mazda 6Premières impressions

Agréable à conduire, la nouvelle Mazda 6 devient vraiment confortable et sobre. C’est également l’une des voitures familiales les plus spacieuses de son segment. Dommage que des radineries viennent noircir le tableau.

Lâché par Ford il y a quelques années, Mazda est aujourd'hui un des seuls constructeurs au monde à ne pas faire partie d’un consortium quelconque. Si, pour certains, cela semble présenter un risque en termes de viabilité, Mazda s’en satisfait plutôt et peut travailler les mains libres. Ainsi, en créant ses propres moteurs, ses boîtes de vitesses, etc., le constructeur japonais choisit des voies novatrices. Comme celle de trouver des solutions pour dépolluer les moteurs à la source plutôt que de les affubler de systèmes de post-traitement. Et ça marche relativement bien.

Qualité de vie à bord

Spacieuse, c’est l’épithète qui vient à l’esprit dès qu’on prend place à bord de la nouvelle Mazda 6. Et c’est encore plus vrai à l’arrière. Petits et grands trouveront facilement l’espace nécessaire pour voyager dans d’excellentes conditions. En effet, cette nouvelle mouture gagne en longueur et, surtout, en empattement (la distance entre les roues avant et arrière). Ainsi, le constructeur japonais a pu donner plus de volume à l’habitacle. Avec 2 830 mm, la Mazda 6 fait mieux qu’une Volkswagen Passat (2 709 mm) ou qu’une Toyota Avensis (2 700 mm). Seule la Ford Mondeo lui dame le pion avec son empattement de 2 850 mm. Etonnamment, même si l’empattement du break conserve le même avantage sur la concurrence, il est légèrement inférieur à celui de la berline avec 2 750 mm. Mais la voiture propose tout de même une belle habitabilité.

Une habitabilité à l’arrière remarquable.

Si les passagers seront bien installés, ils regretteront le manque de rangements mis à leur disposition. Les vide-poches des portes sont réduits à leur plus simple expression et ne pourront quasiment rien accueillir ; la boîte à gants est juste suffisante pour quelques documents et la console centrale avec ses deux porte-gobelets et son bac situé trop en arrière ne sont vraiment pas pratiques.

 Heureusement, le volume imposant du coffre rattrape le coup. Avec 489 litres pour la berline, il est vraiment très imposant. À tel point qu’il faudra même se pencher pour aller chercher les objets placés dans le fond. Et le volume peut encore s’accroître grâce aux dossiers de banquette rabattables. Nous avons d’ailleurs apprécié la présence de poignées dans le coffre pour basculer les dossiers.

Le GPS d'origine TomTom fait pâle figure.

L’habitacle est également bien conçu et très sobre. Les commandes sont bien placées et tombent facilement sous la main. Mais si Mazda a fait de gros efforts sur la qualité de fabrication et d’assemblage, les matériaux restent encore un peu en dessous des stars du segment. Autre signe qui peut traduire les moyens peut-être un peu justes du constructeur : la présence d’un GPS du fabricant TomTom. Cela fait vraiment radin. Certes, l’écran placé dans le tableau de bord et les commandes déportées sur la console centrale prouvent le minimum de travail d’intégration, mais le fait de retrouver l’environnement et les fonctionnalités du navigateur portable dans une voiture de ce segment est assez décevant. Surtout qu’il n’est pas de série sur le premier niveau de finition (Harmonie).

Au volant

Notre modèle pris en main était équipé du moteur Diesel 2.2 de 150 ch et associé à la boîte automatique. Particularité assez rare pour qu’on la souligne : les deux organes mécaniques sont fabriqués par Mazda. Signalons aussi que le tout nouveau diesel, apparu il y a plusieurs mois sur le CX5, innove par sa conception particulière qui lui permet de répondre d’ores et déjà aux futures normes antipollution Euro VI (applicables sur les nouveaux modèles à partir de septembre 2014 et sur toutes les voitures neuves à partir de septembre 2015). Le moteur fait même beaucoup mieux que les limites imposées avec, notamment, un seuil d’émission de particules de 0,15 mg/km contre les 4,5 qui seront en vigueur dans plus d’un an. Ce résultat est obtenu grâce à une conception originale du moteur qui lui permet d’être très écologique sans avoir besoin de système de traitement des gaz d’échappement supplémentaire comme un piège à NOx par exemple.

Plus simple et plus performant, ce moteur Diesel devrait donc afficher un coût raisonnable à l’entretien. En outre, à l’usage, il se montre performant et agréable même si lors des fortes accélérations nécessaires pour s’insérer dans le trafic autoroutier les décibels émis sont assez pénibles. La boîte de vitesses automatique est également agréable et est même une alliée précieuse en ville. L’association rend la Mazda 6 confortable à utiliser en ville comme sur route. Au final, la consommation affichée par l’ordinateur de bord sera de 6 litres pour un trajet de 150 km réalisé en ville, sur petites routes avec de nombreuses traversées de villages et autoroutes urbaines. Ce qui est plutôt un bon résultat vu le nombre de relances nécessaires. Un résultat obtenu en partie grâce au Stop & Start et à l’innovant système de récupération d’énergie à la décélération. Baptisé i-Eloop, ce dispositif se compose d’un alternateur spécifique qui recharge un condensateur lorsque le conducteur relâche le pied de l’accélérateur. Le conducteur est d’ailleurs averti de cette phase par une animation insérée dans le cadran droit du combiné d’instrument. Une fois rechargé, après 7 à 10 secondes, le courant stocké dans le condensateur est redistribué dans le réseau de bord pour alimenter tous les organes électriques de confort (radio, climatisation…). Cela évite de faire fonctionner l’alternateur pendant ce délai et donc d’accaparer de l’énergie au moteur. Cumulées, ces phases permettraient, selon le constructeur, d’économiser jusqu’à 10 % de carburant.

Tous les moteurs de dernière génération répondent déjà à la norme Euro VI.

L’i-Eloop et le Stop & Start sont tous deux montés de série sur tous les moteurs. Si, à l’usage, le premier système est totalement transparent pour le conducteur, nous n’avons pas trouvé le fonctionnement du Stop & Start très agréable. Il faut en effet appuyer fortement sur la pédale de frein pour qu’il se mette en service. Et, dès que la pression se relâche un tant soit peu, le moteur redémarre. Ce qui limite d’autant son efficacité. En dehors de la ville, la nouvelle Mazda 6 s’est montrée plaisante à conduire. Même si le moteur n’autorise pas véritablement de folies, il est assez performant et dispose de suffisamment de répondant. Les suspensions efficaces affichent un bon compromis entre confort et tenue de route. Ce que n’avait pas réussi à faire Mazda sur l’ancienne génération de ce modèle. Avec ses sièges bien dessinés et au maintien correct, les trajets ne sont pas pénibles du tout. Même sur des routes sinueuses, la voiture fait preuve d’un bon confort.

Une qualité de fabrication appréciable à bord de la Mazda 6.

Sécurité

Des phares qui s’adaptent automatiquement à la luminosité ambiante, évitant ainsi au conducteur d’avoir à gérer le passage des pleins phares aux feux de croisement, un système de freinage automatique en ville (en dessous de 30 km/h), la surveillance des angles morts, des radars avant et arrière, l’avertisseur de franchissement involontaire de ligne… la liste des équipements de sécurité est assez longue et complète.

La gamme des tarifs de la nouvelle Mazda 6 va de 28 500 € à 37 000 €. On peut regretter que les deux moteurs à essence ne soient proposés qu’en finition haut de gamme, ce qui les place parmi les trois plus chères de la gamme à 32 250 € (Mazda 6 2.0 165 ch BVM Sélection) et à 37 000 € (Mazda 6 2.5 192 ch BVA Sélection). Mais, selon le constructeur, le principal des ventes devrait toutefois être représenté par la Mazda 6 2.2 D 150 ch BVM Dynamique affichée à 32 300 €. Dans ce cas, la voiture est mieux équipée et moins chère qu’une BMW Série 3 2.0 163 ch Luxury (43 100 €) ou qu’une Volkswagen Passat 2.0 TDI 140 ch Carat (34 930 €), mais passe derrière une Ford Mondeo 2.0 TDCi 163 Titanium vendue à 31 100 €.

La Mazda 6 en résumé

La nouvelle Mazda 6 progresse en matière de tenue de route, d’habitabilité, de confort et de respect de l’environnement. Mais sa finition reste perfectible et des détails, comme son GPS d’origine TomTom, sont en deçà des attentes pour une voiture du segment des familiales. Son prix avantageux pourra  faire oublier ces défauts.

Les +

Habitabilité arrière

Volume du coffre

Moteurs économes

Équipements

Confort

Les –

Manque de rangements

Fonctionnement du Stop & Start

Yves Martin

Yves Martin

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