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Malbouffe

19 milliards d’euros pour compenser les dégâts

Une étude menée par 4 associations estime les coûts engendrés en France par les méfaits sociaux, écologiques et sanitaires de notre système agroalimentaire. L’addition s’avère très lourde alors que de nombreuses solutions existent pour la maîtriser.

Dix-neuf milliards d’euros d’argent public ont été investis par la France, en 2021, pour compenser les dégâts sociaux, sanitaires et environnementaux de notre système agroalimentaire. Ce chiffre, tiré d’une large étude menée conjointement par quatre associations (Secours catholique, Fédération française des diabétiques, Solidarité Paysans et Civam), inclut notamment les coûts de prise en charge du diabète et de l’obésité, de la dépollution de l’eau, de la gestion des déchets et des aides sociales à certains agriculteurs et travailleurs pauvres de l’agroalimentaire.

Si la somme peut paraître élevée, il ne s’agit en réalité, d’après les auteurs, que d’une forte sous-estimation du coût financier réel pour la collectivité. En effet, une partie de ce dernier n’a pas pu être calculée, faute de connaissances scientifiques suffisamment solides (effets des pesticides sur la population générale, par exemple), et une autre partie n’a tout simplement pas encore été soldée (notamment l’adaptation au réchauffement climatique, qui reste à entreprendre).

Investir dans la prévention

Le rapport, intitulé « L’injuste prix de notre alimentation », s’attache à démontrer que ces milliards d’euros pourraient être en partie économisés. Il rappelle pour cela que, au-delà du coût des « réparations », 48,3 milliards d’euros d’aides publiques ont été directement versées au secteur agroalimentaire en 2021. « L’ampleur des sommes recensées montre que si nous nous en donnions l’ambition, nous aurions des moyens pour réorienter le système », écrivent les auteurs.

Des dizaines de recommandations d’actions visant à « mieux concilier les impératifs de santé, d’accessibilité, de rémunération et de durabilité » sont énumérées : imposer des critères écologiques plus restrictifs pour le versement des aides PAC, réguler la publicité pour les aliments déséquilibrés, encadrer le taux de marge appliqué par la grande distribution sur les produits biologiques, freiner l’implantation des fast-foods, etc.

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