Fabienne Maleysson
Maladies cardiovasculairesLe sommeil au cœur de la prévention
En tentant de respecter plusieurs facteurs protecteurs liés au sommeil, on peut limiter le risque d’être victime d’un infarctus ou d’un AVC. Explications.
Un bon sommeil peut permettre de diminuer sensiblement le risque de maladies cardiovasculaires. C’est ce que montre un travail mené par une équipe de chercheurs français et suisses dont les résultats viennent d’être rendus publics. Si plusieurs études avaient précédemment montré le lien entre ces pathologies et tel ou tel aspect de nos nuits, ces scientifiques ont passé en revue un ensemble de 5 critères susceptibles d’exercer une influence positive. À savoir dormir en moyenne 7 à 8 heures par nuit, ne souffrir ni d’insomnie, ni d’apnée du sommeil, ni de somnolence diurne excessive, et enfin être plutôt « du matin ». Au bout de près de 9 ans de suivi de plus de 11 000 quinquas et sexagénaires, les chercheurs ont confirmé l’importance de ces composantes pour éviter l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral. D’après leurs conclusions, par rapport aux personnes qui ne cochent qu’une seule case, voire aucune, celles qui réunissent 4 critères positifs ont un risque réduit de près de 40 %, et cette réduction s’élève à 63 % pour celles qui en réunissent 5.
Bonnes habitudes à prendre
« Ce que montre aussi notre étude, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer : les personnes qui ont amélioré leur score au fil du temps voient leur risque diminuer », précise Jean-Philippe Empana, directeur de recherche Inserm au sein du Centre de recherche cardiovasculaire à Paris. Soit. Mais tous les items ne sont pas si faciles à modifier. Être du matin ou du soir n’est pas un choix. Les insomnies non plus mais on peut tenter de s’en débarrasser en appliquant diverses recommandations, dont celles tenant aux écrans, en soignant les maux qui perturbent le sommeil ou en optant pour les solutions fiables disponibles en pharmacie. Ce sont souvent ces insomnies qui expliquent la somnolence diurne excessive, c’est aussi parfois l’apnée du sommeil. Celle-ci est favorisée par le surpoids, la consommation d’alcool ou de tabac, le diabète et l’hypertension. Ainsi, les bonnes habitudes telles que s’abstenir de fumer ou de boire en excès, adopter une alimentation équilibrée ou bouger suffisamment permettent de minimiser le risque de maladies cardiovasculaires non seulement de façon directe mais parce qu’elles favorisent un sommeil réparateur.
Enfin, le dernier facteur protecteur, à savoir dormir environ 7 à 8 h (« un repère pour l’ensemble de la population, pas une obligation absolue », précise Jean-Philippe Empana) est sans doute le plus facile à respecter. Combien d’entre nous négligent régulièrement d’écouter leur horloge biologique pour terminer un polar haletant ou une série addictive et s’en mordent les doigts le lendemain ?