Roselyne Poznanski
Lancement de MaPrimeAdapt’
Vieillir chez soi en toute sécurité est un souhait largement partagé par les retraités, mais pas toujours réalisable. Une nouvelle aide financière baptisée « MaPrimeAdapt’ » va voir le jour l’an prochain. Son objectif ? Prendre en charge une partie des travaux d’amélioration ou d’adaptation à la perte d’autonomie ou au handicap.
Son nom fait écho à MaPrimeRénov’, mais la comparaison devrait s’arrêter là, du moins on l’espère. MaPrimeAdapt’, qui sera lancée à partir du 1er janvier prochain, vise à financer une partie des travaux permettant le maintien à domicile, le plus longtemps possible, soit d’une personne âgée de 70 ans ou plus, soit d’une personne de 60 à 69 ans en situation de perte d’autonomie précoce (GIR compris entre 1 à 6 de la grille AGGIR qui permet notamment de déterminer si la personne peut avoir droit à l’Allocation personnalisée d’autonomie) (1), soit d’une personne en situation de handicap justifiant d’un taux d’incapacité de 50 % minimum ou percevant la prestation de compensation du handicap (PCH). Cette aide remplace notamment l’aide « Habiter facile » de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) et l’aide « Habitat et cadre de vie » du régime général.
Un accompagnement avant les travaux
Pour ne pas reproduire les errements des propriétaires incités à se lancer dans la rénovation énergétique de leur bien, mais laissés, in fine, trop souvent seuls dans le dédale à parcourir pour bénéficier de l’aide MaPrimeRénov’, le nouveau dispositif MaPrimeAdapt’ prend les devants. Dans un premier temps, les travaux d’adaptation seront en effet définis avec un accompagnateur « assistant à maîtrise d’ouvrage » (AMO). Pour cela, la personne âgée ou sa famille devra d’abord se mettre en relation avec France Rénov, en ligne (sur France-renov.gouv.fr) ou par téléphone (au 0808 800 700, appel non surtaxé) et préciser les contours de son projet afin d’obtenir un rendez-vous à domicile. Il sera également possible de solliciter directement cette aide via Monprojet.anah.gouv.fr.
Un panel de travaux relativement large
Entre autres travaux destinés à accompagner la perte d’autonomie ou de mobilité, il y a par exemple l’installation d’un monte-escalier électrique, le remplacement de la baignoire par une douche de plain-pied, l’installation d’une cuisine, d’un lavabo ou de WC adaptés aux personnes à mobilité réduite, ou encore l’élargissement des portes. D’autres travaux moins conséquents entrent également dans ce dispositif : pose de mains courantes ou de barres d’appui (dans un couloir ou dans la salle de bains, par exemple), installation de chemins lumineux, de nez de marches antidérapants, remplacement des revêtements de sol ou mise en place d’une rampe d’accès extérieur notamment.
Une aide allant de 50 % à 70 % du coût des travaux
La prise en charge du coût total des travaux, tels que définis avec l’accompagnateur AMO, sera variable selon les ressources de chacun, de 70 % pour les personnes considérées comme ayant des revenus « très modestes », selon les barèmes qui devraient entrer en vigueur le 1er janvier prochain (voir ci-dessous) et de 50 % pour les personnes considérées comme ayant des revenus « modestes ». Cette prise en charge se fera dans la limite d’un plafond global de 15 000 € de travaux, soit une aide maximale pouvant respectivement aller jusqu’à 10 500 € ou 7 500 €. Autre point important à souligner : MaPrimeAdapt’ s’adresse non seulement aux propriétaires occupants, mais aussi aux locataires. Selon Julie Eugénie, chargée de mission personnes âgées et personnes en situation de handicap auprès de la fédération Soliha, acteur de l’économie sociale et solidaire, « Il faut au préalable obtenir l’accord du bailleur. Mieux vaut effectuer cette demande par une lettre recommandée avec accusé de réception. Le bailleur a deux mois pour répondre. À défaut, son accord sera présumé. »
D’autres aides également mobilisables
L’arrivée de MaPrimeAdapt’ ne doit pas faire oublier les aides ponctuelles et méconnues accordées dans le cadre de l’action sociale de régimes de retraite autres que le régime général. Par exemple, les plus de 75 ans, retraités de l’Agirc-Arrco, peuvent bénéficier gratuitement, et sans condition de ressources, d’un diagnostic intitulé « Bien chez moi » qui vise à repérer d’éventuels facteurs de risques d’accidents domestiques avec l’aide d’un ergothérapeute (plus d’infos au 0 971 090 971, appel non surtaxé). L’an passé, 5 400 personnes ont été concernées. Les professionnels libéraux retraités (hors avocats) peuvent, de leur côté, solliciter le service action sociale de leur section professionnelle : sur analyse de leur dossier, celui-ci peut leur accorder une aide financière (au montant variable) à l’amélioration de leur habitat.
Les futurs barèmes de MaPrimeAdapt’
Nombre de personnes composant le ménage (Île-de-France) | Revenu fiscal de référence considéré comme « très modeste » ouvrant droit à une aide allant jusqu’à 70 % du montant des travaux | Revenu fiscal de référence considéré comme « modeste » ouvrant droit à une aide allant jusqu’à 50 % du montant des travaux |
---|---|---|
1 | 23 541 € | 28 657 € |
2 | 34 551 € | 42 058 € |
3 | 41 493 € | 50 513 € |
Nombre de personnes composant le ménage (hors Île-de-France) | Ressources annuelles considérées comme « très modestes » | Ressources annuelles considérées comme « modestes » |
---|---|---|
1 | 17 009 € | 21 805 € |
2 | 24 875 € | 31 889 € |
3 | 29 917 € | 38 349 € |
Source : ministère du Logement, montants applicables à compter du 1er janvier 2024.
Lire aussi
1. Les groupes isoressources (GIR) déterminent le degré de dépendance.