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Location de vacances entre particuliersLes règles sanitaires durant la crise du coronavirus

De nombreux voyageurs français, contraints de revoir leurs projets de vacances, ont pris d’assaut les plateformes de locations de logements entre particuliers (Abritel, Airbnb, Leboncoin…). La propreté du lieu de villégiature est plus que jamais un enjeu sanitaire, ce pourquoi des mesures spécifiques ont été mises en place par ces acteurs du tourisme.

Depuis le 14 mai, date de l’annonce du plan de soutien au tourisme par le gouvernement, les demandes explosent sur les sites de locations entre particuliers. « Depuis le 14 mai, nous avons constaté un boom des réservations sur les plateformes. Certaines semaines, il y en a deux fois plus que l’an passé », déclare Timothée De Roux, président de l’Union nationale pour la promotion des locations de vacances (UNPLV) mais aussi directeur général d’Abritel. Ces chiffres sont corroborés par Airbnb, qui indique qu’entre le 25 mai et le 7 juin, les 107 000 réservations effectuées en France représentent une augmentation de 40 % par rapport à la même période en 2019. Et de préciser qu’il s’agit surtout de séjours dans les campagnes françaises, particulièrement plébiscitées cette année, sur des durées plus longues. Rien de surprenant. Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, et alors que le conseil scientifique vient d’annoncer qu’une deuxième vague épidémique est « extrêmement probable », faire le choix d’un lieu de villégiature privé et clos semble plus sûr.

Propreté des lieux

Afin d’éviter la propagation du virus dans les logements, les différents sites de location entre particuliers se sont mis en ordre de marche. L’UNPLV, qui regroupe les professionnels du secteur (Abritel, Airbnb, TripAdvisor, Leboncoin, SeLoger Vacances…), a élaboré un protocole à destination de ces sites, valable en France. Ce document, visé par les ministères de la Santé et des Affaires étrangères, soumet une méthodologie d’entretien à l’intérieur et à l’extérieur de l’habitation : ordre de nettoyage, conseils pratiques, techniques de ménage, équipement, produits à utiliser, temps d’attente entre deux locataires… Revient ensuite aux plateformes de communiquer auprès des propriétaires qui louent leurs logements afin qu’ils respectent ces directives. Toutes ont adopté ce protocole, selon Timothée De Roux, élargi par nombre d’entre elles. Abritel a, par exemple, ajouté des recommandations internationales. De son côté, Airbnb a décliné son dispositif global, conçu par sa maison mère aux États-Unis, dans douze pays pour l’instant, dont la France. Le site a également développé un partenariat spécifique dans l’Hexagone, avec la société Ekoklean, effectif à partir du 1er juillet. Les loueurs peuvent acheter un kit de nettoyage (environ 30 €), confectionné par cette société spécialisée dans les produits durables, ou bien payer un service de ménage réalisé par des professionnels de cette société dans les locations. Le prix de ce service, qui pourrait se répercuter sur le coût de la réservation, ne nous a pas été communiqué.

Une fois ces actions mises en place, comment s’assurer que les hôtes respectent les protocoles édictés par les plateformes ? Ces dernières peuvent à ce jour répertorier ceux qui s’y engagent et les mettre en avant dans les résultats de recherche des vacanciers, mais il n’y a pas de vérification dans les habitations des particuliers. C’est pourquoi une fois arrivé dans votre lieu de vacances, nous vous conseillons de vérifier l’état de propreté de la résidence. Portez une attention particulière aux surfaces les plus utilisées : robinets, surfaces des meubles, poignées de porte… Si vous avez un doute, nettoyez-les vous-même. Si vous constatez des manquements, faites-en part au propriétaire. Vous pouvez également prévenir les autres internautes en laissant un commentaire sur la plateforme. Enfin, dans le cas où vous recevez des invités, respectez au maximum les consignes de distanciation.

Annulation liée à la crise du coronavirus

« À l’heure actuelle, il y a peu de désistement, mais les internautes cherchent quand même des conditions d’annulation les plus flexibles possibles. C’est le premier critère recherché par les vacanciers, car ce sont les propriétaires qui décident des conditions d’annulation et de remboursement », explique Timothée De Roux. En effet, en temps normal, l’hôte décide s’il rembourse intégralement, partiellement ou pas du tout. En cas d’annulation d’un voyage à cause du coronavirus (suppression d’un transport, d’un événement…), l’ordonnance du 25 mars 2020 s’applique jusqu’au 15 septembre prochain, y compris aux particuliers qui louent leurs logements sur des plateformes en ligne. À vous de prouver le lien entre l’épidémie et l’annulation. Le cas échéant, les hôtes sont obligés de proposer soit un reversement des sommes déjà versées, soit un avoir d’une durée de 18 mois. Si celui-ci n’a pas pu être utilisé à la fin de cette période, le remboursement est automatique.

Attention, si vous êtes infecté par le Covid-19 avant de partir ou pendant votre séjour, l’ordonnance du 25 mars ne s’applique pas. Sauf accord spécifique avec l’hôte, vous devez payer votre location jusqu’à la date de fin, même si vous rentrez plus tôt. Appelez néanmoins votre banquier, pour savoir si la carte bancaire avec laquelle vous avez réservé couvre les frais de rapatriement ou d’annulation.

Marie Bourdellès

Marie Bourdellès

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