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Livre électroniqueAmazon écoule ses vieux Kindle

Amazon, qui réservait depuis 2 ans le Kindle aux consommateurs américains, propose désormais son livre électronique dans une centaine de pays, dont la France. Mais le libraire en ligne semble plus soucieux d'écouler ses stocks que de satisfaire les lecteurs. Explications..

Le Kindle est sans doute le plus célèbre des livres électroniques et pourtant, jusqu'à présent, il n'avait encore jamais franchi les frontières américaines. Lancé il y a 2 ans aux États-Unis par le libraire en ligne Amazon, le Kindle a gagné sa notoriété grâce à sa spécificité : vendu à des centaines de milliers d'exemplaires, c'est l'unique expérience réussie dans l'univers du livre électronique.

Ce « best-seller » arrive aujourd'hui dans une centaine d'autres pays. En France, il se confrontera au eReader de Sony ou encore aux différentes versions du Cybook de Bookeen, déjà disponibles depuis plusieurs années. Aura-t-il plus de succès ? Difficile de l'imaginer. Pour ce lancement, Amazon a en effet assuré le service minimum. D'abord, le libraire ne s'est encombré d'aucun accord de distribution avec des boutiques physiques ou en ligne : le Kindle n'est vendu que sur son site Internet. Pis, s'il est proposé dans chaque pays sur ses sites locaux (Amazon.fr en France), l'internaute est immédiatement redirigé vers le site américain s'il souhaite procéder à la commande (les livraisons démarrent le 19 octobre). Le client paiera d'ailleurs son livre en dollars, 279 précisément (soit environ 195 euros) alors que le même modèle est vendu 259 dollars pour les clients américains sur Amazon.com. Amazon a quand même daigné traduire une page d'informations en français, mais c'est en anglais qu'elle apparaît d'abord. De toute façon, mieux vaut maîtriser un minimum la langue si l'on est client du Kindle : les ouvrages proposés, vendus entre 8 et 10 dollars l'unité, sont nombreux (290 000 environ)... mais tous en anglais ! Formats concurrents et droits d'auteurs (lire encadré) en interdisent d'ailleurs la lecture sur d'autres modèles d'« e-books ». Pour compléter le tableau, notons que le Kindle est livré avec un adaptateur secteur à la norme américaine. Il faudra donc acheter un adaptateur pour le recharger sur une prise électrique française (une quinzaine d'euros).

Autant de désagréments permettent de s'interroger sur la volonté d'Amazon d'apporter une offre de qualité. D'autant que le libraire commercialise depuis peu aux États-Unis le successeur du Kindle, baptisé Kindle DX, doté d'un écran beaucoup plus grand.

Bataille de formats

Comme dans la musique, interopérabilité et droits d'auteurs s'invitent dans le livre électronique. Amazon a fait le choix pour le Kindle d'un format propriétaire qui rend impossible la lecture des ouvrages sur d'autres « e-books ». Parallèlement, deux autres formats s'affrontaient jusqu'à ce que Sony abandonne le sien, en août dernier. Rien n'est encore bien défini, mais une chose est certaine : une bataille de formats ne peut que freiner le développement du livre électronique. De surcroît, des DRM (Digital Right Management ou verrous numériques) en restreignent l'usage (nombre limité de copies).

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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