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Livraison de voitures neuvesMais où sont passées les voitures ?

Depuis 2020, l’industrie automobile a été mise à mal en raison des divers confinements et, plus récemment, de la guerre en Ukraine. La situation est loin de s’arranger et les délais de livraison s’étendent. Sans qu’aucune information ne soit donnée aux consommateurs.

En 2020, le monde était à l’arrêt pour cause de Covid-19 et de confinements successifs. Puis l’industrie automobile, comme beaucoup d’autres, a été impactée par la crise des semi-conducteurs. Les usines asiatiques spécialisées dans leur fabrication ont en effet mis un certain temps à retrouver une cadence de production capable de répondre à la très forte demande. Simultanément, la circulation des bateaux s’est drastiquement réduite et les stocks chez les constructeurs sont descendus au plus bas, les empêchant de répondre à la demande.

Depuis 2022, tous ces problèmes se sont petits à petits résorbés, mais ce n’est pas pour autant la sortie de crise, la guerre en Ukraine entraînant des dommages collatéraux impactant durement la logistique. Ainsi de nombreux chauffeurs Ukrainiens, et dans une moindre proportion Russes, sont partis au front, causant une pénurie de chauffeurs routiers. Selon l’Union internationale des transports routiers, cette pénurie devrait atteindre 9 % en 2023. Et il y aurait environ 50 000 postes vacants en France, et même plus de 400 000 à l’échelle européenne. Son directeur de la stratégie et du développement, Vincent Erard, ne se montre pas très optimiste : « Rien n'a changé dans les perspectives à long terme de la profession. La part des jeunes conducteurs reste extrêmement faible. Toute augmentation de la demande des économies européennes exacerbera davantage la pénurie de chauffeurs. »

Manque de communication des vendeurs

Si ces contraintes extraordinaires sont compréhensibles, les acheteurs en attente de recevoir leur nouvelle voiture regrettent le manque de communication des vendeurs. Léa et François ont commandé une Peugeot 308 SW en décembre 2022 dans une concession toulousaine, livrable le 15 mai 2023 voire, comme cela leur a été annoncé oralement, un mois plus tôt. Courant avril, sans nouvelles, le couple appelle une dizaine de fois le vendeur, pour s’entendre rabâcher : « Nous n’avons pas de visibilité, on vous rappellera. » Ils ne recevront aucun coup de fil. Lorsqu’ils reçoivent le certificat d’immatriculation, les Toulousains jubilent, croyant la livraison imminente. Pas du tout, toujours aucune nouvelle du concessionnaire. À force d’insister, le directeur des ventes finit par confier les soucis du marché de la voiture et évoque une grève à Fos-sur-Mer (13) ayant impacté le transport routier. Et d’ajouter que leur nouveau transporteur (l’ancien était Russe) n’a pas voulu reprendre les dossiers en cours ou « problématiques ». Renseignements pris, nous apprendrons que leur voiture a été produite mi-avril à Mulhouse (68) et qu’elle est entrée sur le « parc de stockage » dans la foulée. Aujourd’hui, elle serait à Bordeaux (33) ! Mais là encore, pas moyen de savoir quand elle arrivera chez eux. Petite consolation, le couple a réussi à se faire prêter un véhicule assez grand pour leur congé de Pentecôte en famille.

De son côté, Guislaine a commandé en décembre un Dacia Duster GPL promis pour mai 2023. Elle a reçu la carte grise en février et se renseigne alors sur sa voiture : elle a été fabriquée en Roumanie pour un délai de 45 jours de transport. Elle se réjouit, supposant une livraison rapide, peut-être même en avance… Mais en avril, la voiture est introuvable. Après avoir fait une réclamation, Guislaine apprend que son Duster serait à Toulouse (commande passée à Cazères-sur-Garonne, à 60 km au sud de la capitale Occitane), mais sans plus de précision. Personne ne sait dire où elle se trouve exactement. Dénouement heureux, sa voiture a tout de même été livrée le 23 mai, respectant peu ou prou la date prévue (chose étonnante, aucune date n’avait été mentionnée sur le bon de commande).

Perte d’usage

Ce qui est dommage, c’est que les acheteurs se sentent totalement abandonnés par les marques. Et pour cause, les vendeurs ne sont pas au courant des réels délais de livraison et n'ont pas le niveau de détail leur permettant de rassurer leurs clients. Ils ne font qu'annoncer les délais qui leur sont communiqués soit par une « note de délais » régulièrement émise par les transporteurs, soit par leur maison mère.

Ainsi, si on commande aujourd’hui une 308 SW, le délai de livraison annoncé est toujours de 5 à 6 mois. Mais ça, c’est sans les éventuels retards. En outre, cela engendre aussi une perte pour le propriétaire car la voiture est immatriculée avant qu’elle ne soit réellement utilisée. Guislaine devra ainsi réaliser le contrôle technique de son Duster après seulement 3 ans et 9 mois d’utilisation, au lieu des 4 ans prévus, car c’est la date de première mise en circulation inscrite sur la carte grise qui enclenche le décompte.

Pour couronner le tout, ces retards de livraison peuvent avoir des conséquences avec l’assurance. Il nous a en effet été rapporté que certaines compagnies avaient demandé une justification « officielle » expliquant pourquoi la date de première mise en circulation est antérieure de plusieurs mois à celle de la demande effective d’assurance. Ce qui supposerait que la voiture ait roulé sans assurance pendant cette période, ce qui est interdit. Une étape de plus et de nombreuses justifications à fournir qui compliquent encore un peu plus la vie des automobilistes.

Yves Martin

Yves Martin

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