Laurence Delain-David
LingotDe l’or pour (presque) toutes les bourses
Depuis le 24 novembre, les particuliers tentés par l’or, une valeur qui n’a cessé de s’apprécier depuis 10 ans (+400 %), peuvent acheter des « lingotins ». Une nouvelle barre dorée à mi-chemin entre le napoléon et le lingot.
En lançant le « lingotin », un mini-lingot de 999,9 millièmes d’or fin proposé en quatre formats différents (50 g, 100 g, 250 g et 500 g), CPoR Devises a pour objectif de rendre accessible à un plus large public et à moindre prix un produit dont les qualités sont comparables à celles du lingot (1 kg). Une idée bien séduisante au moment où l’or bat des records historiques (il a franchi les 1 400 dollars l’once le 8 novembre dernier). « Entre le napoléon, d’une valeur proche de 200 euros pour 5,8 g d’or fin, et le lingot, dont la cote dépasse aujourd’hui 31 000 euros, il n’existait rien », rappelle Jean-Pierre Djian, président de CPoR Devises. Cette société sait a priori de quoi elle parle. Filiale du groupe Tessi (spécialisé dans le traitement des moyens de paiement) et du Crédit agricole, CPoR achète, vend, conserve et expertise depuis plusieurs décennies des pièces et des lingots d’or pour le compte des banques et des établissements financiers. Et depuis 2004, année où l’or a cessé d’être coté en Bourse, c’est elle qui établit chaque jour la cotation des produits d’investissement en or échangés en France, parmi lesquels figurent désormais les lingotins.
Valeur refuge
Vendu aux alentours de 1 700 euros dans sa version la plus légère (50 g), le lingotin peut se révéler tentant en ces temps d’incertitude économique. Ce d’autant plus que, comme le souligne François de Lassus, directeur de la communication externe de CPoR Devises, « les lingotins sont, à l’instar du lingot, numérotés et systématiquement assortis d’un bulletin d’essai ». Ce certificat constitue une garantie pour toute transaction ultérieure. « Il atteste notamment de leur poids en or et du nom du fondeur, qui, dans le cas présent, est un Suisse habilité à fondre les lingots des banques centrales », poursuit François de Lassus.
Porté par une demande forte (soutenue par la bijouterie, les applications industrielles et l’investissement) et une offre géographiquement sensiblement plus diversifiée qu’il y a 15 ans, l’or a apparemment encore de beaux jours devant lui.
Quelques précautions
Il n’empêche, cette valeur refuge demeure d’un maniement complexe. Soumise par le passé à de nombreux aléas, elle ne doit pas représenter plus de 5 % d’un patrimoine financier. Son achat et sa détention méritent également quelques précautions. Mieux vaut, pour y accéder, s’adresser à sa banque. À moins que vous ne préfériez cacher votre or sous votre matelas, cela reste le meilleur moyen de mettre vos lingotins à l’abri ! Vous pouvez également passer par un courtier en ligne. Mais encore faut-il qu’il vous garantisse la conservation de vos lingotins dans un endroit sûr, comme par exemple Cortal Consors, qui les confie à… CPoR.
Bien entendu, les transactions ne sont pas gratuites. À l’achat comme à la vente, vous devez acquitter une commission de l’ordre de 2 % à laquelle s’ajoutent des droits de garde, de 1 à 2 % en moyenne. Enfin, côté fiscalité, vous avez le choix entre deux régimes : une taxe forfaitaire de 8 % sur le prix de l’opération à la revente, ou, sous réserve de pouvoir prouver la date et le prix d’acquisition de votre or (ce qui est automatique avec le lingotin), une taxe de 28,5 % (prélèvements sociaux compris) sur la plus-value. Étant assortie d’un abattement annuel de 10 % après 2 ans de détention, cette option tourne à l’exonération totale au bout de 12 ans. Par ailleurs, on peut toujours payer en liquide et opter pour l’anonymat, mais l’achat au comptant ne peut excéder 3 000 euros.