Fabienne Maleysson
LaitMouiller, c'est tricher
Les contrôles et analyses effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) chez les fabricants de laits pasteurisés ou stérilisés apportent à nouveau leurs lots de produits non-conformes et de pratiques illicites.
En langage « direction des fraudes », cela vaut avertissement sans frais. Le secteur du lait est placé « sous surveillance » et des « contrôles approfondis » seront mis en place. Il est vrai qu'en se penchant sur ce produit a priori au-dessus de tout soupçon, les agents des fraudes en ont découvert de belles. Un lait présenté comme écrémé alors qu'il est demi-écrémé ; à l'inverse, des déficits en matière grasse récurrents ; un fabricant qui affiche un enrichissement en vitamine D alors qu'il n'en ajoute pas une goutte ; un autre qui étiquette à tort « riche en oméga 3 » sur son mélange de lait et d'huile végétale... Mais la pratique la plus largement partagée est celle du mouillage, apprend-on à la lecture du trimestriel publié par la Direction des fraudes. « Au vu des résultats d'analyses mais aussi de constatations in situ, l'incorporation d'"eaux blanches" (mélange d'eau utilisée dans les installations entre deux fabrications et de lait dans des proportions variables) dans les laits continue d'être suspectée malgré les engagements de la profession à revoir sa charte pour éviter toute ambiguïté en la matière. Compte tenu de la persistance des anomalies, le plan de surveillance sera maintenu et des contrôles approfondis sur l'utilisation des eaux blanches seront mis en place. » Malheureusement, fidèle à sa politique, la DGCCRF ne dévoile aucun nom de marque concernée par ces pratiques illicites.