Fabienne Maleysson
Lait chinoisL'Europe à l'abri
Les contrôles ont montré que l'interdiction d'importer du lait et des produits laitiers chinois était respectée au sein de l'Union européenne. Des bonbons et biscuits contenant du lait et commercialisés en Europe présentant un risque, ils ont été frappés d'embargo et retirés des magasins.
Couper du lait avec de l'eau, la fraude est vieille comme le monde. Ajouter de la mélamine, produit chimique habituellement utilisé dans la fabrication de plastiques, pour restaurer artificiellement le taux de protéines, c'est plus original. Cette pratique mise en oeuvre par une vingtaine de laiteries chinoises a rendu malades des dizaines de milliers de bébés dans le pays. Chez nous, le pire était écarté dès le départ : le lait et les produits laitiers chinois sont interdits d'importation dans l'Union européenne depuis 2002, à la suite de lacunes décelées dans les procédures de contrôle lors d'une visite d'inspection en Chine. Bruxelles a néanmoins saisi l'Agence européenne de sécurité alimentaire pour savoir si les produits chinois contenant du lait (chocolat, biscuits...) pouvaient présenter un risque. Réponse : oui, mais uniquement chez les enfants forts consommateurs et avec un lait contaminé au maximum. Par précaution, un embargo a été décrété sur les produits alimentaires provenant de Chine et contenant du lait. Parallèlement, les denrées déjà présentes en magasins ont été retirées des étals et des analyses sont menées par la Répression des fraudes. En tout cas, l'affaire a de quoi laisser perplexe sur l'efficacité des contrôles chinois en matière alimentaire. Et justifier la demande de l'UFC-Que Choisir de mentionner l'origine des principales matières premières utilisées dans les produits transformés.
Les bonbons « White Rabbit » et les biscuits « Koala » contaminés
Des contrôles réalisés dans toute l'Europe ont mis en évidence des taux de mélamine supérieurs à la norme dans les bonbons « White Rabbit » et les biscuits « Koala », autorisés à la vente bien que du lait chinois entre dans leur composition. Les consommateurs ayant acheté ces produits doivent donc éviter de les manger et les ramener en magasin, ou les détruire. Ces produits étaient notamment distribués par le groupe Tang Frères, qui ont procédé à leur retrait autour du 20 septembre.